♦ Chapitre 21 ♦ Reproches

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Je me suis dépêchée de rentrer me mettre à l'abri dans le manoir, en adressant un léger au revoir à Eliott.

En entrant, j'ai découvert mon oncle assit à table en train de se faire servir son repas par Cédric. Alors que Sophie s'est empressée de le saluer poliment, j'ai fais comme si je ne l'avait pas vu et l'ai royalement ignoré.

J'ai monté rapidement les marches du grand escalier, tous mes sacs sur les bras.

J'étais presque arrivé à l'étage, lorsque la voix d'Oscarveld a résonnée dans mon dos.

- Eh bien, on ne dit pas bonjour à l'homme qui a eu la bonté de te permettre de sortir avec " ta domestique " ?

Ma mâchoire s'est serrée en craquant brutalement. Je me suis arrêtée en me retournant lentement. De la colère se lisait sûrement dans mon regard, et c'était totalement voulu.

- La bonté ? ai-je dit en laissant échapper un petit rire provocateur.

Oscar a levé les yeux vers moi et m'a regardé durement. C'était un regard qui se voulait autoritaire, mais je n'ai pas baissé les yeux. J'ai gravis les quelques marches me séparant de l'étage pour venir me positionner sur la balustrade surplombant toute la pièce.

- De la bonté, vraiment ? ai-je répétai-je en haussant un sourcil. Vous plaisantez j'espère !

Cédric me fixait d'un regard amusé. Cependant, d'un geste de la main, Oscarveld lui intima de s'en aller.

- Je n'aime pas le ton que tu prends avec moi, Elisabetha, a t-il répondu en portant cuillère de soupe à ses lèvres.

- Et moi je n'aime pas la façon dont vous m'écartez des problèmes que connaît notre famille ! ai-je rétorquai violemment.

J'avais déposé mes sacs à mes pieds, et mes doigts agrippés maintenant la rambarde de la balustrade. Je criais presque, la tête penchait en avant.

J'avais besoin d'évacuer un peu la pression qui s'était progressivement accumulée sur mes épaules.

Mon oncle a déposé un peu trop brutalement sa cuillère sur la table, à son côté droit. Il a serré le poing sur la table, et m'a dévisagé.

- Ce sont mes affaires, cela ne te concerne en rien. Combien de fois devrais-je te le répéter ? s'est-il exprimé, d'un calme étrange.

- Alors quoi, vous attendez que je me fasses bouffer jusqu'à la mort par les vampires ? A ce moment là, avouerez vous seulement que cette histoire me concernait aussi ?

Il s'est levé, tout aussi calmement, en gardant les mains sur la table.

- Je ne suis pas ta famille, je n'ai jamais désiré ta venue en ces lieux.

Cette dernière phrase m'a laissé bouche bée. J'ai sentis une perle humide partir de mon œil droit et dévalait doucement sur ma joue.

- Je vous déteste. Vous êtes vraiment égoïste, ma mère avait raison ! Moi non plus je ne voulais pas venir ici, moi non plus ! Mais vous voyez, mes parents sont morts. Morts, vous comprenez ce que ça veut dire ?! Je ne suis pas majeure, je ne peux pas encore être indépendante. Mais croyez moi, j'aurai vraiment rêvée de l'être, pour ne jamais avoir à vous rencontrer !

Je me suis arrêtée, à bout de souffle, le visage trempait de larmes.

Mon oncle était silencieux, comme surpris.

Sans attendre de réponse de sa part, j'ai ramassé mes sacs et je suis partie en courant rejoindre ma chambre.

~~

Je me suis enfermée à clé et j'ai balancé mes sacs remplis de vêtements dans un coin de ma chambre, avant de me jeter sur mon lit.

J'ai enfouis la tête dans mon oreille en reniflant.

Je détestais être comme ça. Pleurnicharde et faible.

Après quelques minutes, je me suis relevée pour m'asseoir en tailleur. J'ai passé la main dans mes cheveux en soupirant et en observant le bazar que j'avais provoqué dans ma chambre : des vêtements éparpillés sur le sol rose.

Ces vêtements que Sophie s'était donner de l'amour.

Je me suis levée et je suis allée les ramasser, en les replaçant soigneusement dans leurs sacs - je n'avais pas vraiment la tête à faire du rangement. J'ai tout de même pris les sacs et les ai rangé dans mon placard, en attente que les affaires qu'ils contenaient soient utilisés.

Je suis retournée sur mon lit, et mes yeux se sont posés sur l'enveloppe bleue, posait sur ma table de nuit.

Elle était encore scellée, car je ne l'avais pas encore ouverte.

Je l'ai saisi et j'ai entrepris de l'ouvrir, en décollant doucement le dos de l'enveloppe.

Un papier plié en quatre se trouvait à l'intérieur.

Une lettre.





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