Chapitre 27 - Charlie

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Le 4ème jour, Dame Nature se rappela finalement à moi et m'apporta son offrande mensuelle. Sans raison et sans explication quant au pourquoi du comment de ces 3 jours d'angoisse. Connasse ... A cause d'elle j'avais eu chaud aux fesses. Vraiment.

Et une vilaine prise de conscience par la même occasion.

J'avais merdé. En beauté.

J'avais merdé de baiser sans capote pour commencer. Juste impardonnable.

J'avais merdé de coucher avec Ben ensuite. Même une seule fois, c'était une fois de trop. Je m'étais servie de lui et même s'il n'avait pas eu l'air de s'en plaindre, moi je m'en voulais.

J'avais aussi merdé de planter Camille comme je l'avais fait et d'ignorer tous ses appels et textos. J'osais même pas imaginer ce qui pouvait se passer dans sa tête devant mon silence et ma disparition.

J'avais merdé enfin de ne pas avoir fait confiance aux filles, qui me disaient de lui laisser le bénéfice du doute. Et de lui demander des explications avant de tout envoyer bouler comme d'habitude.

Encore une fois j'avais cédé à mon impulsivité et tout fait merder. En beauté.

Les 3 semaines étaient presque écoulées et je tournais en rond depuis des jours maintenant, incapable de prendre la moindre décision. Petit à petit la colère avait fait place à la culpabilité et aux regrets.

Ben m'avait laissé me débattre avec ma conscience sans jamais intervenir ou me faire le moindre reproche. Comme toujours. C'était son mode de fonctionnement avec moi. Il me récupérait après une connerie, plus ou moins grosse, me collait dans une bulle et attendait patiemment que je trouve toute seule les solutions.

Seulement là c'était différent, j'y arrivais pas. Parce qu'il était question de Camille. Et qu'avec Camille, je perdais toute notion de rationalité et d'objectivité. J'étais en manque. Vraiment. Physiquement, psychologiquement, émotionnellement et sexuellement. Mon sevrage forcé et stupide ne se passait pas bien. J'arrivais pas à gérer son absence, ma connerie et le fait que la raison de tout ça me paraissait de plus en plus ridicule. Il fallait que ...

Un bruit violent m'arracha soudain à mon énième débat interne de la journée. Ben me regardait en fulminant, le poing encore refermé sur le plan de travail qu'il venait de frapper. 

- Qu'est ce qu'il te prend, t'es malade ou quoi, tu m'as fait peur !

- J'en ai marre Charlie !

- Pardon ?

Je suis larguée. Ben en colère, c'est une première pour moi, je crois même ne jamais l'avoir entendu hausser la voix en ma présence en 10 ans. Alors instinctivement je me fais toute petite, m'assois sur le tabouret le plus proche de moi, évite de faire le moindre mouvement brusque et me fige dans l'attente de ce qui va suivre. Je sens que mon matricule va en prendre pour son grade. Et ça ne loupe pas ...

- Ecoute-moi bien Charlie ... Je t'ai laissé faire ta connerie comme il faut mais là ça peut plus durer. On rentre ! Il faut que tu ailles le voir. Ravale ta fierté de merde et bouge-toi pour sauver ce qui peut encore l'être. Parce que là, t'es juste en train de laisser passer le mec fait pour toi. Si tu l'aimes, et franchement quand je te vois Charlie, j'ai pas le moindre doute là-dessus, tu dois aller t'excuser et te faire pardonner. Ramper même s'il le faut ! C'est pas une option. T'as 15 minutes pour ramasser tes affaires et venir poser ton cul sur ma moto, je t'attends dehors.

- Hein ? ... Quoi ? ... Ben !!

- Tu discutes pas Charlie, assume pour une fois et agis en adulte ! Tu peux pas diriger la Com de Froufrou comme une warrior et te comporter en ado à baffer dès qu'il s'agit de ta vie perso !

Un stage haute tensionWhere stories live. Discover now