Chapitre 28 - Camille

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Bon, on y est.

Elle est là.

1 heure et 54 minutes après l'appel de Richard qui m'a rendu complètement barge. Et fait faire n'importe quoi. Quand il m'a dit qu'elle venait de lui extorquer mon adresse, j'ai cramé le peu de neurones qu'il me restait de ma murge de la veille. Et j'ai eu littéralement l'impression d'être la gonzesse transparente et discrète sur laquelle le bad boy sexy de l'histoire venait de se retourner. Presque 2 heures d'essayage, de lavage, de parfumage, de coiffage et de sauts de cabri plus tard, j'étais là comme un con, immobile sur le pas de ma porte, à tenter de prendre une pose détachée, suggestive et aguichante pour la meuf qui m'avait complètement retourné le cerveau depuis des semaines.

Ridicule. En plus je me gelais grave les couilles. Ma porte ouverte créait un courant d'air glacé avec la fenêtre du salon et à ce rythme ma queue allait finir par ressembler à une knaki ball toute ratatinée.

J'étais définitivement un abruti.
Un abruti accro.
Et désespéré...

Un abruti amoureux en fait..

Un abruti amoureux d'une nana qui s'était barrée sans explication depuis 3 semaines.

Enfin 3 semaines, 1 heure et 55 minutes maintenant ...

Je m'étais juré de la laisser ramer bien profond quand elle arriverait mais rien ne sortait de sa bouche, pas même un souffle. Ça commençait bien, fallait déjà que je revois mes plans. Génial ! J'étais obligé d'ouvrir le bal ... Complètement à l'aveugle en plus puisque je savais pas ce qu'elle venait me dire 

- Qu'est-ce que tu fais là, Charlie ?

Silence. Ses yeux se sont bien ré-ouverts depuis tout à l'heure mais toujours aucun mot à l'horizon. Même ses mouvements ont pris la tangente. Elle panique et je le sens. Bon ok j'en mène pas large non plus. Mon idée lumineuse de l'accueillir torse nu pour la déstabiliser a peut-être un peu trop bien marché. Elle a buggé. Encore. Je savais même pas qu'on était capable de se mettre sur pause comme ça, c'est super space quand même ... Si elle était pas aussi bandante, elle serait carrément flippante.

- Charlie ?

Toujours rien. Quelqu'un l'a empaillée ou quoi ?

- Euh l'idée, là, c'est de parler, Charlie, de mettre des mots à la suite les uns des autres pour faire des phrases et me dire pourquoi tu es là. Parce que j'ai l'air d'un con à moitié à poil sur ce palier à me peler le jonc et toi on dirait une psychopathe. Mes voisins vont jaser et j'aimerais assez ne pas devoir trouver un autre appart dans l'immédiat.

Victoire ! Elle a cligné des yeux, je progresse ! Mais elle parle toujours pas, et ça commence franchement à me saouler. Même si quelque part tant qu'elle dit rien, elle évite de balancer une connerie qu'elle pense pas ...

- Charlie ?

- ...

Bon, ok, phase B, technique de l'électrochoc recommandée.

- Bon écoute Charlie, j'ai pas de temps à perdre avec toi, où tu me dis ce qui a poussé ton petit cul à venir jusqu'à chez moi après 3 putain de semaines de silence radio où tu te barres, je suis pas tout seul là ...

- ...

- Ok, salut !

Miracle ... ou pas ...

- T'es avec qui, là-dedans, à moitié nu, Camille ?

Ah merde. J'avais pas pensé à ça. C'est quand même tordu un cerveau de meuf. C'est tout ce qui lui vient là ??? Mais ok, soit, si ça la fait parler, allons sur ce terrain là. Pas sur que ça nous plaise à tous les deux cela dit, ca peut vite devenir glissant ...

Un stage haute tensionWhere stories live. Discover now