Chapitre 3 (suite)

8.1K 682 60
                                    

Une autre heure plus tard, et 30 km de parcourus plus loin, nous nous arrêtons sur une aire pour nous restaurer.

Je me précipite vers les toilettes avant que ma vessie n'explose et me regarde dans un miroir. Mon dieu. Qu'est-ce que je disais tout à l'heure déjà ? Ah oui, achevez-moi. Quand je regarde mon reflet, ce sont les seuls mots que j'aimerais sortir. La sueur perle à mon front et a créée des auréoles sous mes aisselles, mes cheveux sont collés à mon front, et des cernes se rajoutent au magnifique portrait. Comment voulez-vous que je plaise un minimum à Maxime avec cette tête là ? Attendez, quoi ? Plaire à Maxime ? Est-ce que je suis devenue folle ? Pourquoi devrais-je lui plaire ? Il est terrorisant et odieux, je ne veux pas lui plaire ! Menteuse ! Bon d'accord, Maxime est terriblement séduisant avec ses yeux, ses cheveux et son sourire, mais il me fait aussi horriblement peur ! Je repense à ce qu'il s'est passé hier et j'en ai encore des frissons. Pourquoi ce comportement ? Terrorisant, puis troublé, et enfin horrifié par ses propres actions.

Je me passe de l'eau sur le visage et retrouve les autres attablés, en train de manger des sandwichs.


– Je t'ai pris un Poulet crudités, ça te va ? me demande Cécile à propos du sandwich.

– Parfait, merci.


Nous mangeons tous silencieusement. Depuis notre altercation d'hier, je trouve que Maxime est encore plus discret qu'avant. Fort heureusement pour moi, je n'aurais pas supporté qu'il discute comme s'il ne s'était rien passé hier ! Oh, arrête un peu, il ne t'a pas violé quand même ! Non, certes, mais il m'a foutu la trouille et je ne sais plus trop quoi pensé de lui. Je le regarde manger, placé juste en face de moi. Les yeux baissés, il ne me voit pas l'observer, mais peut-être sent-il mon regard sur lui. Dans tous les cas, je ne peux m'empêcher de le dévisager jusqu'à la fin de mon repas. Plus rien d'autre ne m'intéresse mis à part sa mâchoire qui se contracte, sa barbe de trois jours, sa peau hâlée et ses cheveux châtains clairs. Il est... hypnotisant.

Dès que tout le monde a finit de manger, les filles partent faire un tour pour se détendre les jambes et Rick va jeter tous les sachets de sandwichs et chips à la poubelle. Encore seuls. Maxime daigne toujours me regarder, et sa mâchoire est contractée. Il soupire et relève les yeux pour enfin me regarder.


– Pourquoi tu n'arrêtes pas de me regarder comme ça ?

– J'essaie de te comprendre.

– Me comprendre ? rigole t-il sarcastiquement. Tu ne me connais pas.

– Hier tu as essayé de me faire peur et deux minutes après, tu sembles bouleversé. Je cherche à comprendre.

– Je... Il n'y a rien à comprendre. Oublie ça s'il te plait.


Il baisse la tête à nouveau, mais ce n'est pas ça qui va me retenir. Je regarde le magasin où nous sommes et remarque Rick en train de papoter –sûrement draguer– une employée. Toujours aucune nouvelle des filles. Je reviens à Maxime et m'engage sur une conversation sérieuse, et qui, j'espère, cette fois-ci ne tournera pas au film d'horreur. Au pire je n'aurai qu'à hurler pour que mon frère m'entende et accoure.


– Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

– Fais quoi ? demande t-il.

– M'effrayer.

– Je... Je ne voulais pas. Mes actes ont dépassés ma pensée. Je ne voulais pas.


Je ne sais toujours pas ses raisons, mais lorsque j'entends un sanglot sortant de sa bouche, je concentre mon regard sur ses yeux et tente de déterminer si c'est vraiment ce que je pense. Oh merde, c'est ce que je pense. Maxime pleure.

Je lui relève son menton de mon pouce et mon index, pose mes doigts sur sa joue et attrape sa main avec ma main restante. Ses yeux remplis de larmes sont ancrés aux miens et sa sincérité me brise le cœur. Est-ce que j'ai réellement fait pleurer un homme ? D'un point de vue extérieur, je serais tout à fait capable d'en rigoler, mais pas là.


– Je suis tellement désolé Alexann, si seulement tu savais, murmure t-il tellement bas que je ne suis pas sûre d'entendre.

– Ne pleure pas. Je te pardonne Maxime, mais promets moi que ça n'arrivera plus jamais.

– Je te promets.


Je le lâche, me lève et me poste à ses côtés. Il se tourne face à moi, et je colle sa tête contre mon ventre en une sorte de câlin. Bon OK, il n'est pas vraiment sur mon ventre, mais plutôt sur ma poitrine. Mais je me dis que si ça peut le réconforter un minimum, ça sera tant mieux.


– Pourquoi as-tu fait ça ?

– J'étais énervé et je voulais me défouler sur toi, j'en suis sincèrement désolé.

– Je sais, murmuré-je.



Je ne croyais son excuse qu'à moitié. Etre énervé, je connais ce que c'est, mais je sais aussi qu'il était beaucoup plus qu'énervé, et qu'il y avait une réelle raison derrière tout ça. C'est pourquoi je reste toujours méfiante, même après ses excuses sincères.

En attendant d'en savoir plus, je prolonge notre câlin encore un peu plus avant de me reculer et de le regarder. Il ne pleure plus et ses yeux ne sont quasi plus rouges. Il m'attrape la main et m'embrasse l'intérieur du poignet en me regardant dans les yeux avec une expression que je ne saurais définir. 


~~~~~~~~~~~~~

Salut salut ! Voilà un petit passage court, mais qui me semble quand même important. J'espère que Maxime et Alexann (ainsi que toute la tribu) vous plaisent ! Donnez moi vos avis, j'en ai bien besoin ! Et n'hésitez surtout pas à voter et partager mon histoire aussi (pourquoi pas ;) ).

Bisous !

Ps: Je vais poster moins de passages par jour parce que sinon je vais bientôt être à court, et je n'aimerais pas faire attendre trop longtemps ;)



L'homme sur ma routeWhere stories live. Discover now