♦ Chapitre 11 ♦ La Voix

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-   Euh... Je... Je... Ce n'ai pas... ai-je bredouillé timidement.

Je me sentais honteuse, comme une gamine de 5 ans qui aurait volé un bout de gâteau au chocolat en cachette. J'ai tant bien que mal essayé de cacher la photographie et le bout de papier derrière mon dos, ce qui fût totalement inutile.

Oscarveld a traversé la pièce en quelques enjambées rapides et m'a tiré les poignets en avant. Son regard s'est assombrit lorsqu'il a compris que j'avais lu. Lu ce qu'il avait tenté de me cacher.

Il m'a arraché les objets des mains et a calé le papier dans le cadre, avant de repositionner la photo sur la table de nuit.

Je n'avais pas bougé, les bras ballants le long du corps et la tête baissée.

-   Pars.

Il avait prononcé ce mot de manière plus grave, presque brusque, sans même se retourner vers moi. Il y avait quelque-chose de menaçant dans sa voix.

Je ne me suis donc pas faites prier, et je me suis éclipsée le plus vite possible de la chambre, le laissant seul.

J'avais le regret de me dire que je n'avais toujours pas réussi à lui parler. La discussion était donc de nouveau reportée à plus tard.

~~

Lorsque j'ai rejoins ma chambre, je n'ai pas cessé de me questionner à voix haute en tournant en rond.

-  Pour récapituler, ma tante Katelyn est morte avant même que je n'entende parler d'elle... Charmant...

J'ai eu un petit pincement au cœur en prononçant cette phrase. Et je pouvais me douter que c'était également ce qu'avait ressentit mon oncle lorsqu'il m'avait surpris dans sa chambre, quelques minutes plus tôt, la photo de sa défunte femme dans les mains. Sa vie privée dans mes mains, ainsi que sa douleur ravivée d'avoir perdu l'être le plus précieux à ses yeux.

Cette douleur avait dû être insupportable, insurmontable.

Je commençais sérieusement à m'en vouloir d'avoir été si curieuse.

" Ma tante... Morte... "

- ... Tuée par des vampires... ai-je fini à voix haute, en tremblotant légèrement.

Je n'arrivais même pas à croire ce que je disais; à croire, que la forêt à proximité du manoir était en fait infestée de vampires, ces créatures mystiques dont personne n'avait jamais prouvé l'existence. Personne ne l'avait prouvée, simplement parce que personne n'y croyait.

Et moi non plus, je n'y avais jamais cru ailleurs que dans les livres. Avant.

-   Est-ce que... Je suis folle ? ai-je soufflé tout doucement.

Les évènements de ces derniers jours me revinrent en mémoire.

La mort de mes parents, la créature dans la forêt à notre arrivée, l'étrangeté d'Oscarveld, ma rencontre avec Ace, les livres, Katelyn...

Tout était lié, sans aucun doute.

Je me suis appuyée d'une main contre ma coiffeuse rose, l'autre appliquée sur mon front - devenu brûlant. J'ai fermé les yeux pour me concentrer.

Et c'est à ce moment-là qu'il se produisit quelque-chose de très étrange.

Une voix a résonné dans ma tête, comme un murmure :

-  Tu es à moi...

Mes mains se mirent à trembler, et mes yeux se rouvrirent subitement.

-   Tu ne pourras pas t'échapper, tu es à moi et à moi seul.

Comment... Qui... Que... ?

Je me suis cramponnée à la coiffeuse pour ne pas tomber, complètement déboussolée. J'ai essayé de garder une respiration posée, et je me suis dirigée vers mon lit, pour me laisser tomber à plat ventre, le nez dans les couvertures.

Les mots résonnaient encore dans ma tête.

C'était tout bonnement impossible, j'avais dû rêver, voilà tout.

Depuis que j'étais arrivée dans ce manoir, tout allait mal. C'était de pire en pire.

Le destin avait-il décidé de jouer en ma défaveur ? Allais-je finir comme Katelyn et mes parents, découpée en petits morceaux pour ne jamais être retrouvée, au fond d'une forêt grouillante de vampires ?

J'ai tourné la tête du côté droit, et mes yeux fatigués se sont posés sur mon sac à dos que je n'avais pas pris la peine de vider, casé dans un coin près de la fenêtre.

L'enveloppe bleue que m'avait fournit ma mère avant de partir était toujours là, dépassant du sac.

Je l'avais totalement oubliée.





La forêt des vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant