Chapitre 18

1.7K 224 20
                                    

— On part à quelle heure demain ?

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

— On part à quelle heure demain ?

Je continue de couper les tomates quand j'entends la voix de Yann résonner dans l'appartement. Il est encore dans la salle de bains, à peine sortie de la douche, qu'il hurle pour se faire entendre.

Je suis rentré il y a deux heures du garage, tandis qu'il est rentré il y a seulement dix minutes, couvert de sang. J'ai cru comprendre qu'il y avait eu un problème avec les Red Blood, qui ont vendu dans le Sud de la ville, qui est notre territoire, et ça s'est terminé en bagarre. Aucun mort, d'après Yann, mais plusieurs blessés.

Les Red Blood savent très bien qu'ils ont le Nord de la ville quand il s'agit de drogue, et nous avons le Sud. Nous n'empiétons pas sur leur plate-bande et eux non plus, normalement, mais on dirait qu'aujourd'hui a été une exception.

Ça me fait penser à Dean et je me demande comment il va. Est-ce qu'il a replongé ? J'espère qu'il va bien.

— Alors ?

Yann sort de la salle de bains, une serviette autour des hanches et s'avance vers la cuisine pour piquer un bout de tomate tout en attendant ma réponse.

— Je ne viens pas demain.

Je continue de couper les tomates, sans faire attention à lui, alors que j'ai bien vu son corps s'immobiliser et ses yeux s'écarquiller. Mais je l'ignore pour lui permettre d'encaisser ma réponse tout en minimisant sa réaction. Si je ne lui offre pas d'attention, il sera peut-être un peu moins bruyant.

Connerie. Je le connais tellement que j'anticipe son premier cri et ne sursaute même pas alors qu'il tape son poing contre le plan de travail.

— Heeeein ?

Il contourne le bar pour s'approcher de moi et m'attrape l'épaule pour me faire pivoter et me placer face à lui. Quand je rencontre son regard, je tente un sourire et hausse les épaules.

— Je ne viens pas.

— Mais de quoi tu parles ? Bien sûr que tu viens. C'est quoi ces conneries ?

Je soupire, repose le couteau que je tiens toujours et pose mes deux mains sur ses épaules pour l'immobiliser face à moi.

— Yann, écoute, je ne viens pas et tu ne pourras rien y changer.

— C'est Thanksgiving ! Bien sûr que tu viens ! On fête Thanksgiving ensemble depuis nos dix-huit ans !

— Cette année, je ne serais pas là.

— Bien sûr que si !

Je soupire et presse ses épaules alors qu'il me foudroie du regard.

Tous les ans depuis le divorce de mes parents, je fête Thanksgiving avec Yann, qui le fête chez son père avec tous les célibataires du club. C'est une grosse journée de beuverie, où on termine tous par vomir les uns à côté des autres tout en remerciant Dieu pour notre vie et le club. Mais cette année, je ne m'en sens pas capable.

Black Bikers, Tome 6 : La panthère dévouéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant