Chapitre 15

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« I don't know why, but Harry appeared before my eyes when he spoke these words. »




Joséphine applique du rouge à lèvre avant de taper dans ses mains, souriant d'un air satisfait. Elle se recule pour mieux regarder son chef d'œuvre puis hoche de la tête, validant son travail.

« Vous êtes magnifique, Mademoiselle, » elle commente, « vous pouvez vous regarder dans le miroir si vous voulez. »

Je secoue de la tête et me lève de la chaise pour faire face à la coiffeuse. Je ne me reconnais à peine dans le reflet de la glace. Cette fille est-elle vraiment moi ? Joséphine a fait un incroyable travail, comme d'habitude. Elle a réussi à cacher mes cernes noires ainsi que les imperfections et à réchauffer mon teint avec du blush. Elle a transformé mes yeux en colorant mes paupières d'une couleur rosée et brunâtre, ajoutant une fine ligne d'eye-liner noir et du mascara. Elle a même voulu me faire porter de faux cils. Mes lèvres sont d'un rouge foncé et j'ai l'impression qu'elles sont plus épaisses que leur forme naturelle. Ce doit être le crayon qu'elle a utilisé pour dessiner les contours. Mes cheveux sont lâchés et bouclés à la perfection. Ils brillent sous la lumière artificielle de ma chambre.

« On dirait quelqu'un d'autre, » j'admets, mordillant ma lèvre. Je ne sais pas si j'aime ce changement soudain. Je n'ai pas pour habitude de porter autant de maquillage. Néanmoins, c'est bon d'être pomponnée comme une poupée.

« Vous êtes toujours belle Mary, mais à présent vous êtes radieuse. » Joséphine complimente et sourit sincèrement. Mes joues rougissent un peu, intimidée par la jeune femme qui me fixe dans le miroir. Cette femme a l'air sûre d'elle, intelligente et féroce. Peut-être même une dure à cuire.

Je décide d'aimer ça. C'est un nouveau moi. Un nouveau début. Juste ce dont j'avais besoin.

« Voulez-vous enfiler la robe maintenant ? » La femme, que je considère comme une amie, me demande poliment, indiquant le vêtement déposé sur le lit. J'acquiesce silencieusement et me change derrière le paravent.

La robe verte que j'ai acheté avec Kate a été retravaillée par Joséphine elle-même. Elle a raccourci le tissu au niveau des jambes, vous pouviez voir mes chevilles dorénavant et donc les talons que je porterais. Elle a également cousu des manches pour que la robe soit à ma taille. Elle me va à présent comme un gant. Elle est sublime. Je l'aime bel et bien.

Quand je me montre à Joséphine pour avoir son avis, ses yeux s'élargissent immédiatement. Je fronce les sourcils et jette un coup d'œil à mon corps couvert du tissu vert.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » Je demande, curieuse. « Tu ne l'aimes pas ? »

« Vous êtes parfaite, Mademoiselle, vous... vous me rappeler ma chère fille, » je remarque une larme dans le coin de son œil droit. Je me précipite immédiatement vers elle et la prends dans mes bras, frottant son dos.

« Je ne pourrais pas demander meilleur compliment, » dis-je, tentant de la réconforter. Sa fille, Jeanne, est morte dans un accident de cheval il y a dix ans. Elle avait dix-neuf à l'époque, j'en avais douze. Je m'en souviens comme-ci c'était hier. Jeanne était mon modèle, je voulais être comme elle. Je me rappelle lui avoir faire une promesse quelques jours avant sa mort brutale ; un jour je serai comme toi, Jeanne. Je serai grande, belle, intelligente et les gens m'aimeront comme ils t'aiment.

« Eh bien, il est temps de trouver votre mère, » Joséphine met fin à notre étreinte et sourit, séchant une discrète larme au coin de son œil. J'acquiesce et prends une profonde inspiration. « Ne vous inquiétez pas, votre mère pensera que vous êtes parfaite. »

Hello // VF  [H.S] (En pause)Where stories live. Discover now