trente

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et y'a cette musique, qui passe de nouveau dans vos oreilles.
et vous repensez à cette époque où vous l'ecoutiez en boucle, elle vous replonge dans votre passé.
l'époque où vous étiez au plus mal ou lorsque vous touchiez le bonheur du bout des doigts.
une musique, un bruit, une odeur qui vous font voyager dans le temps comme si rien n'avez changer, comme si le temps ne s'était pas écoulé.
j'ai cette musique,  sortie du fond de ma playlist, qui, quand elle passe à travers l'oreillette de mes écouteurs me fait penser à toi, à ce voyage et à ce temps où le bonheur était omniprésent mais discret.
à l'époque ou je ne savais pas, ou je n'avais pas conscience que j'étais bien, que ma vie était à son apogée et que profiter ne devait pas seulement etre un mot comme ca mais devait être ma doctrine pour ne pas regretter plus tard.
pour ne pas souffrir après ton départ, ou du moins ne pas regretter de n'avoir pas assez pris le temps d'être avec toi, de sentir ton odeur ou d'entendre tes rires transpercés le silence présent dans cette maison glaciale.
en fait tout est une question de temps, prendre le temps de vivre, ne penser qu'au moment présent et à l'instanté.
juste vivre.
utiliser tous ses sens à chaque moment pour connaître un maximum de chose avant notre départ irréversible de la terre.
c'est ca que m'a appris ton depart, ça m'a appris à  vivre, à comprendre qu'à chaque moment je pouvais partir, quitter ce monde et que je ne devais avoir aucun regret.
mais mon plus gros regret, je ne peux le changer.
mon plus regret c'est le temps qu'on a passé ensemble, il a fui trop vite et sans que je puisse le retenir.
j'ai cligné des yeux et déjà tu disparaissais, sans prévenir, sans aucun signe qui aurait pu me faire penser que c'était bientôt la fin.
et on m'arrachait la raison qui me poussait à exister, ma raison de vivre et de ne pas abandonner.
celle qui me motivait chaque matin à respirer et à sortir la tete de l'eau.
t'étais mon eclairci un jour de pluie et ma lumière au bout du tunnel,
le temps t'as arracher a moi.
et maintenant voilà bien des années que cela est passé, tout le monde semble avoir fait son deuil de ta présence et moi je reste là, vide et triste, à attendre que ca passe.
car oui dans ce genre de moment y'a juste à attendre, à attendre que le temps passe et emporte avec lui nos peines et nos regrets.
je sais pas si j'ai envie d'en parler, mais je t'en veux, j'en veux à la terre entière et même au ciel.
les années ont passé et je ne trouve encore aucun coupable sur qui déverser ma haine et mon dégoût.
c'est arrivé, tu es parti, tu nous a quitté et malgré tout ce qu'on veut, même l'argent, tout l'or du monde, la bonne volonté ou même l'amour de l'univers entier ne te ramènera pas d'entre les morts.

et j'en veux au temps de passé si vite et de ne pas avoir le pouvoir de te ramener ne serait-ce que pour un temps.

*

un vieux texte redécouvert aujourd'hui et un peu retravaillé pour mon retour sur wattpad malgré tous les changements de cette application qui me désolent profondément.

ana(belle)

parfoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant