L'homme sur ma route

Chapitre 30

Rick

Je suis allongé sur le lit, les bras de Clara entourant mon torse nu. Je crois qu'elle s'est endormie, chose que je n'arrive pas à faire. Je repousse le corps de ma copine et sors du lit.

- Où est ce que tu vas ?
- Besoin de respirer un peu, dis je calmement avant de l'embrasser.

Je me dirige dans la salle de bain, prends une douche rapide et après avoir enfilé un boxer, sors sur le balcon de l'appartement. Je prends une cigarette de ma petite cachette derrière un pot de fleur et me mets à fumer. Cette vielle habitude que j'avais arrêté il y a quelques années est revenue au grand galop lorsque j'ai appris que ma sœur s'était fait... Bref.
Je me pose sur une chaise et regarde le paysage que m'offre cette magnifique vue - en sachant que l'appart de Clara est situé en face d'une immense tour à l'effigie d'une marque quelconque. Lorsque je tourne ma tête à droite, je croise le regard d'une vieille femme qui me mate. C'est à peine si j'hausse un sourcil, ce n'est pas la première fois que je sors dans cette tenue et qu'elle me dévisage ainsi. Si ça peut lui faire plaisir d'admirer un beau mâle. Ça me fait penser à la nuit que j'ai passé avec ma sœur lors de notre voyage en Allemagne.

- Alors sœurette, c'est une habitude de regarder un beau mâle dormir ?

Cette pensée me rend nostalgique, j'aimerais que tout redevienne comme avant. Et dire que tout ce bordel date seulement de cet après-midi !
J'inspire une bouffée de nicotine juste avant que ma cigarette ne me soit retirée et écrasée dans un cendrier au sol. Clara se présente devant moi, seulement habillée d'une de mes chemises.

- Hé !
- Je croyais qu'il fallait que tu arrêtes cette habitude de fumer lorsque quelque chose ne va pas ? m'interroge t-elle en posant ses mains sur hanches.

Elle a raison, et nous le savons tous les deux. Je ne réponds pas et l'attire sur mes genoux. Un bruit se fait entendre sur le balcon voisin et nous nous tournons vers la vieille femme. Clara comprend tout de suite la raison de la présence de sa voisine et pousse un soupir amusé.

- Madame Schumacker, combien de fois vous ai-je demandé de ne pas regarder mon compagnon de la sorte ?
- J'ai arrêté de compter il y a bien longtemps ! Mais aussi, si votre compagnon s'habillait avant de sortir sur le balcon, rien de tout ça n'arriverait tous les jours, se justifie t-elle.

Je rigole franchement. J'avoue que j'ai tendance à sortir fumer en boxer, mais ce n'est pas ma faute, ça m'aide à réfléchir ! Tu n'as absolument aucune excuse.

- Laisse Madame Schumacker regarder si ça lui fait plaisir, dis-je à Clara en déposant un bisou sur son épaule. Ce n'est pas tous les jours qu'elle doit voir ça.
- Si, justement, c'est tous les jours ! rigole ma copine.
- Votre fiancé a raison. Vous savez, Henry était bien beau dans sa jeunesse, mais les années sont passées et la nature ne l'a pas gâté, le pauvre. Alors quand je vois ce charmant jeune homme, ma libido reprend vie, et je peux vous assurer que mon mari ne s'en plaint pas! N'est-ce pas Henry ? crie t-elle à son mari au travers de leur porte vitrée.

Cette femme ne manque pas de jugeote. J'éclate littéralement de rire, jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. Elle me tuera un jour, c'est sûr.

- Huum, bien. Nous, on va rentrer à l'intérieur, déclare Clara en me tirant jusqu'à son salon.

Elle referme la porte vitrée juste derrière moi et me fixe, encore choquée par ce que viens de dire sa voisine. Je m'esclaffe à nouveau.

- Est-ce que tu te rends compte qu'elle vient de dire que sa vie sexuelle dépend de tes petites sorties en sous vêtements sur le balcon ?