Comme une comédie romantique

Chapitre 54 : Nina

— Je suis nulle pour les relations romantiques.

Nina avait commencé des conversations d'une meilleure manière, mais elle avait besoin de se montrer aussi honnête que possible pour qu'Ayden comprenne et lui pardonne, pour qu'il lui donne une seconde chance. Plantée sur le seuil de son appartement, elle fixait son torse afin d'éviter de se laisser déconcentrer par ses yeux verts. Lorsqu'il fit mine de vouloir l'interrompre, Nina secoua la tête.

— Il faut que j'arrive à aller jusqu'au bout, tu pourras toujours me dire que c'est nul plus tard.

Elle inspira profondément pour se donner du courage.

— J'ai toujours rêvé du prince charmant, de cette relation parfaite comme dans les comédies romantiques, et je me suis précipitée dans les bras de mecs plus nuls les uns que les autres au fil des années. Enfin, certains étaient plutôt sympas, mais j'aurais jamais dû sortir avec eux quand même. Je me voilais la face, j'oubliais toutes nos différences et tous leurs défauts, mais ça finissait toujours par me sauter à la figure. Évidemment, j'apprenais pas de mes erreurs donc j'ai continué jusqu'au début de l'année. Quand ça s'est terminé avec Jean, Violette m'a mis au défi de rester célibataire pendant un mois. Et je... Ça s'est terminé le jour où Nicolas m'a draguée. Comme t'étais occupé avec tes photos, je m'ennuyais et c'était un moyen comme un autre de passer le temps, même si j'avais aucune envie de plus que ça parce que...

Nina rougit et se tut, le temps de chercher ses mots. Elle ne pouvait pas avouer ses sentiments à Ayden après cette tirade pathétique. Pourtant, il le fallait, elle n'aurait pas d'autre opportunité.

— Marius a été le premier mec avec qui je suis devenue amie parce que nos envies étaient très différentes. Et toi... Tu étais le deuxième. Je crois que je me suis accrochée à l'idée que tu étais gay parce que j'avais pas envie de tout gâcher une nouvelle fois avec mon nouveau voisin super sympa. Il valait mieux qu'on soit amis, sinon ça compliquait trop de choses. Mais la vérité, c'est que tu m'as plu dès le début, dit-il en fermant les yeux pour ne pas voir la réaction d'Ayden. J'avais trop peur de faire quelque chose qui puisse te blesser, comme je l'avais souvent fait, et puis j'adorais notre amitié. Bref... Je sais pas trop quoi dire de plus. Je suis désolée d'avoir mis aussi longtemps à me rendre compte que je m'étais trompée et surtout désolée de t'avoir blessé.

C'était désespérément nul. Nina aurait mieux fait de préparer son texte plutôt que de suivre le conseil de Violette. Peut-être que les confessions honnêtes marchaient pour elle, mais certainement pas pour Nina qui n'avait réussi qu'à empirer les choses. Elle n'osait même pas regarder Ayden qui devait la prendre pour une gamine ridicule.

Une main se referma sur son poignet. Stupéfaite, Nina se laissa tirer à l'intérieur de l'appartement. Ayden poussa la porte d'entrée et Jayce s'approcha pour lui renifler les doigts, comme s'il espérait qu'elle lui ait ramené une friandise. Elle lui caressa la tête et il retourna dans son panier, l'air déçu.

— Assieds-toi, dit Ayden en la poussant vers le canapé.

Nina s'exécuta sans rien dire et garda les yeux rivés sur ses mains croisées, pour s'empêcher de se gratter les cuticules comme elle le faisait toujours quand elle était stressée.

— Détends-toi, je ne vais pas te manger.

— Je préfèrerais, marmonna Nina. Parce que là, je...

Ayden s'accroupit face à elle et entrelaça doucement ses doigts avec les siens. Le cœur de Nina bondit lorsque sa peau entra en contact avec celle du jeune homme, comme si c'était la première fois qu'iels se touchaient. Elle se força à redresser la tête pour croiser son regard. Il souriait. Pourquoi il souriait ?