Chapitre 32 : Nina

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Iels quittèrent la soirée bien après minuit. La dernière fois que Nina avait regardé son téléphone, avant que la batterie ne tombe à plat, il était trois heures du matin. Violette appela un VTC pour rentrer chez elle, Marius n'avait pas reparu depuis qu'iels l'avaient vu avec une fille ; Ayden promit à Violette qu'il prendrait soin de Nina avant qu'elle ne s'engouffre dans la voiture qui l'attendait devant la boîte de nuit.

Même si Nina n'avait bu que deux verres, elle vacillait légèrement en marchant et devait se raccrocher au bras ferme d'Ayden. Celui-ci l'empêchait de dévier du trottoir et la guidait à chaque intersection parce qu'elle n'avait que vaguement conscience de l'endroit où iels se trouvaient. Du moins, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse leur immeuble, sa façade teintée de jaune par les lampadaires. Nina resta fascinée par l'un d'eux, dont la lumière clignotait, jusqu'à ce qu'Ayden la tire par le bras pour l'entraîner à l'intérieur.

— Comment tu fais pour être bourrée alors que tu n'as presque rien bu ?

— Je tiens très mal l'alcool. Et j'ai rien mangé depuis dix-neuf heures.

Ayden leva les yeux au ciel et poussa Nina dans l'ascenseur, attrapant son poignet pour l'empêcher d'appuyer sur tous les boutons.

— Une vraie enfant.

— J'ai trop faim, gémit Nina. J'espère que j'ai des chips.

— Tu ne veux pas un vrai repas ?

— Tu cuisines pour moi ? demanda-t-elle en s'accrochant au bras d'Ayden.

Il tentait d'avoir l'air sévère, mais ne pouvait s'empêcher de sourire. Et Nina était trop saoule pour se rappeler qu'elle ne devait pas le fixer ainsi. Elle toucha son nez du bout du doigt et sourit à son tour quand il recula en détournant les yeux.

— Je vais te faire des pâtes et après tu iras te coucher.

Ayden fouilla dans le sac de Nina pour trouver ses clés. Dès qu'iels entrèrent dans l'appartement, un concert de miaulements retentit.

— Oups, j'ai oublié de les nourrir avant de partir.

— Je vais m'en occuper, essaie de ne toucher à rien, sinon tu vas causer une catastrophe.

Nina s'exécuta ; sa tête tournait trop pour qu'elle joue les difficiles. Luna se frotta contre ses jambes en miaulant, la suppliant de lui donner à manger. À l'instant où Ayden versa des croquettes dans sa gamelle, elle cessa d'accorder la moindre attention à sa maîtresse et se jeta sur la nourriture. Nina voulut attraper le paquet de chips que son voisin lui lança, mais elle n'avait aucune notion des distances quand elle était fatiguée et saoule. Le sachet retomba à côté d'elle. Ayden leva les yeux au ciel en souriant.

— Arrête de te moquer de moi.

— Je ne me moque pas ! Je découvre juste que tu es plutôt drôle quand tu es bourrée.

— Je suis toujours drôle.

Ayden versa des pâtes dans l'eau pour éviter de répondre. Yuumi monta sur le canapé pour renifler les doigts de Nina, recouverts de résidus de chips. Elle lui donna une tape sur les oreilles quand elle glissa le museau dans le paquet et elle recula, gardant toutefois les yeux rivés sur la nourriture, attendant une ouverture pour s'en emparer.

— C'était une bonne soirée, dit Ayden pour combler le silence.

— Je te l'avais dit.

— Même toi, tu n'étais pas convaincue.

— J'aime pas trop les boîtes de nuit, je maintiens, mais j'adore les soirées.

Nina n'aurait su l'expliquer sans parler de son envie de disparaître dans la foule et elle avait encore assez conscience de ce qu'elle disait pour savoir que ça paraîtrait bizarre. En revanche, même si Ayden était doué pour faire semblant, elle avait bien remarqué qu'il n'était pas à l'aise dans l'obscurité, qu'il détestait la musique trop forte et les lumières stroboscopiques, qu'il n'aimait pas les corps inconnus se pressant contre le sien.

Comme une comédie romantiqueWhere stories live. Discover now