CHAPITRE 8

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Plusieurs étudiants à l'Uniforme Rose mettaient en place les vestiaires pour les participants des examens de l'Armée. D'autres élèves installaient des chaises pour constituer une arène.

Nos cheveux dégoulinaient à cause de la pluie. Andrew frappait dans ses mains pour accélérer le rythme. Nos pieds s'engouffraient dans la boue depuis plus d'une heure. Ce professeur était le parfait synonyme du démon : il nous hurlait dessus alors que nous étions en train de mourir de froid et d'épuisement. J'espérais qu'il possédait un peu plus d'empathie.

Depuis un mois, la salle de spectacle était condamnée par de nombreux ouvriers qui remettaient en place le toit. Depuis ces événements, Zeref n'était pas venu me parler. Après tout, je ne savais pas à qui je pouvais parler de ces événements. Même si leurs actions devaient rester secrètes, Andrew ne m'avait pas dit un seul mot.

Je n'avais pas revu Egdar. C'était l'homme qui m'avait sauvé la vie et je n'avais pas eu le temps de le remercier. Je me rappelais encore d'être protégée sous ses ailes et de m'être endormie. Le lendemain, j'étais dans mon lit, sans aucun souvenir de la veille.

Aussi, je n'avais pas vu Dan. Je voulais m'excuser d'avoir été distante avec lui alors qu'il s'agissait d'un gentil garçon. Je souhaitais rattraper le temps perdu avec lui.

Andrew tenait un parapluie. Les mèches de mes cheveux recueillaient la pluie tandis que le froid s'abattait sur mon visage. Plusieurs élèves étaient assis dans la boue, effondrés par la fatigue. D'autres avaient vomi dans un coin du terrain pour ne pas empêcher ceux qui continuaient de courir. Andrew nous criait dessus comme un tyran : le professeur voulait que nous tenions le rythme en accélérant. Nous étions tous fatigués. Tout le monde l'était.

Un garçon aux cheveux châtains venait de vomir à quelques mètres, en tombant raide dans la boue. Les Uniformes Verts coururent dans sa direction pour l'aider.

Je faisais partie des plus courageuses même si mes pieds et mes cuisses souffraient.

— Ne baissez pas les bras ! S'exclama Andrew. Il vous faut de la force mentale pour tenir contre votre adversaire. Tenez bon, il ne vous reste que quelques minutes.

Pour tenir les dernières minutes, je me concentrais sur l'installation des éléments pour l'examen. Je souhaitais réellement rentrer dans l'Armée.

Un mois s'était écoulé pour me permettre de réfléchir. Dans ma chambre, je m'étais entraînée pour essayer de découvrir ma magie. Je passais mes fins d'après-midi à la bibliothèque pour prendre de l'avance sur le développement de ma magie. Les cours ne m'apportaient rien, sauf de la théorique.

D'abord, j'essayais la méditation. Assise en tailleur dans le salon, je devais vider mon esprit. La magie devait naître en pensant aux bons moments. Je recopiais les exercices de respiration pour réussir parfaitement l'exercice. Plusieurs jours m'avaient permis de m'exercer mais sans succès.

La deuxième chose que j'avais faite était de développer ma créativité. Préparer des repas, dessiner, lire, chanter, faire du sport. Être concentrée sur une activité précise, pouvait faire naître mes pouvoirs. Cette technique était un échec.

Ma magie était apparue, la semaine dernière. Alors que je faisais un cauchemar horrible et intense, je réussis à me réveiller. Une épée se tenait dans ma main dont la lame possédait une brume. Ce n'était qu'un début. Ma seule hypothèse pour la déclencher était d'être dans un état de danger, de peur, de colère ou de tristesse.

— C'est déjà de bonnes bases pour l'examen qui arrivait seulement dans trois jours, me moquais-je.

Andrew frappa encore une fois dans ses mains pour marquer la fin de l'entraînement. Les élèves poussèrent des cris de soulagement puis tout le monde s'effondra sur le sol. Mes genoux tombèrent dans la boue et ma capuche découvrit mon visage. Je riais nerveusement, fatiguée de cet entraînement.

Le Prince Immortel (TOME 1)Where stories live. Discover now