Chapitre V (Partie 3) [en réécriture]

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Notes de l'auteur : Cette partie est en cours d'écriture – vous pouvez la lire, mais elle n'est pas fini. Je galère à lui donner du sens. Mais elle vous permet malgré tout de retrouver le personnage de Blanche qui est absente jusqu'au chapitre VII ! 

Le sommeil se refusa à lui. Minuit tardait à poindre ; les draps transpiraient et il tournait, se retournait, en quête de la bonne position. Sans succès. Excédé, un poil sur les nerfs, il enfila de sommaires vêtements et s'aventura à l'extérieur de sa chambre. Tout le monde dormait dans les appartements des Delonci. Lucézano ne comptait guère s'y attarder. Il repassa devant le tableau estampillé d'un N, l'examina et finit par quitter la pièce.

Il dévala les corridors et prit soin d'éviter la Grande Galerie vibrante de sons. La fête affrontait encore la nuit et il craignait de perdre contrôle et de se réveiller encore une fois dans une autre chambre que la sienne. Pas ce soir en tout cas.

Il rejoignit la cour intérieure du Palais Melkand, cernée de murailles en albâtre. Respirer l'air frais de la nuit le revigora et l'apaisa. La musique de l'orchestre se diffusait dans un écho confus. Une dizaine de carrosses, qui ne juraient que par la pompe et le faste, attendaient. Trois jeunes piqueurs, portant des lanternes, attelaient un véhicule. Lucézano les épiaient, réalisant qu'il n'avait jamais appris à seller un cheval. Assi sur un rebord ornementé, l'esprit dans le vague, il demeura ainsi, observant les va-et-vient des convives qui rentraient chez eux.

— J'ai découvert cet endroit... formidable, formidable, Étienne, crois-moi, résonna une voix familière derrière-lui. Je te connais, tu vas l'adorer ! Furipic a besoin d'espace de ce genre... Lucézano ?

Au sommet de la volée de marche, drapée d'une surprenante robe verte filée d'or, Blanche de Rocheargent le toisait. Un homme lui tenait le bras. Par des sautillements gracieux, elle se déroba de la poigne, agrippa les dentelles de sa parure, et se précipita vers Lucézano. Une odeur de l'alcool la nimbait.

— Que faites-vous là ?

— Du mal à trouver le sommeil, expliqua-t-il en embrasant la main tendue

— Vous n'êtes pas venue hier au repas dispensé par Jehal. Ni avant-hier, d'ailleurs.

Sa tristesse le décontenança. La spontanéité de la dame le déroutait toujours ; une grande grâce semblait contradictoire avec la rare vertu d'une grande sincérité.

L'homme qui accompagnait la musicienne les rejoignit. Il affichait, avec un chic d'esthète, une cinquantaine grisonnante et bien entretenue. Les lèvres frissonnantes comme une feuille d'automne, Blanche reprit :

— Signore Lucézano, je vous présente Étienne de Bellerive. Il est poète, tout comme vous. Lucézano a remporté le concours donné par Jehal pour rédiger la Jehalade, révéla la dame de Rocheargent avec un clin d'œil à son ami.

— Ah. Remarquable.

Sans vouloir poursuivre la conversation, Étienne de Bellerive les dépassa, marcha vers un fiacre décapotable et donna des instructions au conducteur. Le contraste entre son allure sympathique et son manque de courtoisie dérouta Lucézano.

— Il a l'air de méchante humeur, remarqua-t-il.

— Ne lui en voulez pas. Il vient d'apprendre que Jehal ne l'a pas convié aux Fêtes du Blâme, expliqua Blanche. Il tombe des nues. Il y a encore quelques années, il était une figure de proue de la société lumineuse.

— Ah.

— Vous n'avez jamais entendu parler de lui ?

— Jamais

Au crépuscule, il y avait des loupsOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz