cinq

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je subissais à mon tour le fameux "spleen".

un vague malaise qui frappait l'esprit en premier et qui gagnait tous les membres inférieurs s'attaquant au coeur en dernier.

ce fut tout d'abord les poètes les premiers touchés, puis le peuple en fut aussi infecté.

le peuple, encore un peu simple d'esprit à cette époque ne connaissait pas encore l'origine de cette maladie,
alors les grands auteurs décidèrent de faire porter le chapeau au siècle.
lui qui n'avait rien demander se retrouva mêlé à tout ça et finit par être officiellement responsable de ce "spleen".

mes pensées étaient floues et désordonnées , passant d'un extreme à l'autre: un jour je voulais vivre pour deux et profiter de la vie,le lendemain je voulais sauter d'un pont, mourir et rejoindre les étoiles.

j'avais peur de vivre et à la fois peur de mourir, je voulais vivre et mourir en même temps.

je m'étais perdu entre mon chez moi et Sature.

j'étais une clocharde céleste,
une indésirable,
je ne savais ou aller,
j'étais partagée entre rentrer chez moi et partir loin.

j'avais mal ,
au fond de moi je savais que la solution ne se trouvait ni dans le tabac ni dans la mort ou le cancer, mais j'espérais encore qu'une personne vienne me secourir,
me dire que je comptais encore pour elle, que sa vie ne se résumait que par moi,
et que jamais elle ne me laisserait sur le bas coté de la route et qu'ensemble on parcourrait un ptit bout de chemin.

j'avais envie de renaitre,de changer tous mes choix, de revivre ma vie. j'me sentais creuse, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur,
j'en pouvais plus de moi, de mon caractère, de mon chez moi, de ma vie en général,
je ne supportais plus rien ni personne,
je voulais être seule, et partir a l'autre bout du monde, voir autre chose, vivre autre chose.

je voulais tout réussir, j'avais envie de changement, de révolution.

j'avais "le mal du siècle",comme ces poètes qui ne trouvaient pas leurs places ni leurs rôles dans ce monde.

j'avais peur de vivre pour rien, de n'être importante pour personne, ni pour moi meme, ni pour les autres. j'avais l'impression d'être tombée par hasard ici, sans réellement de but, ni de quêtes.

j'avais envie de connaitre l'amour, le manque, la haine, le rejet, l'abandon, la peur, la perte,le deuil,la mort, la vie.
je voulais tout ça en une seule fois.

je me trouvais encore dans l'épicerie des émotions et je ne savais si je devais pleurer ou rire,
je ne savais pas me gérer,
je ne savais pas m'occuper de moi même, comme je ne savais pas m'occuper des autres.

j'etais dans une sorte de spirale infernale ou je ne cessais de m'enfoncer. je me tuais pour me sentir vivre, j'avais peur.

je voulais tout et son contraire, je voulais un être à haïr et à aimer plus que ma propre personne.

*

j'repousse les gens et après j'les déteste de partir.

ana(belle)

sachez juste que certaines musiques n'ont aucun rapport avec le texte

parfoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant