CHAPITRE 20

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Nous découvrions un village silencieux. Peu d'habitants se promenaient dans les rues, les enfants étaient absents. Les commerces abritaient peu de clients dont leurs façades perdaient de leurs couleurs. Les plantes fanaient – l'herbe n'était pas entretenu. Tous ces éléments ne donnaient pas un air avantageux pour les magasins.

Amira et moi remarquions des visages familiers sur une place, constituée de dalles en pierre, ne tenant qu'à un fil. La fontaine ne fonctionnait pas : l'eau ne la rendait plus majestueuse et la mousse verte décorait cette étrange statue sans tête.

Elane, et les autres membres du Conseil – Jake et Peter, étaient assis sur un banc. D'autres soldats étaient arrivés et restaient groupés autour du Conseil. Les membres de l'Uniforme Noir, Gus et les Jumelles, étaient arrivés avant nous. Ils possédaient un air tranquille comme si nous étions les seuls à avoir vécu les événements dans cette forêt.

La cheffe du Conseil nous sourit lorsque nous rejoignions les autres soldats. Je remarquais l'absence de Ju et Egdar, les premiers qui s'étaient aventurés dans la forêt – ils n'étaient toujours pas revenus alors qu'il s'agissait de notre capitaine de l'Armée.

Elane se leva pour prendre la parole. Elle frappa dans ses mains dont le claquement résonna dans le village. Les soldats se rassemblèrent autour de la jeune femme, prête à donner les consignes.

— Même si la totalité des étudiants n'est pas encore arrivée, je vous demande d'aller fouiller le village pour recueillir un maximum d'informations sur Dan et de se retrouver ici.

Elane ajouta qu'il fallait se montrer discret pour ne pas brusquer et bousculer la population avec notre présence. Notre emblème ne devait pas les paniquer ou les mettre dans un sentiment d'angoisse. Notre rôle était de rester sage et respectueux envers eux.

— En étant la seule capitaine arrivée, je reste ici pour accueillir les nouveaux arrivés.

Amira prit une direction opposée aux autres soldats pour s'aventurer dans une ruelle et atteindre le centre de la ville. Elle m'appela.

— Egdar n'est pas perdu, déclara mon amie en prenant par le bras. Il prend son temps, comme d'habitude.

— Il est lent ? Demandai-je.

— Non, j'ai juste l'impression qu'il s'ennuie alors notre capitaine se promène.

— D'accord.

Au sein de cette ruelle, nous observons les petites maisons à un seul étage, collées les unes contre les autres. Elles ne possédaient aucune vie – les fleurs séchaient dans les pots, la nature reprenait le dessus sur les façades des habitations. Quelques fenêtres étaient protégées par des planches en bois, tenant par quelques clous en fer.

Nous continuions de marcher jusqu'à ce que nos oreilles soient percutées par une forte musique. Amira s'arrêta avant de marcher quelques pas en arrière pour s'éloigner de la musique.

— C'est incroyable, s'exclama Amira. Viens à mes côtés.

Je la rejoignis en marchant quelques centimètres. La musique avait complètement disparu alors que nous étions à côté de ce brouhaha.

— J'ai une théorie, proposa Amira. La périphérie n'est qu'une facette du véritable village.

— L'endroit n'existait pas ?

— Il est bien présent. Il s'agit juste de façades vides, d'une fausse place. Cette périphérie permet de protéger les villageois.

— Cette absence de vie permet de faire fuir les hommes aux attentions mauvaises tandis qu'au centre du village, ils vivent de bon cœur ?

Le Prince Immortel (TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant