Chapitre 34 - Noah

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Je regarde Noémie dans les yeux sans ciller une seule fois. Mes bras enlacent la femme que j'aime et je n'arrive pas à détourner le regard de celle à qui je dois énormément. Je lâche un soupir de soulagement puis mime un "Merci" de la bouche à l'adresse de ma nouvelle meilleure amie. Pour toute réponse , elle me sourit en penchant sa tête sur le côté comme le ferait une enfant.

L'espace d'un instant , je cherche à comprendre comment une fille si gentille comme elle n'est pas encore maquée. Pour ce qu'elle a fait pour moi et Zoé , elle mérite un bonheur sans fin.

J'enfouis mon visage dans la chevelure de celle que je peine à croire que j'ai retrouvé. Son parfum n'a absolument pas changé. Elle porte l'odeur de savon et de fraise. Un doux mélange qui je le pense , m'enivrera toujours. Doucement , elle s'écarte de moi et plante elle aussi ses yeux dans les miens.

Putain...

Elle pleure ! Ses yeux sont tout rouges remplis de liquide salé. Ma Zoé... Je passe délicatement mon pouce sur sa joue et colle mon front au sien.

- Zoé...

Ma voix n'est qu'un murmure. Un soupir. Un soulagement. J'ai tellement de choses à lui dire. Par où commencer ? Nous n'avons pas bougé d'un pouce depuis qu'elle s'est précipité vers moi pour me sauter dessus. Si je ne sentais pas la brise de la nuit sur mon visage , je jurerais que je rêve et que tout ceci n'est qu'une vaste blague de mon esprit.

- Noah , je suis désolée. Pour tout. Pardonne moi je t'en prie. Je n'ai été qu'une idiote du début à la fin. Je n'aur... lâche t-elle à toute vitesse.

Je la coupe d'un baiser passionné. Désespéré. Je ne veux pas qu'elle en dise plus. Je ne veux plus que nous parlions de ce qui m'a temps fait souffrir. Je ne veux pas que nous parlions de ce qui n'est maintenant plus que du passé.

- Je t'aime dis-je simplement.

- Je t'aime tellement souffle Zoé en versant de nouvelles larmes. J'étais si malheureuse , si tu savais...

- Nous l'étions tous les deux.

Elle baisse les yeux et ses mains sont accrochés violemment à mon t-shirt. C'est un geste qui m'a si souvent manqué que j'aimerais pouvoir coudre ses mains au tissu.

Soudain , la voix de mon amie nous parvient doucement , rompant notre petite bulle de bonheur. Nous étions tellement occupés à nous dévorer des yeux que nous en avions oublié l'existence de Noémie. Merde. Je coince Zoé sous mon bras en agrippant à mon tour à sa hanche aussi fort que je le peux et en évitant surtout de lui faire mal.

- Noémie , je n'aurais jamais assez d'une vie pour te montrer ma reconnaissance.

- Te voir heureux est une chose formidable dit t-elle.

- Quand même. Tu peux me demander tout ce dont tu as envie , je le ferais sans l'ombre d'un doute.

- Ca tombe bien. J'ai beaucoup bu et j'aurais besoin que l'on me raccompagne chez moi rit Noémie avec un clin d'œil. Étant donné que vous êtes deux maintenant , que diriez vous de raccompagner votre nouvelle ange gardien chez elle ?

C'est vrai , nous avons tous les deux bu comme des trous ce soir. La présence réconfortante de Zoé m'a complètement fait oublier que mes jambes flageolent dangereusement sous mon poids. Je suis ivre mais surtout ivre d'amour. S'il ne me restait qu'une sensation à vivre , je voudrais que ce soit celle ci.

- Raccompagnons la chez elle suggère Zoé.

_____

- Où allons nous ?

- Chez moi je réponds. Je compte te kidnapper et ne plus jamais te relâcher.

C'est comme cela que nous marchons bras dessus bras dessous l'un contre l'autre sur le chemin qui nous mènera là où je compte lui faire l'amour pour l'éternité.

Zoé est étonnamment très calme et ses larmes ont cessé de couler après notre départ du pub. Noémie avais insisté pour dire à l'homme qui était avec Zoé que ce n'était plus la peine d'espérer quoi que ce soit avec elle mais Zoé avait maintenu sa décision.

- C'est à moi de le faire avait -elle dit.

Alors je l'avais lâché à regret et l'avait épié se diriger vers la table où elle était assise pour dire à ce gars qu'elle était à moi. Dieu sait comme j'aurais aimé pouvoir lui dire moi même. Mais j'ai ravalé ma jalousie et ma possessivité et l'avait laissé faire.

- Tu es heureux Noah ?

Je regardais Noémie comme si elle était la Déesse de l'amour. Le cupidon des amoureux.

- Heureux est un faible mot j'avais répondu.

- Je suis heureuse si tu es heureux.

Je l'avais serré si fort dans mes bras pour la remercier qu'elle m'avait prié de dé-serrer mes bras pour qu'elle puisse respirer. Nous avons ri. J'ai ri si fort que je me pliais en deux. C'était comme si toutes les émotions accumulaient pendant ces derniers semaines c'étaient déversées dans mon rire dans un ultime crie de joie.

Zoé n'y comprenait rien quand elle est revenue tout sourire vers nous. Nous lui avions dit qu'elle ne pouvait pas comprendre et elle avait simplement ri avec nous. Moins fort cependant mais assez pour que je puisse apprécier chaque merveilleuse marque de folie sur son doux visage.

_____

- Je peux te poser une question je lui demande quand nous tournions à une intersection.

- Tout ce que tu voudras.

- Ce mec... Je me racle la gorge. Tu as flirté avec lui ?

Elle s'arrête net et me tire si fort sur le bras que je suis littéralement obligé d'en faire de même pour lui faire face.

- C'était simplement une connaissance. Je ne le connais même pas. Il n'est rien. Rien , tu m'entends ? répète t-elle. Toi tu es tout.

Ses iris marrons reflètent mon propre visage sous la lumières des réverbères. Je ne sais pas exactement comment j'arrive à sentir ceci mais je peux presque affirmer avec certitude qu'elle ne ment pas. Tout chez elle incarne la sincérité pure et dure. Tout ce dont elle est. Tout ce dont j'aime.

- Je te crois avouai-je simplement.

Après quelques minutes de marches divagantes , nous arrivons enfin dans ma rue. Nous ne nous sommes à aucun moment lâchés la main. Soudés envers et contre tout.

Nous montons chez moi sans penser à l'ascenseur. La serrure de ma porte semble remuer narquoisement quand je tente d'y insérer ma clef. Zoé se moque de moi gentiment en plaquant sa main sur sa bouche.

- Laisse . Je vais le faire.

Je lui donne ma clef en souriant bêtement comme un môme défaitiste.

La serrure obtempère quand elle tourne la clef à l'intérieur. Putain de porte. Elle pousse et nous sommes chez moi en moins de 5 secondes. Je la laisse passer et quand je referme la porte derrière moi , Zoé se tient debout devant moi. Elle prend appuis sur sa jambe droite et sa tête penche également du même côté. Elle tripote maladroitement ses doigts une fois de plus et me regarde plus sûre d'elle que jamais.

- Vous allez me faire l'amour maintenant ?

J'éclate de rire car de toutes les répliques du film qu'elle adore , celle ci est la plus obscène , la plus sexy , la plus romantique et la plus délicate que j'ai jamais entendu sortant de ses lèvres. Ses lèvres qui m'ont si souvent manqué. Je chasse la pensée que l'absence de ses dernières sur ma bouche a bien souvent failli me tuer...

- Je ferais bien plus que cela ce soit Zoé.


Danse pour moi 2Where stories live. Discover now