☼ Chapitre vingt ☼

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Le train arrivait enfin en gare. Un long trajet de cinq heures précédait cette arrivée et il avait été très éprouvant pour être honnête. Des enfants criant dans tous les coins du wagon, des parents excédés par leurs gamins et les personnes désagréables qui se fichaient totalement de si fumer ou téléphoner était autorisé. Harry avait atteint un point où il se contenait depuis pas mal de temps de ne pas faire un croche pied aux énergumènes qui le bousculaient et ne pas leur faire avaler le tapis de sol. Aidan elle, était pensive. Elle avait les yeux fermés mais ne dormait pas pour autant. Elle voulait juste partir autre part, penser à l'odeur des bons gâteaux que faisait sa mère le jour de Noël, elle pensait aux cadeaux qu'elle recevait qui n'étaient même pas emballés de papier. Ce n'était pas de la flemmardise de la part de ses parents, ah ça non. Ils étaient juste tellement prit par leur travail respectif qu'ils n'avaient pas le temps de les recouvrir d'un joli papier. En même temps les cadeaux étaient en grande partie sans surprise, les enfants disaient ce qu'ils voulaient et les parents choisissaient lesquels ils leur offriraient. Puis son petit frère avait arrêté de croire au Père Noël lorsqu'il avait vu son père transporter les cadeaux d'une pièce à l'autre en se faisant passer pour un lutin passé par la cheminée, sauf qu'ironie du sort, ils n'avaient pas de cheminée –son père était nul pour mentir quand il était sous pression.

La jeune danseuse souriait à se souvenir de ce jour où elle avait tant rigolée. A vrai dire c'était l'un des derniers Noël passé en famille. Normalement ça n'aurait pas du l'être mais... Les parents d'Aidan étaient tellement décalés et trouvaient que cette fête n'était pas une excuse pour le fêter le bon jour donc ils offraient leur cadeaux entre le 22 et 12 janvier (soit la date d'anniversaire d'Aidan).

A vrai dire les parents de la bouclée n'ont jamais suivit la normalité des choses. Le weekend ou pendant les vacances, ils mangeaient leurs midi en famille à quatre heures de l'après midi comme ci c'était la chose la plus normale. Les horaires les importaient peu, c'était une ambiance cool et décontractée. Il faut dire que le premier janvier était la seule fête « générale » qu'ils fêtaient le bon jour.

Quelques fois Aidan se lassait de vivre dans une vie rythmée par des horaires strictes et précis au point de ne même plus prendre le temps d'apprécier les cadeaux qu'offraient la vie.


"Babe ? Susurra une voix rauque qu'elle reconnaîtrait entre mille. Il est temps de se réveiller."


Celle-ci n'attendit pas plus de temps et se leva elle aussi excédée de tout ce monde. Les portes du train s'ouvrirent faisant entrer l'air frais de décembre dans l'engin frappant directement ses petites pommettes rougies. La jeune fille prit une profonde inspiration et tenta de trouver la chaleur de la main du bouclé qui l'accompagnait. Il ne lui fallu pas longtemps avant de la trouver et d'entremêler leurs doigts ensembles. Ils avancèrent leur valise tirée par leur main libre au milieu d'une foule de personne attendant un autre train. Pour le coup Aidan avait totalement oublié l'idée de Disneyland et commençait vraiment à se demander où ils étaient parce qu'honnêtement même si elle lui faisait confiance elle paniquait lorsqu'elle se lançait dans des choses inconnues.

C'est une fois dans le taxi que le brun remarqua qu'elle n'était pas si bien que ça et il lui sourit n'étant pas bien non plus.

Le reste du trajet les adolescents n'avaient pas parlé une seule fois étant tous les deux plus paniqués l'un que l'autre. La voiture grise s'arrêta devant une modeste maison de banlieue. Tout à droite il y avait une allée encombrée d'une fine couche de neige menant à une porte de garage, juste a coté -du côté gauche- il y avait une parcelle de terre divisé en deux par une autre allée de pierres menant en direction de la porte d'entrée. Sur la partie gauche de cette parcelle -légèrement plus grande que celle de droite- il y avait un arbre nu également recouvert de neige ainsi qu'une guirlande lumineuse multicolore. Ce petit "jardin" avant était entouré et protégé d'une barrière mesurant la moitié de la taille d'Aidan. L'habitation paressait très confortable et donnait envie de rentrer dedans. Les deux jeunes gens s'avancèrent donc vers cette maison, la plus jeune légèrement en retrait comme pour se "protéger". Puis ils arrivèrent sous un porche après avoir monté deux ou trois marches. Il faisait les trois quarts de la longueur de la bâtisse et était fait de bois foncé.

The Story Of a Fat GirlWhere stories live. Discover now