NIAN [Tome 1] : Dans ma peau

Chap 28 - Secrets de famille

PDV Nina

Le vendredi matin, mon frère s'était levé en même temps que moi. Il avait pour mission de tout préparer pour notre départ. Je lui servais du café quand Ian arriva dans la cuisine. Il me regarda sans dire un mot avec froideur, puis retrouva sa légèreté en disant bonjour à mon frère. Il semblerait que nous étions dans les mêmes dispositions l'un envers l'autre. Par politesse et pour ne pas éveiller les soupçons de mon frère, je lui sortais une tasse et la rempli de café. Comme j'avais toujours l'habitude de le faire. De manière glaciale il me prit la tasse des mains avant de me dire dit.

- Merci, mais je n'ai pas très envie de café ce matin.

Il se leva et la vida dans l'évier. Puis après réflexion nous dit.

- Et puis finalement si. Je vais en prendre un.

Il se dirigea ver la cafetière pour en verser dans un mug. Je compris aussitôt qu'un café de ma part était bien moins meilleur, qu'un café servi par ses soins. Il avait vraiment changé. Ce que j'avais pu être sotte de croire en ses belles paroles. Je regardais Alex qui semblait complètement en dehors de tout ceci. D'ailleurs, il n'avait rien vu de son petit manège. Il lui demanda.

- Alors c'est quoi ton programme avant de nous rejoindre au Canada dans une semaine ?

Avec beaucoup d'aplomb, il me fixa avant répondre à mon frère.

- Je ne sais pas encore, mais je pense que nous allons nous faire un petit voyage romantique avec Meghan...

Je me décomposais à ses mots. Il me fixait avec un visage impassible exempt de toute émotion. Voyant que son public était tout ouï il poursuivit.

- Il faut juste que l'on trouve une destination qui nous fasse envie...

Avec une étincelle presque sadique il conclut en m'annonçant.

- Peut-être Paris.

Il ne disait ceci que pour me blesser car pendant notre lune de miel de 2 semaines, nous avions évoqué les endroits où nous partirions ensemble, quand nous pourrions officialiser notre couple. Et le premier sur la liste était Paris.
Ne voulant pas perdre la face devant ce qu'il disait, je répondis.

- C'est une bonne idée, j'emmènerai bien Evan là-bas. Tu me donneras des adresses.

De la manière dont nous nous comportions, nous étions dans la phase guerre des nerfs. Chacun voulait avoir le dernier mot.

Mon frère vint mettre fin à notre joute verbale en parlant à Ian.

- Tu vas voir c'est très sympa les algonquins. En plus, nous connaissons le gérant du camping, nous aurons donc un emplacement de rêve.

- Super, le grand air fera du bien à tout le monde notamment à ceux qui perde la tête. Dit-il en en se tournant vers moi.

Franchement, il y allait fort, c'était moi qui avait été trahi et lui qui me le reprochais. Quoiqu'il en soit, je préférais ne pas insister dans cette voie, car mon frère aurait vite compris ce qu'il se tramait entre nous. De toute façon cela ne durerait pas longtemps, vu que nous partions tout à l'heure pour Toronto. Exit Ian et Meghan et bonjour la famille.
Contrariée, je terminais mon café en silence, puis me préparais pour partir au studio. Je ne voulais pas lui parler dans la voiture. Alors pour être sûre de ne pas être dérangé par ces propos acerbes, j'avais mis mon casque et écoutais de la musique pour être tranquille.

Nous nous sommes envolés à l'heure pour Toronto. Pour mon plus grand bien-être, en 2 heures de temps nous avions perdu un peu plus de 5°. Le temps étaient redevenu supportable, moins de chaleur et surtout moins d'humidité.
Nous récupérions nos bagages à l'aéroport et attrapions un taxi pour rentrer chez nous. J'étais plutôt excité de revoir Papa et Maman. De me retrouver dans le cocon familial, et de me laisser porter.
Nous roulions sur la 401 depuis 10 minutes, nous allions bientôt sortir de l'autoroute pour arriver sur Bathurst Street. Nous n'étions plus qu'à une vingtaine de minutes de chez nous s'il n'y a avait aucune circulation. Évidemment, il n'était pas loin de 18h, il fallait donc compter 15 minutes de plus. C'était un des axes principaux qui traversait Toronto. A hauteur de Cedarval Park, j'envoyais un SMS à ma mère, pour la prévenir que nous serions bientôt là. Lorsque nous tournions à St Georges Street, nous arrivions enfin à la maison, un virage et nous étions à quelques mètres du 62 B Bernard Street.
Je fus très heureuse de revoir notre demeure de brique rouge et ses fenêtres vertes.
Lorsque le taxi s'arrêta devant, je vis le rideau du salon bouger, et maman apparaitre sur le perron quelque seconde plus tard. Elle arborait le sourire radieux d'une mère retrouvant ses enfants, qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs semaines. Elle avança vers nous pour nous serrer plus vite dans ses bras. C'était bon de la retrouver. Je relâchais les tensions accumulées depuis plusieurs jours. D'un coup je fus submergée par mes émotions. Je me retrouvais comme une petite fille, qui malheureuse comme les pierres avait besoin de sa maman pour la réconforter. Je la serrai très fort dans mes bras, pour prendre un peu de son énergie, et surtout ne pas me laisser aller. Elle m'attrapa par les épaules pour se reculer et me regarder dans les yeux qui étaient scintillants de larmes.