Fin

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Je suis sous la voiture, totalement absorbée par la réparation du moteur. Mes mains, enduites de graisse et d'huile, témoignent de mon engagement dans ce travail. Chaque pièce, chaque mécanisme délicat trouve sa place sous mes doigts habiles. La mécanique est ma passion, un domaine où chaque problème présente une solution à découvrir, une énigme à résoudre.

Soudain, la voix de mon père me parvient depuis le garage. Je fronce légèrement les sourcils, contrariée d'être interrompue dans ma tâche. Je m'empresse d'essuyer rapidement mes mains sur ma robe de travail longue, sachant que mon visage est encore maculé d'huile de moteur. Peu importe, je n'ai pas le luxe de m'arrêter pour me nettoyer entièrement.

Je me glisse sous la voiture et me faufile hors du garage. La lumière éblouissante du soleil me frappe de plein fouet, mais mes yeux s'habituent rapidement à la clarté du jour. Mon père se tient là, les bras croisés, un sourire taquin aux lèvres en voyant mon visage taché.

"Encore sous les voitures, ma chérie ?" lance-t-il, amusé.

Je lui réponds par un sourire complice. "Quelqu'un doit bien réparer toutes ces voitures cassées, et apparemment, c'est à moi que cela revient," répliqué-je en riant.

Mon père secoue la tête avec tendresse. "Continue comme ça. Et ta mère ne me parlera plus."

Je ris de bon cœur devant son expression. L'un de nos apprentis vient à sa rencontre pour lui exposer quelques détails techniques, et je l'observe avec fierté. À chaque fois que mes yeux se posent sur lui, une prière silencieuse monte de mon cœur : Alhamdoulillah, pour un père qui m'aime plus que tout, même si je soupçonne qu'il aime maman un peu plus.

" rentrons ?" m'interpelle papa.

Je sors de ma rêverie et lui adresse un sourire reconnaissant. Heureusement, l'un des ateliers de mon père est situé juste en face de la maison. Malheureusement, ma mère risque de ne pas apprécier de me voir dans un tel état à cette heure matinale, surtout en ce jour de la fête de Tabaski.

" ça va vraiment barder pour moi, dis-je en me regardant mais tu es là  !" plaisanté-je.

Il me répond, complice : "Elle me fait aussi peur qu'à toi, je tremble déjà."

Soudain, Jamil, mon petit frère, fait son apparition. "MAMANNNN, ZEINABA ÉTAIT AU GARAGE, C'EST POUR CELA QU'ELLE N'ÉTAIT PAS DANS SA CHAMBRE !" s'écrie-t-il dès qu'il me voit.

"Papa, est-ce que je peux l'écraser ?" demandé-je en plaisantant.

"Bien sûr, mais fais-le discrètement, le soir, pour éviter que maman ne remarque sa disparition," répond mon père avec complicité.

"MAMAN !!! PAPA ET ZEINABA COMPLOTENT POUR ME FAIRE DISPARAÎTRE !" crie Jamil à plein poumons.

Ma mère arrive alors, un torchon sur l'épaule, et me dévisage de la tête aux pieds avant de secouer la tête.

"Si je parle, tu n'oublieras pas de sitôt ces mots !" me lance-t-elle d'un ton sévère. "Regarde-toi, Zeinaba ! Aujourd'hui, c'est la fête, et au lieu de venir m'aider en cuisine, tu es sous une voiture en piteux état. Mais c'est pas toi "

"Pfff, fallait que je sois mêlée à cette histoire," murmure mon père entre ses dents.

"Quoi ? C'est de ta faute ! Il faut que tu fermes cet atelier ! Tu en as déjà tellement, pourquoi en ouvrir un devant la maison ?" s'indigne ma mère.

J'essaie de me faufiler discrètement, mais Jamil m'attrape par mon voile, me déséquilibrant au passage.

"Où vas-tu ? Maman te parle !" m'interpelle-t-il.

Une fleur dans l'ombre Where stories live. Discover now