seize

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il y a des choses que j'ai réussi à cacher au fond de moi et je pense qu'en parler aurait été une meilleure solution mais à cette époque à chaque fois que j'entendais son prénom, les larmes me montaient aux yeux et je ne pouvais pas me permettre de pleurer devant tout ces gens.

malgré le fait qu'il soit mort, et maintenant c'est plus simple pour moi de le dire, et encore plus de l'écrire, j'ai envie d'en parler, de raconter des choses sur lui, parce que ça me fait plaisir, j'ai l'impression que comme ça, il est encore là.

je vois bien la tête de mes amis quand je parle de lui, ils sont gênés, j'ai l'impression qu'ils pensent que ça me fait du mal de parler de lui, d'évoquer l'âge qu'il aurait eu, ou encore comment il était.

c'était un petit garçon joyeux, il riait tout le temps, bien sur il avait des défauts et à l'époque je ne voyais que ça. il mangeait salement, comme tous les enfants de 2 et demi ans, il se réveillait très tôt, tout à fait normal pour son âge. mais malgré tout, c'était ma parcelle de bonheur. il me faisait rire avec ses grosses joues que j'aimais tellement pincer. il avait de beaux yeux bleu-gris, de fins cheveux blond, et des tous petits pieds légèrement bombés.

pour moi c'était le plus beau des bébés même si ce n'était pas le mien.

et cette année il aurait eu cinq ans, il aurait su prononcer mon nom, me raconter des belles choses, et puis j'aurai pu jouer avec lui, lui construire un monde, je lui aurais décrocher les étoiles une par une et lui aurais offertes.

j'aurai tout donner, et je donnerai tout pour de nouveau entendre sa voix, pour sentir son odeur et pour encore tenir sa main dans la mienne.

et cette année il aurait eu cinq ans, mais on ne fête pas l'anniversaire des morts.

*

parfoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant