♦ Chapitre 22 ♦ La Vérité

6.5K 662 123
                                    

Mes doigts ont soigneusement déplié la lettre, un peu hésitants.

La jolie écriture ronde et penchée de ma mère s'étalait sur le papier, en petites lignes serrées.

Mettant enfermais à clef, j'étais sûre de ne pas être déranger dans ma lecture. J'ai donc commencé à lire, curieuse.

La lettre commençait par une simple phrase, griffonnait en petit en haut de la page :


/!\ Pour commencer, je tiens à te rappeler que si le jour de ton anniversaire n'est pas encore arrivé, il n'est pas encore temps pour toi de lire cette lettre !


J'ai bruyamment soupiré à la lecture de cette première phrase. Jusqu'au bout ma mère m'avait prise pour une enfant.

J'ai repris ma lecture silencieuse.


A ma tendre et chère Elisabetha,

Je te souhaite un joyeux anniversaire, de ma part et de celle de ton père, qui n'est pas ici actuellement.

Je n'arrive pas à croire que tu sois déjà une si belle jeune fille... Je suis très fière d'être ta mère, même si je n'ai pas vraiment joué ce rôle à la perfection.

Je voudrais m'excuser.

M'excuser pour toutes ces années où nous t'avons laissé dans la solitude. Nous n'avons jamais étaient de bons parents, je le sais. Mais crois moi, je l'ai regretté chaque jours qui ont occupés ma vie.

Mais je n'avais tout simplement pas le choix.

Je t'écris car mon cœur est lourd de devoir te quitter.

Pourquoi, te demanderas-tu ?

Car ce voyage sera mon dernier.

Il est devenu incontrôlable, et il faut à tout prix que je l'éloigne de toi. C'est pour cela que j'ai demandé à ce que l'Amazonie soit notre prochain voyage. C'est l'endroit le plus loin que j'ai pu trouver.

Il le sait lui aussi, que cela sera mon dernier voyage. Il le sait, mais il ne se rend pas compte de ce qu'il fait.


Je me suis arrêtée dans ma lecture, un peu confuse.

Je ne comprenais pas vraiment ce que ma mère avait voulu dire. A qui était attribué ce pronom Il ? Je frissonnais sur mon lit, assise en tailleur.

Mon cerveau avait peur de comprendre.


Il faut que tu saches quelque-chose Elisa. Quelque-chose que tu auras sûrement du mal à croire, mais qui est bien réel.

Ce n'est pas un hasard si nous n'étions jamais à la maison. Ceci est mon œuvre.

Ne crois pas que j'ai fais cela contre toi, car c'est au contraire pour ton bien, que nous nous sommes éloignés.

Il a commencé à perdre le contrôle très tôt. Il s'en est voulu, longtemps.

Je lui servais de réservoir, pour qu'il puisse se contenir en puisant dans ma vie.

La forêt des vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant