Chapitre 31

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Daniel a fermé le garage pour le reste de la journée

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Daniel a fermé le garage pour le reste de la journée. En tant qu'enforcer du club, il nous a suivi dès que Yann lui a parlé de notre destination et je me sens tellement plus confiant de le savoir avec nous.

Même si je connais ce genre de situation depuis des années, je ne me rappelle pas la dernière fois où je l'ai vécu... clean. J'ai l'habitude d'avoir fumé un pétard avant ou d'avoir passé une nuit à sniffer. Je ne sais pas si j'ai déjà ressenti ce genre de situation avec la totalité de mes sensations.

Et surtout, la possibilité de ressentir la peur.

C'est étrange comme émotion.

Je suis conscient du danger, et lorsque je regarde Yann, j'ai la peur au bide qu'il soit blessé. Avant, c'était impensable parce que j'avais la sensation d'être invincible. Aujourd'hui, je connais ma condition d'humain et celle de mes frères.

C'est effrayant.

En revanche, ça me donne plus de recul sur la situation : je n'ai pas envie de foncer dans le tas, de tout faire péter pour venger notre revendeur, ou tout simplement pour asseoir notre pouvoir. Non. J'ai besoin de savoir dans quoi je m'embarque et de prouver notre force avec attention et réflexion.

— Ça va ?

Daniel me sourit en posant sa main dans ma nuque. Je le vois me surveiller depuis notre arrivée sur le lieu de rencontre et je sens qu'il voit l'inquiétude dans mon regard, mais il ne cherche pas à me faire sentir coupable d'éprouver ça. Il comprend. Et ça me fait du bien.

— Je suis pas très fan des Red Blood, marmonné-je.

Il éclate de rire et hoche la tête.

— Moi non plus, mais c'est le business. Leur chef n'est pas si difficile, ce sont ses hommes le véritable problème. Alors, on va juste échanger calmement avec lui et voir où ça nous mène. D'accord ?

J'approuve d'un mouvement de la tête.

Yann nous rejoint en trottinant, les mains dans les poches et une moue aux lèvres.

— Il avait dit quinze heures, marmonne-t-il.

— Ça ne fait qu'une minute, Yann, respire, renchérit son père.

Daniel lâche ma nuque et nous fait un clin d'œil avant de s'avancer pour rejoindre Willy, notre sergent d'arme.

La présence de notre sergent d'arme ici nous prouve à quel point les Red Blood sont dangereux. Même s'ils ne sont pas aussi puissants que les Black Bikers, ils restent un véritable problème pour notre ville.

Contrairement à nous, les membres du gang sont souvent des jeunes en difficulté qui sont récupérés dans les rues de la cité. Whitesboro est découpé en deux zones : le Sud avec le centre-ville qui est notre territoire, et le Nord avec la cité, le territoire des Red Blood. Lorsque notre président a fondé le club, les frontières ont été instaurées et n'ont jamais bougé depuis. Mais ces derniers mois, nous voyons de plus en plus de Red Blood dans nos coins... Ils empiètent sur notre commerce.

Black Bikers, Tome 6 : La panthère dévouéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant