Chapitre 24 - Camille

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54 minutes ...


Il aura fallu 54 putain de longues minutes à cette pilule de merde pour agir ! Et non les 30 annoncées... un cauchemar !

54 minutes à faire une fixette sur la pendule de la cuisine et sa petite trotteuse rouge et blanche faire tic tac à la vitesse d'un escargot.

54 minutes à me faire chevaucher par une harpie enragée qui tentait de prendre possession de chaque centimètre de mon corps.

54 minutes à me faire aspirer consciencieusement la langue jusqu'à la glotte.

54 minutes à me faire tripoter comme un ado dopé aux hormones par une cougar déchaînée.

54 minutes à me faire griffer et labourer le dos au sang comme si elle cherchait à y planter des graines pour la prochaine récolte.

54 minutes à tenter de sauver ma bite de ses assauts rageurs et voraces.

54 minutes la tête dans ses nichons à la mordre rageusement à mon tour pour donner le change... et me venger! 

Mais elle aimait ça la Salope. Le sexe brutal et sans concession était visiblement son dada et elle mettait toute son énergie et ses atouts pour me le faire comprendre.


Et là, à la 55ème minute, alors que j'avais presque perdu tout espoir de finir entier, elle s'est écroulée. Comme ça. Pouf... Comme une merde qui tombe du cul d'un pigeon sur une épaule malheureuse.

Elle a chue. Et j'ai ri. Nerveusement. Pendant de longues minutes. Comme si j'avais besoin d'évacuer tout le stress d'être dans son sillage depuis 15 jours, l'enjeu de cette soirée, et mes retrouvailles explosives avec Charlie.

Olivia était là, sa tête bavant contre mon épaule, secouée par mon fou-rire incontrôlable. Je tentais de me calmer pour éviter qu'elle se réveille car j'aurais alors subit ce calvaire pour rien. D'autant que Marie ne m'avait pas dit combien de temps la pilule magique faisait effet. Et quand j'y pense, je sais même pas ce que je lui ai refourgué. Ça craint putain ! Y a plus qu'à espérer qu'elle fasse pas de malaise. Ou pire. Qu'elle cane... 

Parce que pour le coup, fini ma probation, retour direct à Rykers... Et adieu les grands projets de "papa"...

Je repousse Olivia sans ménagement, furieux tout à coup de m'être laissé embarquer dans une merde pareille à quelques mois de ma liberté. 6 longues années à me faire oublier, à faire le bon chien-chien qui file droit et là, en moins d'un mois, je risque 2 fois de faire tout foirer. Pour une gonzesse en fait, quand j'y pense. Et sans m'en rendre compte, j'attrape la bouteille de bière et l'envoie s'écraser contre le mur d'en face. J'épargne l'écran plasma à quelques centimètres et Olivia se met à marmonner. 

Bon, reprends toi Camille, pour l'instant elle est juste dans les vapes, alors arrête tes conneries et fais ce que t'as à faire, tu réfléchiras au reste plus tard !

Voilà, un bon petit coup de remotivation, et un bon gros mouchoir sur tout le reste !


Alors... par quoi commencer ? Le point 1 ou le point 2 ?

Bon la base. Olivia est censée croire qu'on a baisé comme des bêtes toute la nuit alors faut penser à la mise en scène. Je la chope comme un sac à patates, la dépose sur mon épaule et part à la recherche de sa chambre. 

Je pousse une première porte du pied et tombe sur une salle de bain. Une deuxième et c'est un dressing, une troisième et... bordel... mais c'est qui cette meuf en vrai ???

Je jette ma viande saoule sur son lit aux draps de satin noirs et commence à la déshabiller avant de la rouler à l'intérieur du lit une fois à poil. Elle échoue au centre et se met à ronfler comme un goret, la bouche grande ouverte. Difficile de faire moins glam. D'autant qu'avec le plafond et les murs miroir, elle se reflète à l'infini devant moi...

Bon, elle, s'est fait. Je me déshabille à mon tour, au cas où, et commence à arpenter l'appart en boxer en semant petit à petit nos fringues sur le chemin du salon. J'espère que c'est pas une maniaque à plier ses fringues compulsivement sinon c'est la merde. Mais je prends le risque.

Ok les fringues c'est bon, ça ira.

Merde la capote ! Je commence à déchirer l'emballage en regardant où la déposer stratégiquement pour faire semblant de, et m'arrête. Une capote vide après une nuit de baise, ça le fait pas trop... Fais chier!

Bon bah quand faut y aller, faut y aller. Par contre me branler dans cette chambre qui ressemble à un bordel SM, impossible. Direction la salle de bain, et aux grand maux les grands remèdes, je dégaine mon portable pour afficher une photo de Charlie. Je sais même pas si ça va suffire, rien ne se prête franchement à l'abandon ici. Même la salle de bain est noire et glaçante ...

Ok Camille, respire un grand coup, concentre toi sur la photo et sur ce qui s'est passé dans la réserve tout à l'heure, et lance le mouvement. Une, deux ... Une, deux... Quelle vie de merde quand même ! Je me suis tapé les plus belles meufs de New-York, les plus chaudasses, les plus bad, et je me retrouve dans la salle de bain flippante d'une Succube level 10, à me branler sur le visage de la première nana dont je suis tombé amoureux, dans une capote !

Putain ! Je.Suis.En.Train.De.Me.Branler.Dans.Une.Capote !

Moi Camille Sullivan. Si ça se sait, je suis fini. Mais à quel moment tout est parti en couilles ????

Cinq minutes plus tard, je suis de retour dans la chambre. Olivia est en mode étoile de mer au milieu du pieu, m'offrant une vue parfaite sur tout ce que j'ai justement pas envie de voir. Une chance qu'elle ait eu les jambes fermées avant de partir dans la salle de bain sinon même avec la meilleure volonté du monde, j'aurais rien pu tirer de ma bite.

Bon je prends quand même une photo, on sait jamais, ça pourra peut-être servir. Je me l'envoie par mail illico pour pouvoir la supprimer de mon téléphone, si Charlie tombait dessus ce serait la cata. Moins elle aura de détails de cette soirée, mieux ce sera ...

De retour dans le salon, je m'attaque au point 2. Les preuves compromettantes. Je retourne tout ce qui de près ou de loin pourrait ressembler à un document de travail, mais c'est la misère, rien, nada ! Pareil dans la chambre. Bordel de merde, j'ai pas fait tout ça pour rien quand même !!!

Planté au milieu du couloir je réfléchis. Si je voulais planquer des trucs, où je les cacherais? Où Horatio, son éternel torticoli et ses promesses à faire trembler toute la racaille de Miami, iraient chercher ????

Dans le dressing ?

BINGO. Une boite pleine, au fond de la penderie. J'en ai la gerbe de lire tout ce que je trouve et évite soigneusement de penser à ce qu'elle est en train de faire à Richard. Salope était un euphémisme, j'ai envie de l'emplâtrer dans un mur pour lui faire passer l'envie de recommencer à vie ...

40 minutes plus tard, je suis en train de finir de prendre les dernière photos des preuves compromettantes quand je sens un frisson désagréable me parcourir le dos.

Le bruit d'une clé qui tourne dans la serrure de l'entrée me fait me lever d'un bond, repousser la boite au fond de sa cachette, et courir me jeter dans le lit de la traîtresse ...

Et j'ai à peine de temps de rabattre les draps sur nous que la porte s'entrouvre ...

Un stage haute tensionWhere stories live. Discover now