Chapitre 22 : Nina

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Des coups sourds contre la porte tirèrent Nina du sommeil. Elle roula sur elle-même pour se dépêtrer de la couverture et attrapa son téléphone. Dix heures quarante-sept. Qui pouvait avoir idée de la réveiller aussi tôt un dimanche matin ? Au moins, cette personne n'avait pas utilisé la sonnette, sinon Nina aurait fait une crise cardiaque. Elle s'arracha à la chaleur de son lit, enfila un jogging et un sweat-shirt par-dessus son pyjama – qui consistait en une culotte et un T-shirt troué – avant d'aller ouvrir.

— Tu n'étais pas réveillée ? s'étonna Ayden, frais comme un gardon.

Il sentait le chocolat et la cannelle ; l'estomac de Nina gargouilla.

— De toute évidence, marmonna-t-elle en se frottant les yeux, trop fatiguée pour être gênée de son apparence débraillée. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

— Il fait super beau aujourd'hui donc j'ai eu envie d'aller faire des photos et je me suis dit que ce serait sympa que tu m'accompagnes. Enfin, si tu as envie, bien sûr.

Surprise, Nina cligna des yeux pendant plusieurs secondes avant de réaliser qu'Ayden attendait une réponse de sa part.

— Oui, bien sûr. Tu veux partir maintenant ?

— Il y a un peu de route, ce n'est pas à Strasbourg. Tu devrais prendre des chaussures confortables parce qu'on va marcher. Je m'occupe du reste. On se retrouve dans le couloir ?

— D'accord. Euh... Je serai prête dans un quart d'heure.

Nina referma la porte, sans être certaine qu'elle n'avait pas rêvé cette conversation. Pourquoi avait-elle accepté ? Elle n'avait jamais aimé marcher sans raison et regarder Ayden prendre des photos ne lui semblait pas être l'activité idéale pour occuper son dimanche, alors qu'elle aurait dû avancer dans ses révisions – les cours avaient commencé un mois plus tôt et elle avait déjà pris du retard. Pourtant, elle se déshabilla pour prendre une douche rapide, enfila une tenue confortable mais élégante – hors de question de passer pour une péquenaude – et prit le temps de se maquiller, recommençant trois fois son trait d'eyeliner avant de s'estimer satisfaite.

Avec cinq minutes de retard, elle rejoignit Ayden qui faisait les cent pas dans le couloir, un sac à dos sur les épaules et une sacoche contenant son appareil photo passée en bandoulière, la laisse de Jayce enroulée autour du poignet. Le husky tournait en rond, heureux de partir en balade. Ayden portait un pantalon cargo noir, des chaussures de randonnée ringardes et un sweat-shirt zippé dont la couleur sombre mettait en valeur ses yeux verts.

— Je savais même pas que tu avais une voiture.

Nina fixa son épaule pour éviter de penser qu'il était magnifique, avec la barbe de trois jours qui ombrait sa mâchoire.

— Je ne m'en sers jamais parce que je n'en ai pas souvent besoin, mais c'est pratique pour les shootings. Ils sont souvent situés en-dehors de la ville pour profiter des paysages et éviter la foule.

— Où on va ?

— Tu verras, c'est une surprise.

Contrairement à la voiture de Sherina, celle d'Ayden était aussi bien rangée que son appartement. Pas le moindre ticket de parking ne traînait et l'intérieur sentait le produit de nettoyage à la lavande. Jayce sauta sur la banquette arrière, recouverte d'une couverture pleine de poils, mordillant un jouet en plastique, sa queue battant contre la portière. Nina s'affala sur le siège passager et mit ses lunettes de soleil, prête à poursuivre sa nuit durant le trajet. Cependant, Ayden avait d'autres plans en tête puisqu'il brancha son téléphone afin de mettre de la musique et lui tendit un Tupperware.

— J'ai pris des muffins à la framboise, faits maison évidemment. J'ai cru comprendre que tu avais faim.

— T'es bon à marier, commenta Nina en se servant. Si je sortais avec toi, jamais je te quitterai.

Comme une comédie romantiqueWhere stories live. Discover now