À Whitesboro, les Black Bikers ont toujours été la loi.
Cléa Dumphreys et Alexander Swan se sont rencontrés par hasard et ont vu leur relation évoluer au fil des jours et des semaines pour devenir l'un des couples les plus mythiques de Whitesboro.
D...
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— Qu'est-ce que t'as fait ?
Je quitte la porte de l'appartement de Cléa du regard et le dépose sur Yann qui sourit, les bras croisés sur sa poitrine. Je ne fais que soupirer en avançant mon premier pas dans l'appartement et abandonne ma valise dans un bruit sourd avant de le prendre dans mes bras.
J'inspire fort son odeur et celle de notre chez-nous, et ça me fait un bien fou de rentrer à la maison. Quand je le lâche, il sourit encore davantage et me tape l'épaule.
— Je suis heureux que tu sois rentré !
— Moi aussi, si tu savais, soupiré-je.
Sans hésiter, je me laisse tomber dans le canapé et inspire l'odeur des oreillers en y enfonçant la tête. J'ai envie de renifler tout l'appartement pour retrouver ma réalité.
— Bon, alors, qu'est-ce que t'as fait avec Cléa ?
Je grogne et déteste que Yann soit un tel connard arrogant et curieux, mais je finis par redresser la tête pour croiser son regard. Ça fait deux semaines que je ne l'avais pas vu et qu'elle a refusé de venir me voir au centre comme elle le faisait depuis un mois. Je pourrais dire que ce n'est pas grave, que je préférais être seul avec Yann, mais ça serait un terrible mensonge.
J'aime Yann, je l'adore, j'aime rester avec lui, mais je m'étais habitué à la présence de Cléa, à son insouciance et sa lumière. Je m'étais habitué à leur nouveau duo amusant et touchant qu'ils forment. Je m'étais habitué à parler avec elle. Et il a suffi que je la repousse une seule fois pour qu'elle ne veuille plus me voir.
Je pourrais la comprendre, d'un certain côté, mais merde ! Non, je n'en ai pas envie.
Alors, je soupire en me redressant et balance la tête en arrière.
Yann a voulu savoir ce qu'il s'était passé pour qu'elle ne veuille plus venir, mais je n'ai pas réussi à répondre, parce que je ne sais pas exactement. Est-ce que c'est parce que je me suis écarté ? Est-ce que c'est parce qu'elle a vu que je bandais ? Est-ce que c'est parce qu'elle en avait marre de se retrouver avec un drogué stupide et immature ?
Tout ça à la fois ?
Je ne sais plus.
— Je sais pas, marmonné-je.
— Tu as forcément fait quelque chose pour qu'elle t'évite comme ça. Cléa n'est pas très compliquée, tu sais... Tant que tu lui dis les choses, même les plus horribles, elle comprend. Alors, tu as dû faire de la merde et elle est sûrement en train de se monter le crâne toute seule.
— Quoi ? En un mois vous êtes devenus les meilleurs amis du monde et tu connais tout d'elle ? sifflé-je.
— On dirait bien, ouais. Et je sais qu'elle attend sûrement des réponses, alors vas-y.
Je fronce des sourcils et secoue la tête.
— Je viens à peine de rentrer, laisse-moi profiter de l'appartement et laisse-moi passer du temps tranquille avec toi. T'essaies de te débarrasser de moi ou quoi ?
Il rit et se laisse tomber sur le canapé, à côté de moi.
— Non, mon frère, mais t'as l'air perturbé par cette situation alors va la voir si tu veux.
— Je suis perturbé parce que je rentre d'un mois et demi de désintox et que ma voisine fuit de chez moi en évitant mon regard sans que je sache ce que j'ai fait, marmonné-je.
— Ouais, j'avoue, je comprends. Allez, on passe à autre chose alors, tu pourras régler ça plus tard ! Une partie de Uno ?
