parfois

treize

j'passe ma vie à courir après le temps,
après l'argent pour m'acheter des clopes.
j'passe ma vie à bosser comme une folle simplement pour satisfaire mes parents,
alors que tout ce que je faire c'est écrire,
des poèmes, des histoires et des contes pour les enfants.
et j'essaie de rendre les gens heureux,
même si moi même je le suis pas.
c'est simple d'être malheureux,
parce que le bonheur c'est difficile à trouver,
comme la liberté.
alors c'est plus simple d'être malheureux et enfermé.
parce que c'est comme l'amour ou la liberté,
ça fait peur.

et on continue à être malheureux derrière nos écrans,
on forme des groupes de malheureux pour se sentir moins seul,
et appartenir à des bandes.
car l'être humain aime pas être seul,
et c'est plus simple d'être en groupe plutôt que d'affronter la foule seul,
avec notre style, notre vie et notre manière de penser.
alors on se rassemble et on fume ensemble une clope histoire d'être encore plus pareil,
et y'a des " t'as pas du feu ? " ou des " quelqu'un a pas un filtre à depanne' " qui fusent et qui se perdent dans l'oubli.
et nos esprits se regroupent pour ne former plus qu'un et c'est ce qu'on appelle dans le langage courant : la société.

alors j'appelle au rassemblement des esprits seuls, pour qu'ensemble, avec nos clopes ou sans, avec ou sans feu, on crée notre propre société.
aux gens malheureux, on sera leur thérapie,
aux gens enfermés, on aura leurs clés pour les libérer.
et on sera heureux, je vous le promet.
on affrontera la foule ensemble et sans crainte.
et on courra plus après le temps, ni l'argent, ni même pour satisfaire nos parents,
on courra pour nous, pour notre bonheur, pour notre liberté et pour ce qu'on aime.

*

un jour je vous le promet on sera plus
seul.

ana(belle)