Partie 19 | La force tranquille

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Nous partons le surlendemain chez ma belle-famille

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Nous partons le surlendemain chez ma belle-famille. Papa les a prévenus de notre arrivée sans en donner le motif. Diéné, qui sait de quoi il s'agit, a préféré garder sa langue. Lorsque nous arrivons, ils sont surpris de voir que Papa et moi arrivons accompagnés de mon oncle maternelle Japhet, et de mes deux frères Cyané et Kwadjo.

- Bienvenue ! Entrez ! Entrez ! Dit tonton Mohamed. Je ne savais pas que vous seriez autant.

Nous nous installons dans le séjour face à Diéné, le père d'Abdoul et ce dernier qui arbore toujours ce sourire niais et énervant. Tonton Mohamed donne la parole à Papa qui explique la raison de sa visite. Il raconte qu'Abdoul est venu demander ma main et il parle également de ce que j'ai découvert dans le colis. Tonton Mamadou fronce les sourcils, visiblement cette histoire ne le ravit pas pour un sou :

- Mon cher frère ! dit-il ennuyé, je suis désolé de ce que j'apprends. Effectivement, j'ai donné une autorisation à Abdoul, mais c'était une autorisation d'approcher Malia, si et seulement si elle était d'accord ! Il n'a jamais été question de lui forcer la main. Jamais de la vie ! Vraiment les mots me manquent. Je suis ... Je ne sais pas... Il secoue sa tête entre ses mains, puis il se tourne vers moi :

- Malia pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

- Je ne voulais causer de tort à personne, et je me suis dit qu'il finirait par se lasser. Malheureusement, Abdoul est tenace. Le pire c'est qu'il me dit qu'on s'est rencontré plusieurs fois avant le décès de Khalil, mais je ne me souviens pas l'avoir déjà vu avant ça. Il se comporte un peu comme s'il était mon mari. Et j'avoue que ça me fait peur !

- À ce point ? demande le père d'Abdoul qui pense que j'exagère.

- Oui à ce point Monsieur DIOP, je réponds passablement énervée.

Je précise que n'ai pas prévu de me remarier pour l'instant. Ni avec lui, ni avec personne ! Tonton Mohamed se lève et parle solennellement :

- Il est vrai que parfois dans nos traditions tout cela est possible, mais les temps ont changé ! Malia est une femme de valeur, et n'importe quel homme souhaiterait avoir une épouse comme elle. Je pense que les intentions d'Abdoul n'étaient pas mauvaises, mais il s'y est pris comme un imbécile. Il va donc demander pardon à Malia, à son père, puis vous n'entendrez plus parler de lui, je m'y engage.

Abdoul ne bronche pas. Il ne dit rien et fait comme si toute cette histoire lui passait au-dessus de la tête. Son père et Diéné, lui jettent un regard dur et menaçant. Le pauvre garçon n'a plus le choix, il formule des excuses à demi voix. Cyané en profite pour lui rendre le colis que j'ai reçu de lui quelques jours plus tôt :

- Je crois que ça t'appartient.

Abdoul au sourire niais a disparu, pour faire place à Abdoul au regard noir !

Nous repartons le cœur léger car cette entrevue s'est bien passée. Diéné m'appelle quelques heures plus tard pour me dire que son père et son oncle ont dit qu'ils n'avaient jamais eu autant honte de leur vie. Je suis désolée pour eux, mais leur fils et neveux est le gars le plus méprisable de la terre. D'ailleurs mon point de vue se confirme lorsque je reçois un sms plein de rage de sa part :

MALIA: Le Prix du Bonheur      Where stories live. Discover now