Le Prince Immortel (TOME 1)

CHAPITRE 21

J'espère qu'il retrouvera sa bien-aimée.

Ceci était les derniers mots de la vieille femme en quittant Amira. Mon amie avait mentionné les attentions du Prince Immortel, suite au récit de la personne âgée. Lorsqu'elle venait de prononcer ses dernières paroles, elle avait le sourire aux lèvres.

Le toit triangulaire protégeait la maison de Dan. Des poutres visibles en bois soutenaient la structure avec des briques orangées. Les fenêtres étaient circulaires et la porte d'entrée était composée de fenêtres à carreaux de différentes couleurs comme le violet, le rouge et le vert. Cette entrée était protégée par un porche en bois. Sur cette terrasse, une petite table en plastique blanche, virant au gris, portait un pot de fleur servant de cendrier. Les mégots étaient devenus noirs, à cause du temps.

Amira appuya sur la poignée de porte béquille. Elle ne semblait pas bouger alors Amira cassa la fenêtre avec sa main, enfouie dans son pull pour toucher le verrou de l'intérieur.

— J'espère que mon pull ne va pas être fichu, broncha mon amie.

Elle retira sa main en laissant la porte entrouverte. Amira pénétra à l'intérieur de la maison et je la suivis de près.

L'endroit était à la fois propre et bordélique. L'entrée donnait sur une cuisine à notre gauche, ouverte sur un petit salon à notre droite.

Une petite table trônait contre la fenêtre de la cuisine. De couleur verte, la table avait un plateau en bois, surplombée par une nappe à carreau rouge – elle contenait quelques épluchures de légumes et des taches de graisse. Devant elle, la chaise à paillage était protégée par un coussin usé par le temps, fait en dentelle et décoré de motifs à roses rouges. Au-dessus de la table à manger, plusieurs paniers étaient suspendus formant une sorte de lustre. Des fleurs séchées dormaient dans les paniers et d'autres étaient retenues par des ficelles, accrochées sur les poutres en bois. Contre le mur, un buffet bleu perdait de sa couleur. Les bols et les assiettes s'empilaient sous un napperon. L'assemblage était dangereux puisque tous ces éléments tenaient en équilibre. Juste à sa gauche, un évier se détournait de sa couleur naturelle pour virer au jaune – un vieux four à bois gardait des traces de charbons et d'alimentaires au fond de la voûte.

Peu d'éléments décoraient le salon. Un canapé beige, protégé par un plaid gris, se trouvait en face d'une vieille cheminée. Devant elle, on retrouvait une table basse couverte de lettres encore emballées dans leurs enveloppes.

— Elles sont chouettes les photos, chuchota Amira, le nez sur le rebord de la cheminée.

De plus près, j'observais les petits détails de chaque photo. Dan figurait sur chacune d'elle – il était avec ses amis dans des bars, dans de nombreux voyages. Je reconnus l'emblème des Uniformes Blancs ; Dan était assis sur un monstre qu'il venait de vaincre, le sourire aux lèvres.

— Tu crois qu'il s'agit de sa copine ? Demanda Amira.

Je la rejoignis pour observer de plus près. Je n'avais pas fait attention à ce détail mais il était toujours avec une jeune femme aux cheveux bleus. Il était toujours avec elle, sur n'importe quelle photographie. De plus en plus, il n'y avait que des photos entre eux, comme s'ils formaient en couple.

— Oh, regarde.

Amira pointa du doigt l'élément qui se trouvait à gauche de la cheminée. Il y avait un meuble fixé contre le mur dont un miroir sans tain soudait deux tiroirs entre eux. Une photo de la jeune fille était scotchée sur le miroir – devant lui, plusieurs bougies étaient usées.

— Un autel ?

— Évidemment, répondit Amira. Je suis en train d'ouvrir les lettres. De nombreux amis lui demandaient de revenir en cours, qu'ils étaient désolés pour cette nouvelle. Cette femme est morte lors d'une Expédition, elle avait remplacé Dan dans son rôle de chef puisqu'il était apparemment malade.