L'Orage et l'Océan

La couleur de tes yeux

Salut ! Avant de commencer je vous préviens, c'est un AU (👋) un peu particulier, ne prenez pas peur et lisez jusqu'au bout... on se retrouve à la fin...
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Elle brossait ses cheveux verts océan. Il avait fallu que son âme sœur ait les yeux verts océan.

Laissez-là s'expliquer, elle vivait dans un monde où vous n'avez pas à chercher votre âme sœur, une force divine vous garantissait de la rencontrer. Mais pour la reconnaître l'Univers avait mis en place le Système de Couleur.

Elle se souvenait du jour où le Système avait opéré sur elle comme si c'était hier. C'était l'année de ses douze ans, comme pour tout le monde. L'année de vos douze ans, de jour comme de nuit, n'importe quand entre vos douze et treize ans vos cheveux prenaient la couleur des yeux de votre âme sœur. Elle, elle était en court de maths, elle donnait la réponse au problème donné par le professeur quand d'un coup tous les chuchotis s'étaient tus, le prof l'avait regardé avec de grands yeux ronds, elle avait remarqué que les gens autour d'elle touchaient leurs cheveux par réflexe, alors elle avait regardé les siens. Vert océan.

Ils étaient verts océan.

Elle en aurait pleuré, pour différentes raisons, d'abord elle ne reverrait plus son blond de si tôt, elle le savait, tous les soirs et tous les matins elle brossait ses boucles blondes en se disant qu'elle le faisait peut-être pour la dernière fois, et c'était finalement arrivé, elle pourrait revoir le blond dans six jours, six mois, six ans, le temps qu'il faudrait pour rencontrer son âme sœur (à ceux moment-là les cheveux retrouve leur couleur d'origine). Ensuite elle aurait put pleurer de soulagement, il restait un mois avant ses treize ans. Au-delà de cette date si vos cheveux n'ont pas changé de couleurs vous devenez un Sans-Couleur, votre vie reste plutôt la même sauf que vous n'avez pas d'âme sœur, dans son monde cela signifiait souffrir en amour toute sa vie. Il fallait avouer qu'elle commençait à avoir peur d'être une Sans-Couleur mais heureusement non. Et puis finalement elle aurait pleuré de craquage, vert océan, vert océan ! Dans sa classe pour beaucoup d'élève le système avait déjà opéré, certains avaient les cheveux marrons ou noirs ce qui ne changeait pas trop, d'autres avaient les cheveux bleus avec des reflets verts, une fille avait même des cheveux verrons. Mais son vert océan était magnifique, il était là le problème, elle était persuadée que quand elle rencontrerait ces yeux elle pourrait s'y perdre pendant des heures, mais en attendant elle devait se regarder tout les matins dans un miroir qui lui rappelait que ses cheveux pouvait presque briller dans le noir tellement la couleur était vive. Elle ne pouvait décemment pas passer inaperçu dans la rue.

Cela faisait maintenant huit ans qu'elle attendait patiemment et elle commençait à désespérer. Comprenez-la, sauf rares exceptions tout le monde rencontrait son âme sœur avant ses vingt et un ans. Il lui restait 86 jours et une quinzaine d'heures pour rentrer dans le moule.

Elle finit de se préparer en vitesse sinon elle risquait d'arriver en retard à son job étudiant. Elle travaillait dans une petite librairie dans Manhattan qui n'embauchait que des étudiants. Aujourd'hui c'était samedi. Elle commençait à onze heures.

Elle arriva, essoufflée, juste à l'heure. Elle salua, Peter, le gars qui avait pris le poste d'avant et qui devait retourner à l'université pour un cours d'anthropologie, et elle prit sa place derrière le comptoir. Pour le moment il n'y avait personne alors elle classa les livres que Peter n'avait pas eu le temps de classer. Elle conseilla aussi une demi-douzaine de clients. Puis tout devins plat, c'était inhabituel pour un samedi elle essayait vainement de s'occuper en rangeant bien correctement les livres, en organisant les bons de commandes, mais elle n'avait pas assez d'ancienneté pour faire grand-chose, alors aux alentours de seize heures elle était assise aux comptoirs jouant avec ses mèches vertes en se demandant quand est-ce qu'elle pourrait revoir son blond et si le propriétaire des yeux était blond ou brun, grand ou petit, musclé ou gringalet.