Chapitre 9

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Grace se pressa de retirer ses pointes, elle dénoua les rubans et remit ses chaussures.
— Vous peignez des étagères, vous vendez des vêtements pour homme et vous donnez des cours de danse classique..Dites-moi mademoiselle Lynnshe est-ce qu'il y a quelque chose que vous ne faites pas ?
Cette voix profonde eut raison de ses capacités à rester insensible.
Elle sursauta une main sur le cœur et leva les yeux vers la silhouette noire.
Le milliardaire d'un mètre quatre-vingts dix était là à quelques mètres d'elle.
Celui qu'elle ne pensait jamais revoir, mais qui contre sa volonté, hantait ses nuits.
— Monsieur Graïyos mais qu'est-ce que....vous faites ici ?
Sa voix avait déraillé, son cœur prit des allures d'une course folle.
Il s'approcha lentement un sourire courtois aux lèvres.
— Je suis venu pour...m'excuser.
S'excuser ? Grace aurait préféré qu'il n'en fasse rien.
— J'ai eu un comportement très désagréable lors de notre au revoir. Reprit-il.
Elle se leva pour mettre sa serviette et ses chaussons dans son sac.
Puis attrapa son top kimono pour cacher ses courbes moulées par le justaucorps.
— Vous n'avez pas à vous excuser monsieur Graïyos, c'est à moi...
— Vraiment ? Pourquoi ?
— Et bien je trouve que vous avez accordé beaucoup trop temps à une fille stupide qui c'est introduite dans des bureaux qui....
— Une fille stupide ? Répéta l'homme.
Grace releva les yeux vers les siens et ne vit que l'éclat d'un jais noir.
— C'est exactement ça monsieur.
Il plissa des yeux.
— Vous avez une bien piètre opinion de vous mademoiselle Lynnshe.
Grace préféra ne pas répondre et en réalité, sa voix refusait de se faire entendre.
— Laissez-moi vous raccompagnez mademoiselle.
Grace attrapa son sac et agita sa main en signe de refus.
- Oh non ce n'est pas nécessaire je vous assure.
— J'y tiens vraiment allons venez...
Ses doigts se pressèrent sur son coude, quand elle leva la tête, il se montrait toujours impassible, le regard droit devant lui.
Grace tentait de garder l'équilibre, sa démarche déterminée l'empêchait de respirer.
Quand ils sortirent Grace continua son chemin sur le trottoir et jamais elle n'aurait cru un jour devoir le remercier d'avoir posé ses doigts sur son coude car sa vision se brouilla de nouveau, un vertige l'avait prise. Elle posa sa main sur le panneau publicitaire sur sa gauche tandis que les larges mains du milliardaire se posèrent de chaque côté de ses hanches.
— Tout va bien ?
Sa voix fut inquiète, elle posa sa main sur sa tête et acquiesça.
— Ou...oui c'est juste un vertige.
Son bras entoura sa taille pour la guider, elle n'eut pas la force de résister et c'est avec une main devant la bouche qu'elle pénétra dans une luxueuse voiture noire aux vitres teintées.
— Roló Hélios !
Grace en oublia son vertige quand il prononça ce mot en grec avec une voix ferme.
Son ventre papillonna en même temps que ses cils.
— C'est quand la dernière fois que vous avez mangé ? Demanda-t-il en lui saisissant le menton.
Grace hésita à lui dire la vérité.
— Hier midi...
Son visage se crispa sévèrement.
— Et je peux en connaître les raisons ?
Grace écarta sa tête de façon à ce qu'il retire ses doigts mais il resserra sa prise sur son menton.
— Je n'avais pas le cœur à manger j'ai été renvoyée figurez-vous !
Il décrispa ses doigts de son menton, elle s'écarta légèrement.
Que voulait-il ?
Pourquoi il s'intéressait à elle ?

— Pourquoi ellevous a renvoyé ?
— Parce que des clientes n'ont pas apprécié que je vous serve dans unetenue inappropriée.
Il la dévisagea pendant un long moment. Elle ne le tenait pas responsablede son renvoi pour la simple et bonne raison qu'elle s'y attendait.
— Vous n'y êtes pour rien monsieur Graïyos, elle n'attendaitqu'une seule chose que je fasse un faux pas pour me renvoyer.
— Mais cela vous a rendu quand même malade au point de ne pas manger !
Grace tourna la tête vers la vitre.
— C'est juste que je n'avais pas d'appétit et puis j'étais en retard cematin.
— Alors nous allons remédier à la situation. Dit-il d'un tondéterminé.
La voiture s'arrêta, elle n'eut pas le temps de comprendre qu'elle dut sortirde la voiture.
Ils se dirigèrent vers un magnifique restaurant à l'angle de la rue.
Sa tenue n'était pas du tout appropriée pour ce genre d'endroit, mais ellen'eut pas le temps de s'y attarder.
Il fut accueilli comme un prince, signe qu'il était un habitué des lieux.
Grace n'avait pas la force de refuser ce repas. Son corps le réclamaitdepuis des heures.
— Elle prendra un mille-feuille au foie gras, une sourisd'agneau avec des frites et un suprême au chocolat endésert. Commanda-t-il sans même regarder le menu.
— Et pour moi ça sera comme d'habitude. Ajoute-t-il sans la quitterdes yeux.
— Bien monsieur Graïyos toute suite.
Grace en resta bouche bée.
— J'espère que le menu vous convient ?
Eberluée elle eut un petit rire nerveux.
— Même s'il ne me plaisait pas je pense que c'est trop tard non?
— En effet c'est trop tard. Affirme-t-il.
Pendant un instant, elle crut qu'ils étaient seuls dans lerestaurent. Son regard intensifiait les battements de son cœur.
— Pourquoi vous êtes venu monsieur Graïyos ?
Il resta impassible en la dévisageant.
— Je vous l'ai dit Grace je suis venu pour m'excuser.
Elle glissa sa main derrière son oreille nerveusement.
— Et bien je les accepte.
Il un bref sourire se dessina sur ses lèvres avant que le serveur revienneavec leur assiette.
Elle jeta un coup d'œil sur son assiette pour y découvrir une simple verrine.
— Mangez maintenant.
Grace obéit et plongea son regard sur son mille-feuille. Elle sesentait nerveuse et mal à l'aise. Une bouffée de chaleur lui monta auxjoues.
— Ça fait longtemps que vous êtes professeur de danse ?
— Oh non, je donne quelque cours simplement, j'ai fait de la danseclassique pendant 4 ans.
— Pourquoi vous avoir arrêté en si bon chemin ?
— Ma mère n'avait plus les moyens de me payer des cours alors j'ai fait unsacrifice.
Il prit un air songeur.
— Un sacrifice qui mérite d'être souligné mademoiselle Lynnshe.
Elle inspira profondément.
Son regard était si intense qu'elle en perdit le fil de la conversation.
— Je suis sûre que vous avez aussi fait dessacrifices monsieur Graïyos.
Il l'observa attentivement puis lâcha sa cuillère.
— Bien évidemment mes des fois les sacrifices peuvent s'avérer êtredangereux. Dit-il d'une voix rauque.
Sa bouche prit l'un de ses nombreux plis sévères.
La situation était chargée d'électricité, et ça pendant tout le long du repasdélicieux.
Quand ils quittèrent les lieux pour rejoindre la voiture c'est par lepoignet qu'il l'avait guidé. Cette poigne était si puissante qu'ellevacilla.
— Merci pour le repas. Dit-elle quand la voiture se mit à s'engagerdans la circulation.
— J'aimerais vous revoir Grace. Annonça ce dernier en tournant satête vers elle.
Grace le dévisagea sans comprendre, sa mâchoire tressauta puis la courbemusclée devint crispée.
— Pourquoi ?
— Je l'ignore mais je le veux.
Grace cilla.
— Et si je refuse ?
Un sombre sourire se dessina sur ses lèvres.
— J'obtiens toujours ce que je veux mademoiselle Lynnshe. Dit-ild'une voix rauque.
La situation était peine croyable, Grace refusait d'être l'attraction de cethomme aussi troublant.
— Si votre but et de...
— Je ne vous veux pas dans mon lit si c'est ceci que vous, vous apprêtiezà dire.
Il semblait de nouveau furieux.
— J'ai le droit de me poser la question monsieur Graïyos,car la situation n'est pas tout à fait précise.
— Très bientôt...elle vous le saura. Dit-il en la laissant surcette énigme.


Un troublant milliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant