Chapitre 24

4.8K 425 12
                                    

Cela fait bien trois bonnes minutes que j'ai l'impression de ne plus respirer, de ne plus pouvoir respirer. Les souvenirs ressurgissent, m'horrifient, et font remonter le traumatisme à la surface.

Les genoux toujours collés contre ma poitrine, je me balance de plus en plus vite et fort. Je prends ma tête dans mes mains et commence à me tirer les cheveux. Ce vieux TOC me vient de cette horrible soirée. Depuis, à chaque instant où je suis un peu trop nerveuse, je tire sur mes cheveux, jusqu'à parfois en perdre. Je peux toujours espérer me tromper.


– Hugo, jusqu'où es-tu allé avec cette fille ? questionné-je après avoir cherché mon souffle et ma voix.

– J'ai été arrêté avant de la... de pouvoir aller plus loin.

– Par qui ? Comment ?


Hugo baisse la tête et me désigne le milieu de son crâne avec son doigt. Après avoir bien regardé, je remarque une cicatrice.


– Quelqu'un m'a frappé avec une bouteille, et je me suis évanoui. Je ne remercierais jamais assez cette personne de m'avoir arrêté !


Plus aucun doute, c'est bien lui. Je ne peux tout simplement pas y croire. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que je devienne amie avec l'homme qui a causé ma perte ? Ai-je fait quelque chose de mal pour que le Seigneur veuille me faire souffrir une nouvelle fois ?

Je me lève, les jambes tremblantes et entièrement pantelante. J'ouvre la bouche, mais ma voix ne veut pas sortir. Lorsque j'essaie à nouveau, elle est toute enrouée, comme si j'avais passé ma journée à crier.


– Je suis fatiguée, allons dormir.


Je lui prends la bouteille et l'emmène avec moi. Hugo s'allonge sur le matelas au sol sans broncher, mais, de mon côté, je n'arrive pas à fermer l'œil. Ce n'est tout simplement pas possible. Je me suis toujours arrêté sur le fait que mon agresseur restera à jamais un inconnu pour moi, qu'il n'aurait jamais de visage. C'est comme Hugo l'a dit un peu plus tôt, voir le visage de la personne rend ça tellement plus concret !

Mes yeux sont à nouveau secs, sans avoir versé une seule larme. C'est sans doute dû au fait que je refuse d'admettre la vérité, mon passé, mon futur. Qu'est-ce qu'il va se passer après ça ? Je ne regarderais plus Hugo de la même manière, et je m'éloignerais sûrement de lui. Et si Maxime et Rick apprennent ça, ils vont devenir fous et incontrôlables. Tout se mélange dans ma tête. Ce n'est pas possible ! J'ai envie de hurler et de pleurer, mais ma voix et les larmes m'ont désertée. J'ai l'impression d'être seule face à mon passé qui refuse justement de passer, de me laisser tranquille. Je tente de dormir, mais rien n'y fais, mes pensées m'empêchent de dormir. J'attrape la bouteille de Vodka que j'avais déposée non loin de moi en cas d'extrême urgence, et c'en est justement une. J'amène le goulot à mes lèvres et avale le plus d'alcool possible. Ce n'est pas ma boisson favorite et ça m'enflamme la gorge, mais je bois jusqu'à être saoule. Jusqu'au moment où je commence à espérer que tout cela n'est qu'un vilain cauchemar.

Après avoir terminé la bouteille, je m'allonge et ferme mes yeux. Grâce à l'alcool, j'oublie l'espace d'un instant que ma vie vient d'être encore une fois détruite. Et la seule question qui subsiste tout de même est :

Est-ce que je vais réussir à me relever cette fois-ci ?


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Coucou tout le monde ! J'espère que ce chapitre vous a plu, et que vous aimez toujours autant l'histoire. 

Désolée du court chapitre, il est tard et la fatigue me submerge. Je voulais surtout éviter d'écrire n'importe quoi - ce que j'espère ne pas avoir fait ! Laissez moi vos avis les amis (la rime était en cadeau ;) ). J'essaierais d'écrire demain, mais je ne garantie rien...

Dites-moi, dans quel département vous situez-vous ? J'aimerais bien savoir d'où me viennent mes lecteurs. Personnellement, j'habite dans le 77 en Seine et Marne :)

Pleins de bisous, 

{Pauline}


L'homme sur ma routeDove le storie prendono vita. Scoprilo ora