NIAN [Tome 1] : Dans ma peau

Chap 27 - Trahison

PDV Nina

Le lendemain matin lorsque je l'avais vu au petit-déjeuner, mon ventre s'était noué. Nos mines étaient défaites. J'osais à peine le regarder de peur d'être incapable de me contrôler de me mettre à pleurer.
La cerise sur le gâteau fut l'apparition de Meghan. Nonchalamment, elle me salua et vint l'entourer de ses bras avant de l'embrasser dans le cou. Je me sentis coupable, lorsqu'une once de joie me transperça, en voyant la tête qu'il avait faite juste au moment où elle l'avait enlacé. Il n'en avait visiblement pas envie. Mais je ne devais pas m'autoriser à ressentir ce sentiment. Car sinon, jamais, je n'arriverai à me détacher de « nous », qui ne devait plus exister dans le mensonge, comme nous l'avions décidé la veille.

Sur le plateau, afin d'éviter de ne souffrir inutilement, nous nous évitions un maximum, et ne nous parlions quasiment plus.
Dans notre malheur nous avions de la chance. Nous n'avions pas à tourner ensemble ces deux prochains jours. Et la production ne nous avait pas fait retourner les scènes de la veille, puisque au dérushage, ils avaient matière pour monter la séquence.
Kat fut la première à voir notre changement de comportement. Lors d'une pause elle m'en parla.

- Tout va bien Nina ?
- Oui, pourquoi ?
- Je ne sais pas, tu es là ! D'habitude tu vas toujours rejoindre Ian.

J'essayais de faire bonne figure mais elle avait raison, je donnais le change en lui répondant.

- Oh.... ça ... ! Je crois qu'il est avec Meghan.
- Je vois, je suis là si tu veux discuter un peu.

Je n'avais pas envie de lui en parler. D'ailleurs je ne pouvais en discuter avec personne. Je n'étais pas prête à entendre l'avis de chacun, positif ou négatif sur ces 2 dernières semaines et ma relation avec Ian.
Je n'avais plus qu'une journée à tenir avant de me ressourcer en famille et fuir tout ce qui venait d'arriver. Ce break de 10 jours me ferait le plus grand bien. Lorsque j'avais annoncé à Aleksandar que je voulais rentrer à Toronto pour les vacances, il fut ravi et décida de m'accompagner. J'avais d'ailleurs appelé ma mère à ce sujet. Elle était heureuse de nous avoir enfin tous les deux, les réunions de famille se faisant de plus en plus rares.
Quoiqu'il en soit avant que je ne souffle, il fallait encore continuer à faire semblant. J'agissais donc comme un robot qui faisait défiler ses lignes de commandes. De temps un temps, je buggais en les voyant. Elle ne décollait plus de lui, pour le plus grand malheur da Ian. C'est ce que je lisais quand je regardais son visage. Lorsque je le voyais, il en avait perdu de sa superbe. Il semblait être un animal en captivité qui survivait avec les yeux vides d'émotion. Mais une fois de plus, je n'avais plus à y penser car ce n'était plus mon problème. La seule tâche à laquelle je devais m'atteler, c'était d'aller mieux, sans lui, et retrouver une paix intérieure qui me faisait défaut. Car lorsque je me regardais dans le miroir, La culpabilité et la honte était surtout les images qui s'y reflétaient. Il fallait que je réapprenne à m'aimer en étant fière de mes choix.

Candice se rendit compte que je n'allais pas bien non plus. Elle essaya de me tirer les vers du nez sans succès. Elle vit que je n'étais pas d'humeur. Alors elle me serra dans ses bras, et me dit à peu de chose près comme Kat, que si je changeais d'avis, elle était là. Puis elle ajouta avec son franc parlé, qu'un homme qui me mettait dans cet état-là, n'était pas un homme pour moi. C'était justement là le problème, il n'était qu'à moitié responsable. C'était une suite de mauvais choix qui m'avait poussé à être ainsi.
La première décision critiquable que j'avais prise, était d'avoir accepté notre relation plus qu'amicale. J'avais beau me dire qu'il n'y avait rien de plus, au fond de moi, je savais que je jouais avec le feu. Et comme tout me monde, quand on s'amuse avec, on se brule.
Ensuite, c'est moi-même qui l'aie mis dans mon lit et personne d'autre. Même si tout paraissait évident sur le moment. Il s'est avéré que cette décision nous a poussés à mentir, et à même peut-être, blesser des personnes. Je ne récoltais que ce que j'avais semé.
Je sursautais en entendant Paul me parler.