chapitre 1.

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Je tourne et retourne dans mon lit en soupirant. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'avais bien trop peur que mon père surgisse soûl et me veule du mal. En fait depuis un an, mon père me bat. Il s'amuse à me frapper, il en rit pendant que moi je le supplie d'arrêter. Il a commencé a être agressif depuis que ma mère s'est volatilisée sans rien nous dire. Mon père m'a dit qu'elle est sûrement en Inde parce qu'elle adorait ce pays. J'aimerais mieux que ça ne soit pas le cas.

Je pousse un énorme soupir, mon réveille sonne. J'espère que le son n'a pas réveillé mon père. Ça serait dommage d'arriver à mon nouveau lycée le visage défiguré. J'ai dû changer de lycée, premièrement parce que tous les étudiants étaient contre moi - ils me ridiculisaient et s'amusaient à me blesser, mentalement comme physiquement. Comme si j'en avais pas assez avec mon père ! Puis deuxièmement parce que le lycée commençait à avoir des doutes sur mon père. Ne voulant pas que les voisins ou autres personnes aient des doutes sur l'attitude de mon père, il m'a scolarisée dans un autre lycée, qui d'ailleurs est plus proche de la maison que l'autre. Heureusement pour moi qu'il ne m'a pas clairement déscolarisée, puisque j'ai 16ans.

Je sursaute. J'entends les pas de mon père dans le couloir. J'examine ce qui est autour de moi. Je n'avais même pas fait attention que j'avais atterri dans la salle de bain.

«Éléyana ?» m'appelle mon père.

J'avale difficilement la salive. Mon père peut passer d'un ton doux et puis la seconde d'après être fou de rage.

«Oui ?»Dis-je d'une voix tremblante.

«Que fais-tu ?!» aboie-t-il.

Je baisse les yeux, je n'aime pas quand il crie. Après, je ne sais jamais ce qui peut se passer par la suite.

«Je me prépare pour le lycée.» dis-je simplement.

J'enfile à toute vitesse un jean et un pull. Je n'ose même pas me regarder dans le miroir. À quoi cela servirait ? Mis à part me dégoûter et voir à quel point mon visage est marqué par la terreur. Ça ne sert à rien du tout.

«Sors d'ici ma chérie.»Dit-il avec douceur.

Par moment mon père a tout de même de l'affection, mais c'est très rare. Et puis de toutes façons, cela ne dure qu'une centaine de seconde à chaque fois. Mais je prie à longueur de temps pour que cela change. Je garde espoir... Il s'agit de mon père. Il m'aime c'est obligé. Je ne sais pas si je dois sortir...Il a l'air d'être calme...

J'ouvre la porte doucement et j'affiche un petit sourire, qui j'espère lui ferra plaisir. Il se tient devant moi, un sourire malsain sur les lèvres. Ses yeux passent du marron au noir, il me tue du regard. J'ai été stupide d'ouvrir...

«Qu'est-ce qu'il y a papa ?»demandé-je d'une petite voix.

Je ne cesse de fixer mes pieds. Si je l'affronte du regard, c'est peine perdu pour moi.

«Si tu dis quoi que ce sois, je te tue, c'est compris ?!»hurle mon père en me claquant contre le mur.«Tu fais comme d'habitude, tu ne dis rien à personnes, tu n'en parles pas !»

Je sursaute et ferme les yeux. J'ai envie d'éclaté en sanglots, mais je sais que cela l'énervera d'avantage.

«Oui...» lui répondis-je, la voix cassée.

«Allez, barre-toi connasse.»

Il m'attrape part le bras, puis il me force à avancer vers les escaliers.

Quant il me lâche, je pars en courant. Je reprends ma respiration, je l'ai échappé belle ! Je marche maintenant en direction de mon nouveau lycée.

J'entre dans le lycée et je vais voir dans quelle classe je suis. Ensuite, je vais directement dans la classe et me place au fond. Je n'ai pas très envie qu'on me remarque immédiatement, et puis je suis sûre qu'on peut encore voir quelques traces des larmes qui ont coulé pendant que je courrais.

«Bonjours, vous êtes ?» demande un homme d'une quarantaine d'année, me sortant de ma rêverie,

«Bonjour»dis-je en me levant.«Je suis Éléyana Dolqueur.»

«Je suis le professeur Wilson, j'enseigne le Français.»

Je hoche la tête.

«Très bien» dis-je en me rasseyant.

Peu à peu, la classe se remplie. Juste à côté de moi se trouve une fille jolie, elle a les cheveux bruns et les yeux verts. Elle ne fait que de me regarder comme si elle était impressionnée. J'avoue que cela me gêne vraiment beaucoup.

Des filles et des garçons chuchote en m'étudiant. Timide comme je suis, je laisse mes yeux posés sur ma trousse. Mes joues commencent à prendre feu. Je déteste qu'on parle sur moi. Tout ce que j'espère, c'est que cette année soit meilleure...

«Laisse-les, tu n'as pas besoin de te sentir gênée.» me chuchote ma camarade.«Ils sont simplement CONS !» continue celle-ci en criant le dernier mot.

Je reste bloquée quelque secondes sur elle.

«Merci.» marmonné-je.

«Je t'en prie ! Je ne les supporte pas ! En plus ce n'est pas sympa pour toi.» dit-elle joyeusement. «Mon prénom est Lindsay ! Et toi ?»

«Éléyana.» dis-je en haussant les épaules.

Je suis surprise qu'elle entame la conversation, je n'ai pas très l'habitude de ça. Avant, quand des personnes me parlaient c'était pour se moquer de moi ou bien encore pour m'insulter. Malgré que parler avec elle m'angoisse légèrement puisque cela arrive rarement ( et puis surtout que j'ai peur de dire une bêtise !) Je la trouve gentille.

«Oh ! C'est très joli» sourit-elle.

Je lui esquisse un sourire, jamais personne ne me l'avait dit. En même temps, je ne vois jamais personne. Même quand ma mère était là nous n'avions pas le droit de sortir. Ça peut paraître étrange pour certains, mais pour moi cela me semble normal.

«Merci.»souris-je en retour.

Je me concentre de nouveau sur ma jolie petit trousse Winnie l'ourson. Je l'ai depuis des années et mon père ne veut rien m'acheter d'autre...

«On a parlé de nouvelle ?!» s'exclame fortement un garçon, en riant.

Je fronce les sourcils en relevant le visage vers celui-ci. J'ai comme une impression de déjà vu en le voyant. Il a les cheveux blonds avec des yeux bleus océan, son corps est identique à celui d'un mannequin. J'ouvre ma bouche, derrière lui se trouve une fille. Elle a les cheveux décolorés, elle porte des habits plus que vulgaire. Je suis sûre qu'elle n'est pas du tout pudique puisqu'on peut voir la moitié de ses seins. Elle ressemble à une prostitué. Si on devait la comparer à l'une d'entre elle, on ne verrait pas de différence.




Sauve Moi D'euxWhere stories live. Discover now