Un stage haute tension

Chapitre 8 - Charlie

J'y crois pas, j'ai osé.

L'air a quitté mes poumons. Les yeux de Camille sont comme fous, il mordille sa lèvre inférieure frénétiquement, il joue avec son piercing nerveusement et sa main frotte sa nuque. Je vois bien qu'il se retient de me plaquer contre le mur de l'ascenseur et que son cerveau réfléchit à toute allure. Comme un prédateur qui évalue les différentes possibilités qui s'offrent à lui pour dévorer sa proie.

Tout à coup sa main attrape mon poignet et me tire hors de l'ascenseur. Il marche si vite dans le couloir que j'ai du mal à le suivre, heureusement qu'il me tient. Je ne sais même pas à quel étage on est avant de tomber sur la salle serveur. Qui n'est jamais fermée à clé. Ce que je sais. Je lui dis dans un souffle.

- Là Camille !

Il ouvre la porte sans regarder si quelqu'un a pu nous surprendre, me pousse dedans et la referme aussi sec.
Avant même que j'ai le temps de réagir, il me plaque contre la porte et je sens le loquet se fermer. Ca y est. C'est maintenant. Ce que j'ai foiré ce matin, je vais pas le louper cette fois.

Sa bouche prend littéralement possession de la mienne, il cherche ma langue avec avidité et autorité, c'est lui qui dirige et je me laisse totalement faire. J'aime ça. Je tente d'attraper ses cheveux mais il est plus rapide que moi, et fige mes poignets au dessus de ma tête avec sa main droite. Sa bouche quitte mes lèvres pour se perdre dans mon cou, le long de ma clavicule, sur mes épaules. Sa main gauche est passée sous mon débardeur et empoigne mon sein, son pouce titille mon téton avec délectation.

- Charlie, tu me rends complètement dingue à souffler le chaud et froid comme ça ! Qu'est ce que tu veux de moi ?

- Je te l'ai dit. Que tu me baises. Ici et maintenant. Je veux sentir ta queue en moi, je veux que tu me déf...

J'ai pas le temps de terminer, sa bouche est revenue sur la mienne

- Bordel ! Tu me fais tellement bander que ça me fait mal !
Il ne m'en faut pas plus pour réagir au quart de tour. Je me glisse littéralement à ses genoux et attrape sa ceinture que je défais fébrilement. Camille accompagne mon geste en déboutonnant sa braguette. Et en moins de 5 secondes je me retrouve avec son sexe au fond de la gorge. Je n'ai plus aucune pudeur, mon corps n'est plus que sensations et frissons, mon cerveau aux abonnés absents. Je pompe sa queue avec une habileté que je ne me connaissais pas. Je sens que Camille est prêt à exploser et je m'arrête dans mon geste, ma langue sur son gland et je le fixe du regard. Il me comprend sans que j'ai besoin de lui parler et me relève illico, sans me quitter des yeux. Il sort ensuite si vite une capote de sa poche que je me demande même si elle est réelle, déchire le coin de l'emballage avec ses dents et me la tend.

- S'il te plait, mets la moi.

Sa voix n'est plus qu'un murmure, je sens qu'il se contient tellement. Je ne me le fais pas dire 2 fois et la déroule avec précision. Aussitôt ses mains m'attrapent par les hanches et me soulèvent sans le moindre effort. Je retrouve ma place, plaquée contre la porte mais plus haut cette fois, à un mètre du sol. Mes jambes s'enroulent autour de sa taille et je descends doucement sur sa bite.

Mon dieu, je suis empalée sur mon stagiaire dans la salle serveur !

Cette prise de conscience me suffit pour perdre totalement la tête. Camille en moi va et vient à une vitesse vertigineuse, avec force et douceur en même temps. Incroyable ! Un orgasme dévastateur s'annonce et je prends le menton de Camille dans mes mains pour coller son front contre le mien.

- Regarde moi Camille !

Mon orgasme explose quand il me fixe des ses yeux pénétrants et mes spasmes se mêlent aux siens. Notre jouissance est simultanée. Quoiqu'il se passe maintenant, je n'oublierai jamais ce moment.

La poignée se met alors à bouger derrière nous, quelqu'un essaye d'entrer mais ne comprend pas ce qui bloque l'ouverture de la porte.
Camille plaque sa mains sur ma bouche. Deux voix s'élèvent de l'autre côté.

- C'est toi qui a fermé la porte ?
- Non, mais la clé est dans mon bureau, viens.

Sans un bruit, comme des voleurs sur le point d'être pris en flagrant délit, nous réalisons que nous devons faire très vite. Camille remonte son pantalon tandis que je l'imite avant de grimper sur mes escarpins et me recoiffer aussi vite que possible. Un regard à droite puis à gauche dans le couloir vide et Camille m'attrape à nouveau la main pour me faire sortir le plus tranquillement du monde de cette salle informatique.
Nous nous reconnectons lentement à la vie trépidante du bureau qui s'agite devant nous. Direction l'ascenseur et le bureau de son oncle, au dernier étage.

La montée des 7 étages est irréelle.
Nous sommes seuls dans la cabine, adossés à la paroi du fond, silencieux. Ma tête est posée sur son torse comme si c'était sa place naturelle et il me caresse le dos délicieusement du bout des doigts. Sa bouche embrasse mes cheveux et descend ensuite vers mes lèvres pour y déposer un baiser chaste juste avant que la porte ne s'ouvre.

Je sors comme un automate et ne remarque même pas Zoé qui vient à ma rencontre.
Ses yeux écarquillés me sortent de ma torpeur quand je vois qu'elle fixe ma main glissée dans celle de Camille. Je la retire à regrets et me tourne vers lui

- Vas y, je te rejoins dans une minute

Zoé attend qu'il soit rentré dans le bureau de son chef pour m'entraîner vers le sien.

- oh la la Charlie, j'ai bien vu ce que j'ai vu ? Vous vous teniez par la main? Genre vous êtes ensemble?
- Hein mais non pas du tout, quelle idée !
- Charlie je sais ce que je viens de voir !
- Oui je sais mais c'est pas ce que tu crois

- CHARLIE !!!

La voix de Richard nous interrompt. Il est visiblement d'une humeur exécrable
Je cours dans son bureau et le découvre effectivement furieux

- Rentrez et fermez la porte !

Je m'exécute et fais le dos rond en attendant que l'orage passe. Les colères de Richard sont légendaires et ça ne sert à rien dans ces moments là de le prendre de front. Je me glisse un peu plus dans la pièce et découvre Camille qui attend, imperturbable.
- Charlie, on a un problème !