3. La chute

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Quand Tsuna se réveilla, il était allongé dans un lit. A côté de lui, Natsu dormait paisiblement. Il découvrit, sur la table de chevet, un bol de lait et des biscuits, qu'il s'empressa de dévorer. Peu de temps après, une jeune femme entra dans la chambre. L'instinct de Tsuna lui indiqua qu'il pouvait lui faire confiance, même si elle était cagoulée et que de nombreuses armes étaient visibles. Elle lui fit signe de la suivre. Le petit garçon prit son lionceau dans ses bras et marcha jusqu'à l'extérieur de la bâtisse. Un cheval déjà harnaché les attendait. La jeune femme fit monter les deux petits et monta à son tour. Sans un mot, elle guida son cheval à travers la forêt.

            Le jeune homme sourit en voyant les grilles du manoir apparaître. Il allait enfin revenir chez lui. Soudain, des gardes armés arrivèrent en courant jusqu'à eux. Quand ils reconnurent le descendant, l'un d'entre eux se précipita vers le manoir, tandis que les autres les encerclaient. Quelques minutes plus tard, son père ainsi que tous les gardiens arrivèrent. La jeune femme fit alors descendre l'enfant et son lionceau du cheval. Elle fit tourner la bride à son équidé quand Giotto lui demanda d'une voix dure :

-Que voulez-vous ?

-Rien

            Elle avait répondu d'une voix tranquille. Elle mit sa monture au pas. Tout à coup, Tsuna courut vers elle en lui disant :

-Attendez ! Je... Je voulais vous remercier de m'avoir sauvé la vie et... J'aimerais vous offrir ceci... Il sortit l'anneau que lui avait offert son père à sa naissance, je sais que c'est un cadeau étrange, mais... si un jour vous avez besoin d'aide, quel qu'elle soit, appelez-moi par cet anneau... Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider, serment de Vongola

            La jeune femme le regarda sans sourciller. Finalement, elle tendit la main et le jeune garçon s'empressa d'y déposer l'anneau. Elle referma son poing dessus et repartit. Des gardes arrivèrent avec des montures pour la suivre, mais leur boss les en empêcha :

-Laissez, nous pouvons lui faire confiance

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            Le combat faisait rage. Aujourd'hui, Tsuna venait d'avoir 15 ans. Et certaines familles ennemies aux Vongola avaient décidé de se joindre à la fête. Sans s'en rendre compte, le jeune homme se retrouva peu à peu éloigné de son père et de ses gardiens. Et bien qu'il ait suivit un entraînement façon Vongola, il ne pouvait éternellement résister à l'assaut. Le coup de grâce lui fut porté quand Natsu fut blessé. Le jeune homme se précipita vers son lion sans se préoccuper de ce qui l'entourait. Les combattants ennemis réussirent alors à l'immobiliser. Ils l'endormirent, lui et son lion.

            Soudain, Giotto ressenti un froid en lui, comme si on venait de lui enfoncer un morceau de glace dans le cœur. Il quitta le champ de bataille en vitesse et se précipita vers le manoir. En entrant dans la grande salle, il fut épouvanté. Non par son état, car elle était à moitié détruite, mais par la scène. Il vit deux grands yeux marron se perler d'effroi, puis de douleur, ensuite de peur, après de joie en le reconnaissant, enfin de tristesse en le perdant, avant de se voiler pour toujours. La femme s'effondra à terre, morte.

            Giotto tomba sur ses genoux, ses mains meurtrissant le sol. Il regarda sa femme, allongé dans son sang et un homme au-dessus d'elle, riant aux éclats. Soudain, le boss des Vongola eu un sursaut. Son intuition lui hurla de faire quelque chose, ou il perdrait tout. Mais il ne put bouger, son corps était paralysé. Un second morceau de glace gela son cœur. Primo, qui était jusque-là inerte, se redressa doucement. Son aura commença à sortir de lui. Bien qu'orangé, elle prit une teinte plus dure, plus froide. Un courant d'air passa dans la salle. Il était glacé, bien plus que la brise du pôle nord par une nuit d'hiver.

            Le fou qui avait tué la femme de Giotto arrêta de rire. Il regarda autour de lui, cherchant une sortie. Mais son regard revient sur le Primo. Ce dernier était recouvert par ses flammes. Mais, au lieu d'être orangé, elles s'assombrissaient. Lorsque le Primo releva la tête, son aura était devenu totalement noir. Il tendit la main vers l'inconscient devant lui et un jet de flammes en sortit. L'homme n'eut pas le temps de crier qu'il était déjà désintégré. Giotto, empli de haine, sortit de son manoir. Il tua sans un remord tous les ennemis à sa famille. Rien ne lui résistait. Il était comme possédé par une folie destructrice contrôlée. Lorsqu'il posa le pied dans le jardin, il utilisa ses nouvelles flammes pour s'élever au-dessus de la scène. Il vit sa famille en difficulté. Alors, il écarta les bras et s'enferma dans un cercle. L'homme de Vitruve assombri encore son aura, jusqu'à éteindre le ciel.

Les flammes recouvrèrent tout. Se diffusant comme le nuage, cachant le ciel de la vue de tous comme le brouillard, s'infiltrant partout comme la pluie, protégeant les bons comme la foudre, vengeresse comme la tempête, sombre comme l'ombre du soleil. Et pourtant, malgré les attributs du ciel, celui-ci avait disparu, remplacé par quelque chose de plus vieux, de plus sombre, de plus mortel. Il ne se préoccupait ni du bien, ni du mal, seulement de lui. Car le ciel n'est que le reflet de l'univers, il n'est qu'une vision du monde.

Giotto, devenu fou, lâcha ses flammes. Elles détruisirent tout ce qui n'était pas Vongola. Elles les réduisirent à l'état de poussière, avant de les disperser à jamais. Alors, le Primo revient à lui et redescendit sur terre. Et il la toucha avec force. Car plus la montagne est haute et plus la chute est dure. Giotto s'effondra en larme au sol. Il pleura, encore et encore, pour sa femme, pour son fils, pour ses morts. Ses gardiens s'assirent en cercle autour de lui, pour lui offrir son soutien, malgré l'impuissance qui les rongeait. Ils ne pouvaient rien faire, sinon attendre que leur boss se calme, que sa peine s'estompe. Ils attendirent que leur frère redevienne l'homme qu'il était.

Après cette bataille, les Vongola devinrent la famille mafieuse la plus puissante. Grâce à son boss, toutes les familles ennemies avaient été détruites par de mystérieuses flammes noires. Pourtant, les Vongola se sentaient amputés, car ils avaient perdu la bataille. Les Vongola avaient fait le serment de protéger les siens, envers et contre tous et ils avaient échoués. Peu de temps après, le Primo passa le pouvoir au Secondo, un certain Ricardo et il disparut avec ses gardiens. Personne ne les retrouva jamais, comme pour le fils d'ailleurs.

Dans les années qui suivirent, le volcan de Santorin, se trouvant sur l'archipel de Grèce, explosa une nouvelle fois. Bien que moins meurtrières que les précédentes, elle fut considérée comme l'une des plus violentes de son siècle. Quelques études faites sur ce volcan montre qu'il y aurait quelque chose d'enfermé dans la chambre magmatique.

Le fils de Giotto [Terminée]Where stories live. Discover now