Hello // VF [H.S] (En pause)

Chapitre 14

« No one »

« Tu sais, parfois j'aime imaginer une vie différente. Une vie où tout le monde est égal. Avec les mêmes droits, aucuns privilèges, aucune classe hiérarchique. Nous serions libres, Mary. Nous pourrions fuir ensemble et vivre dans une cabane en bois. C'est ce que font les meilleurs amis, qu'est-ce que t'en penses ? » Ezekiel tourna sa tête dans ma direction, un léger sourire étincelant dessiné sur ses fines lèvres roses. Ses cheveux blonds tombent sur son front négligemment, obstruant sa vue. Il s'en fiche, néanmoins.

Je souris, « Je crois que tu as une imagination débordante. » J'observe le ciel bleu nuageux et ferme les yeux, inspirant profondément l'air frais de l'océan. Le sable sous mes orteils est chaud et doux.

« Sérieusement, nous devrions faire ça. » Sa voix déclare près de moi. Il y a du mouvement puis le silence.

« Faire quoi ? » Je demande, les yeux toujours clos. Mes sens sont à l'affût, comme doublés. Je peux entendre les vagues de la mer, les mouettes dans le ciel, les plantes sur les dunes qui bougent au gré du vent.

« S'échapper dans la forêt et vivre dans une cabane. Nous ferions des armes pour se défendre et des barricades pour nous protéger de ceux qui voudraient nous attaquer. »

« Tu dis que des bêtises. » Dis-je, ouvrant mes yeux pour le regarder. Il est assis à présent, dessinant des formes abstraites avec un bout de bois dans le sable. Les traits de son visage sont pensifs et sérieux. Je me relève sur mes coudes, « tu n'es pas sérieux, Ez ? »

« Pourquoi pas ? » Il marmonne dans sa barbe, refusant de me regarder tandis qu'il parle.

Ma main touche la sienne et il lève les yeux au ciel, se débarrassant du bâton dans le sable à quelques mètres de nous. Je fronce les sourcils et m'approche de lui.

« Ne fais pas ça s'il te plaît. »

Ses yeux bleus plongent dans les miens et mon cœur s'enfonce dans ma poitrine quand je lis la tristesse et l'amertume qu'ils renvoient. Il fait courir une main dans ses cheveux ébouriffés avant de se relever, du sable collant à ses chevilles et à ses pieds. Il s'approche de l'océan, enfonçant ses mains dans ses poches.

« Attends-moi, » je dis, me relevant avec difficulté. Le sable sur ma robe tombe sur la serviette et je soulève les coins pour ne pas traîner le tissu sur le sol. Cette robe est magnifique. Ezekiel l'a faite lui-même et je la lui ai acheté – il a tenté de me l'offrir mais je ne pouvais l'accepter.

Je cours après lui, marchant avec difficulté dans le sable doux. Mon corps s'affaisse au travers mais je continue de le suivre. Ses jambes sont plus longues que les miennes et il fait de plus grands pas que moi, je dois presque courir pour le rattraper.

Finalement, je l'atteins, « Quel est le problème, Ez ? »

Il renifle. S'arrête brusquement. Se tourne vers moi, fronçant, « Le problème Mary ? Tu as peur. »

« Je n'ai pas peur. »

« Ah oui ? »

« N-non, pourquoi aurai-je peur ? Peur de quoi ? Il n'y a pas de raison d'être effrayé Ezekiel. »