vingt-six

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j'ai l'impression que dans ce monde on repère nos semblables.

on retrouve facilement les âmes perdues qui ont tellement souffert que leur bras saignent encore pour laisser s'enfuir leur peine. on remarque les marques sur leurs poignets et on les entend dire que c'est leur chat et à ce moment là on sourit, un sourire compatissant qui signifie qu'on sait qu'ils mentent et qu'on comprend ce que c'est de souffrir tant que s'ouvrir les veines pour laisser s'échapper le peu de vie qui nous reste parait être la seule solution envisageable. 

on repère les gens complexés par leur physique qui ont si peur qu'on les juge qu'ils portent des vêtements  tellement amples qu'on pourrait y rentrer deux personnes comme eux. on les voit se cacher derrière des sourires gênés quand on leur fait un compliment. on les entend peu en cours, car ils ne veulent pas que l'attention se retrouve sur eux, on peut apercevoir sur leur visage un sentiment de peur et de honte lorsqu'ils vont au tableau et qu'ils savent que tous les regards vont se poser instantanément sur eux.

on voit les homosexuelles qui se cachent comme si c'était une honte d'aimer, comme si c'était contre-nature d'aimer un être humain du même sexe. on les voit parler de l'autre sexe comme si c'était quelque chose d'intéressant, comme si ça leur plaisait alors qu'au final ce n'est pas le cas. on distingue sur leur visage une fatigue de devoir cacher cette vérité par peur d'être regarder comme un animal, par peur que tout le monde le sache et le juge. 

on entend le ventre de cette fille a coté de nous qui ne cesse de faire du bruit pour espérer être enfin nourrit, au moment ou elle remarque que son ventre fait se fait remarquer et que tout le monde entend ce bruit gênant, elle s'excuse gentiment et blague sur le fait qu'elle n'a pas eu le temps de manger le matin même parce qu'elle était en retard. on a envie de lui dire qu'elle a énormément maigrit depuis le temps qu'elle est dans notre classe,qu'elle ne trompe personne avec ses quelques excuses baragouinées entre deux rires et qu'on ne croit pas en son prétexte du petit déjeuner raté par manque de temps. 

j'ai envie de dire a tous ses gens qu'ils sont parfaits parce qu'ils sont eux et qu'être encore en vie malgré le temps qui passe est un miracle. j'ai envie de leur hurler qu'ils sont courageux d'avoir tenu aussi longtemps, et qu'ils peuvent être fières d'eux car ils sont encore sur cette terre malgré tout ce qu'ils ont traversé. j'aimerai leur dire que ce sont des héros, que ce sont mes héros, et que c'est honorable d'avoir réussi à se relever autant de fois qu'eux. j'aimerai que quelqu'un soit fière d'eux, mais pas que ce soit que moi, ni les autres, je veux qu'ils soient fières d'eux eux-même. parce que la seule personne en qui on peut croire c'est nous, et les autres pourront croire en nous, si nous même on y croit pas, alors on ne peut rien faire.

soyez fière de vous, de vos blessures, de vos cicatrices et servez vous en comme une force. comme une preuve que malgré les épreuves, malgré les petits cons qui vous ont pourrit la vie et vous ont dévalorisé vous êtes toujours là, plus en vie que jamais. 

tout le monde a sa place dans le monde, et ça même si on vous dit parfois le contraire. 

*** 

j'viens de me rendre compte qu'il manquait la partie vingt-quatre ce qui me montre deux choses  évidentes : la première étant que je suis nulle en maths et que j'ai bien fait d'aller en L et de supprimer les maths de ma vie et la seconde est que je devrais arrêter d'écrire a trois heures du matin et de créer 30 parties par jour et de toutes les renommer "jbbbb". 

ana(belle)

parfoisOnde histórias criam vida. Descubra agora