Chapitre 52

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Toute la nuit nous sommes restés éveillés dans une vulgaire salle d'attente, j'ai très peu dormi. Edward a proposé de nous emmener chez lui mais nous avons bien évidemment refusé. Ma tête est posée sur l'épaule de Jess, mes yeux sont mi-clos. Je ne cesse de bailler, gigoter. Je meurs de fatigue et j'ai très peur. Jess a de la musique dans les oreilles, il n'entend rien. Ses yeux sont fermés, son bras droit me maintient. Edward, se lève souvent pour faire les cents pas et essayer de voir dans la chambre de Camélia. Aucun médecin ne vient nous voir pour nous demander comment ça va ou même nous donner des nouvelles.

....

Edward me propose d'aller chercher de quoi déjeuner ce matin. Jess a demandé de rester à l'hôpital. Dans la voiture c'est très silencieux, je n'ose pas trop parler. J'ai mes yeux qui piquent, et je n'arrête pas de somnoler.

«Eléyana ?»

«Hum... Oui ?»

J'ouvre doucement les yeux, le soleil est au rendez-vous. Il fait déjà chaud, c'est hallucinant. Il n'est que 7h30 du matin et il fait 20°C ! Je pose mon attention sur Edward qui est concentré sur la route.

«Comment tu vas ?» m'interroge celui-ci gentiment.

Je fronce les sourcils et me rasseyant correctement sur le siège.

«Je suis fatiguée et je m'inquiète énormément pour Lia... Pourquoi me demandez-vous ça ?»

Il soupire, il passe sa main sur son visage. Il me jette un coup d'œil rapide et se re-concentre de nouveau.

«Je ne parlais pas de ça en fait. Ne me vouvoie pas s'il te plaît, ça me vieillit...»

Je lui lance un sourire et je lui chuchote un désolée. Je ne comprends pas sa question, s'il ne veut pas parler de Camélia à quoi veut-il en venir. Je veux dire, sa fille est entre la vie et la mort... alors parler d'autre choses me parait bizarre.

«De quoi vous...tu veux parler ? »

Il tapote avec le bout de ses doigts le volant. Il se pince les lèvres, puis il finit par m'annoncer:

«Avec ton père, avec Barbara.»

J'ouvre ma bouche, ma respiration se bloque. Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je détourne les yeux sur la route. Il finit par se garer à côté d'une boulangerie. Aucun de nous ne bougeons, j'avale difficilement ma salive.

«Je vais y aller, je prends quoi ?»

Il se tourne vers moi et me regarde sérieusement pour la première fois de la matinée. Je lui lance un sourire qu'il me rend en me tendant de l'argent.

«Un peu de tout, fais-toi plaisir. »

J'attrape l'argent et je sors à toute vitesse de la voiture. Je peux enfin respirer... C'était extrêmement étrange. Je ne sais pas si je dois lui mentir ou simplement ne pas répondre à la question qu'il m'a posé. Il a sûrement dû entendre la conversation que j'ai eu hier soir avec Jess. Si lui l'a attendue, plusieurs personnes parlant Français l'auront entendue... Je suis dans un sacrais pétrin...

Je retourne dans la voiture avec plusieurs viennoiseries dans les mains, je les dépose à l'arrière pendant qu'Edward reprend la route.

«Tu ne m'as pas répondu à ma question !»

Je me mords la lèvre inférieure.

«Oui, ça va. »

Il ricane, je plisse alors les sourcils.

«Je voulais dire, sérieusement.» déclare-t-il.

«Oui, ça va...» répété-je avec moins d'assurance.

Sauve Moi D'euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant