Hello // VF [H.S] (En pause)

Chapitre 8

« Expect the unexpected, love. »

Peut-être est-ce parce qu'il occupe mes pensées constamment que je reste hors de la conversation animée prenant place devant moi. Je grimace de concentration, pressant mon menton contre la paume de ma main. Je pense encore et encore, mais aucune solution plausible surgit dans mon esprit, comme dans les dessins-animés lorsqu'une ampoule apparaît au-dessus de la tête des personnages. Je me retrouve à fixer le plafond pour voir s'il n'y aurait pas cette fameuse ampoule, mais je secoue la tête de désespoir. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Voir une ampoule se placer au-dessus de moi ? Stupide.

Je soupire et décide qu'il serait peut-être temps de sociabiliser avec les autres. Je n'ai aucune idée de quoi ils parlent, mais la conversation semble vivante puisqu'ils discutent avec passion, se battant presque. Ils sont si absorbés qu'ils ne remarquent pas ma présence, ou alors ils s'en fichent.

Mon attention tombe sur Tobias, qui mime avec sa bouche un « Qu'est-ce qu'il se passe ? » et je secoue la tête pour lui faire comprendre que je ne veux pas en parler. Une moue inquiète fait surface sur ses fines lèvres. Je lève les yeux au ciel ; il ne laissera pas tomber. Je force un sourire pour lui montrer que je vais bien. Ma réponse semble le satisfaire, ou il a juste décidé de laisser tomber, parce qu'il acquiesce et retourne dans la conversation.

La large pendule au-dessus de la porte de la cafétéria indique treize heures. Les cours reprennent dans quinze minutes. Je décide de débarrasser mon plateau au coin de la desserte à côté des portes. Quand je passe le seuil de ma prochaine classe, pratique, une main tombe sur mon épaule et exerce une légère pression, m'invitant à m'arrêter. Ma tête se tourne sur le côté et mes yeux entrent en contact avec ceux de Tobias. Je soupire discrètement. Il ne me laissera vraiment pas.

« Tu vas bien ? Tu es restée en retrait à la cafétéria. »

« Je vais bien, j'ai eu beaucoup à faire dernièrement. »

« Tu veux en parler ? »

« Non, merci Tobias. »

Je reprends ma marche, et la main du blond tombe de mon épaule. Je m'assois devant, à ma table habituelle. J'attrape le livre de théorie placé en haut à gauche du bureau et l'ouvre à la page qui présente les différentes techniques de suture. J'entends des pas et le son d'une chaise grincer contre le sol. Aussitôt la cloche sonne, signalant la fin de la pause. La classe se remplie rapidement et notre professeur, Docteur Hughes, entre, habillé d'un manteau blanc, un dossier dans les mains.

« Ravi de vous revoir. Je suis le Docteur Hughes mais nous nous connaissons déjà donc passons le blabla de début d'année et passons aux choses sérieuses. Aujourd'hui nous allons apprendre l'extraction d'une balle aussi vite que possible sous pression. »

Une personne lève sa main.

« Oui, Mademoiselle Rivers ? »

« Pourquoi sous stress ? »

Docteur Hughes reste d'abord silencieux, méditant sur les bons mots à utiliser. Il marche devant nous, les mains dans le dos. Il se retourne ensuite vers Camille Rivers, souriant.

« Avez-vous déjà vécu une situation où l'adrénaline pulse dans vos veines, où votre cerveau marche à cent kilomètres à l'heure, où vous devez agir rapidement mais sans faire d'erreur ou de tuer votre patient ? »