À Whitesboro, les Black Bikers ont toujours été la loi.
Cléa Dumphreys et Alexander Swan se sont rencontrés par hasard et ont vu leur relation évoluer au fil des jours et des semaines pour devenir l'un des couples les plus mythiques de Whitesboro.
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Je roule des yeux et hoche la tête alors que la voix de ma mère résonne dans le salon en haut-parleur.
— Je sais, maman, arrête. Je n'ai plus douze ans !
— Je sais, je sais, je dis simplement que...
Je ne l'écoute déjà plus et continue de vider mes cartons en espérant qu'elle finira par se taire à un moment, mais ça ne marche pas réellement. Elle agit comme si j'avais douze ans et que j'étais en colonie de vacances pour la première fois.
Au bout d'une dizaine de minutes de monologue, sa voix s'estompe et je peux enfin en placer une. J'ai eu le temps de finir de ranger l'intégralité de mon salon et suis satisfaite du rendu.
— Tu m'écoutes, Cléa ?
— Oui, je t'écoute maman. Comment je pourrais ne pas t'écouter alors que tu parles seule depuis deux heures ?
Elle esquisse un rire alors que je souris. Même si ma mère est un peu envahissante, je sais que c'est simplement parce que je lui manque. Depuis le décès de mon père, je suis toujours restée proche d'elle et c'est la première fois que je quitte Gainesville définitivement et m'éloigne d'elle.
Ma sœur, Victoria, a eu l'intelligence de partir dès son admission à l'université à l'autre bout du pays. Alors, tandis que ma sœur était à Chicago, je suis restée avec ma mère.
Même si je ne suis maintenant qu'à vingt minutes en voiture, pour ma mère, c'est pareil. C'est l'autre bout du monde. J'aurais pu emménager à Los Angeles, Chicago ou New York, ç'aurait été pareil pour elle.
— Je suis tout simplement inquiète, mon cœur. C'est la première fois que tu pars toute seule...
— Je ne suis qu'à vingt minutes !
— Je sais, je sais, mais... Whitesboro est connu à cause des gangs, je doute que ce soit le meilleur endroit pour s'installer.
— Maman... Ça fait six mois que je travaille ici et que je fais l'aller-retour, ça commence à me soûler et tu le sais. Cet appartement est beaucoup plus commode pour moi !
— Je sais, je sais, mais...
J'ai commencé à travailler chez la fleuriste de Whitesboro il y a six mois, même si ce n'est pas le métier de mes rêves, j'adore l'équipe familiale et les quelques habitués. Je n'ai jamais fait d'étude supérieure et dans le coin, il est assez compliqué de trouver un emploi sans devoir travailler dans un bar, une boîte de nuit ou caissière dans un magasin. J'ai été caissière pendant plusieurs mois pour subvenir à mes besoins et après avoir mis de côté, j'avais envie d'un métier qui me plaise davantage.
Alors, lorsque j'ai vu l'offre dans le journal pour travailler chez les fleuristes de la ville, j'ai voulu tenter. Je préfère les fleurs aux boîtes de conserve et aux clients arrogants.
