Chapitre 21

5.2K 491 46
                                    

– Soeurette, c'est l'heure de se ré... Oh, je te jure que je vais me le faire celui-là ! enchaine t-il après avoir aperçu le jeune homme en boxer.

La suite se passe très vite. En un battement de cils, mon frère se jette sur Maxime et lui assène un premier coup de poing, suivis d'autres. Ce dernier essaie de le repousser, mais les coups sont trop forts et le font tomber à genoux. Je tente de m'interposer, mais on me repousse violemment. Je leur crie d'arrêter, mais rien n'y fait, ils ne m'écoutent pas. J'envisage un dernier moyen et simule un malaise. En temps que très bonne actrice, je sais y faire et attends que l'on vienne m'aider, mais rien ne se passe. J'ouvre discrètement mon œil droit et remarque que les deux hommes ne font même pas attention à moi. Toujours en bonne comédienne que je suis, je pousse un gémissement de douleur, qui cette fois-ci les inquiète.

– Alexann ! s'écrie Rick en se mettant à genou. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Je ne sais pas trop quoi faire. Rester à faire semblant d'être mal encore un peu, ou leur dire que c'était un canular pour cesser la bagarre ?

– Maxime, va chez le voisin d'en face, il est médecin !

Quoi ! Depuis quand notre voisin est médecin ? Je me réveille doucement pour être toujours crédible, et pourtant je suis paniquée à l'intérieur. Ce canular va mal finir...

– Pas besoin de médecin Rick, ça va, tenté-je en essayant de me relever.

– Non non non, tu ne bouge pas d'ici ! Si tu as fait un malaise, ce n'est pas pour rien.

– C'est la fatigue, tout simplement. Je vais bien.

Je vois bien que Rick ne me croit pas, et je ne sais pas comment l'en convaincre. Avant que je n'ai le temps de lui dire la vrai raison, Maxime rentre dans la chambre, toujours en boxer et le visage en sang – littéralement –, suivit de près par Carlito Sanchez.

M. Sanchez a toujours vécu en face de chez nous. Petit, gros et avec une calvitie, notre voisin n'a rien pour lui. La nature n'a pas été très clémente. Le pauvre.

Je retourne à la réalité et remarque que Carlito Sanchez s'agenouille – très difficilement – et m'attrape le poignet pour vérifier mon pouls. Il enchaine avec plusieurs vérifications : température, tension, etc. Il tourne la tête vers mon frère avec un air triste.

– Je suis désolé Alarick, mais ta sœur a ... un cancer.

Mon frère commence à paniquer, tandis que je lève les yeux au ciel. Ce type est un charlatan. Je repousse gentiment le soit disant médecin.

– Monsieur Sanchez, je vais très bien, je vous jure. Juste un coup de fatigue et de stress.

– Mademoiselle Alexann, je pense que c'est grave.

– Mais non, mais non, je...

– Bon Dieu Alexann, écoute ce médecin ! s'exclame Rick.

Ça y est, ça part en cacahuète.

– Alarick, c'était une simulation. Je voulais que vous arrêtiez de vous battre, alors j'ai simulé un malaise. Je vais très bien, et je n'ai certainement pas un cancer.

– Si le médecin le dit, c'est que c'est vrai.

– Seul un charlatan peut me trouver un cancer juste en prenant ma température et ma tension. Réfléchie un minimum Rick, il n'y connait rien, lui dis-je en désignant Sanchez.

– Hé ! s'offusque l'intéressé.

J'hésite entre rire ou prendre une mine contrite. Il n'essaie même pas de me contredire. Par politesse, je prends une mine désolée, malgré le fait que je ne le suis pas du tout.

Maxime s'approche de moi, entièrement habillé cette fois-ci, et me demande si ça va.

– C'est plutôt à moi de te le demander. Viens, que je te soigne.

Je congédie notre voisin qui n'a servit à rien et fais asseoir Maxime sur le lit. Lorsque je vais à la salle de bain prendre le matériel de premiers secours, quelqu'un m'attrape la main.

– Je ne sais pas ce qu'il s'est passé hier soir, et je ne veux pas le savoir Alex. Dans tous les cas, Maxime méritait les coups que je lui ai donnés.

Je soupire et cherche à contourner mon frère, mais il m'empêche de passer. Bien sûr que ces coups sont injustifiés, Maxime ne lui a rien fait de particulier. Mais, protecteur comme il est, mon frère tape sur tout ce qui a un pénis et me tourne autour. Je lui fais d'ailleurs remarquer.

– Bien sûr que je les tape ! Tu as un pénis et ils ont des vagins... Attends, non. Ils ont des pénis et toi un vagin. Je veux que tu restes innocente jusqu'à tes 30 ans minimum !

Je rigole et le pousse. Si seulement il savait que je ne suis plus innocente depuis trois ans.

Je retourne dans la chambre et pose la mallette aux côtés de Max. Je m'occupe de lui pendant une quinzaine de minutes, avant de me poser sur le lit et de soupirer.

– Je suis vraiment désolée, Max. Je ne pensais pas qu'il te frapperait autant.

Parce que, soyons sérieux, je savais que Rick allait le frapper.

– J'aurais dû t'écouter, rigole t-il. Mais ça en valait la peine.

Nous nous regardons et nos lèvres ne sont pas loin. Je me rapproche encore, et encore, et nos bouches sont enfin l'une contre l'autre. Quelque chose dans mon ventre explose et me donne comme une sensation de bien-être. Je crois que c'est le début de la fin.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Eh voilà les gars ce chapitre un peu mouvementé ! 

Rick s'avère être très protecteur vous ne trouvez pas ? Et puis, que signifie la dernière pensée d'Alexann d'après vous ? 

Pleins de bisous, 

{Pauline}

L'homme sur ma routeWhere stories live. Discover now