Épilogue

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— Vous ne voulez pas un verre d'eau ?
La voix lui passa faiblement à l'oreille, le regard droit devant lui, il observait passivement le fauteuil en bois, dur comme le marbre, vide.
Il s'enferma dans le silence, impassible, les poings fermés sur ses cuisses, la bouche serrée.
Son corps était cruellement endolori par quatre jours sans dormir, mais ce n'était pas le manque de sommeil qui le brisait mentalement et physiquement...C'était l'éloignement...l'odeur de rose, l'écoute de sa voix...ses yeux.
Sa mâchoire se crispa sévèrement.
Ses poings se mirent à trembler. Il trouva la force de jeter un coup d'œil à Marcus qui avait immédiatement baissé le regard, l'air désolé.
La lourde porte sur le côté gauche s'ouvrit, la juge entra, Roderik se leva sans trouver la force de s'adonner au calme.
Elle s'installa en jeta un regard de part et d'autre dans la salle. Il vrilla son regard vers Taylor debout cachée derrière son avocat.
— Bien ! Monsieur Graïyos après avoir étudié le dossier, je suis dans l'obligation de vous présenter, mais plus sincère excuse étant donné.....la juge avait relevé les yeux par-dessus ses lunettes en tournant le regard vers Taylor.
— Que vous n'êtes en aucun cas le père du petit Lucas...
La juge avait croisé les mains en levant un sourcil.
— En revanche monsieur Eyden, je vous rassure, vous êtes et ça depuis sa création le père Lucas. Dit-elle en exprimant sa lassitude tout en retirant ses lunettes.
— Madame Eyden j'espère que vous avez une explication sur tout ce cirque ridicule, de toutes ses calomnies, vous risquez gros.
Roderik se laissa tomber sur le siège et se passa une main sur le visage.
— Mais c'est lui le père !
Dieu ! Roderik se leva d'un bon prêt à faire une regrettable bêtise.
— Cela suffit ! Le test était clair ! Votre mari ici présent est le père de votre enfant. Bon sang ! Êtes-vous folle ?
Marcus se leva.
— Monsieur Graïyos voulez-vous porter plainte atteintes à la personne résultant à des examens à caractéristiques génétiques ?
Roderik posa ses mains sur la table tête baissée, il inspira les yeux fermés, tourna la tête et vit le petit Lucas accroché à la veste de son père.
— Non ça ira.
Marcus inspira imperceptiblement, soulagé.
— Bien, alors, estimez-vous chanceuse madame, cette audience est terminée.
Roderik donna une poignée de main à son avocat et contourna les barrières.
Il sortit enfin son téléphone qu'il avait coupé, pour éviter de faire la plus grosse erreur de sa vie et l'alluma tout en marchant.
— Roderik !
Il s'arrêta et ferma les yeux, il fit demi-tour pour affronter Marcus.
— Je suis désolé, je ne sais pas ce qui lui a pris je...
Roderik se rapprocha.
Il se revoyait encore se décomposer, quand il l'avait appelé, pour l'accuser d'un fait aussi répugnant que scandaleux.
Il pointa un doigt vers lui les dents serrées.
— Comment tu as pu croire à ça !
— Je suis...
— Non ! La ferme ! J'étais ton ami, je t'ai toujours soutenu depuis des années, je t'ai aidé financièrement...comment tu as pu croire que j'avais touché ta femme ?
Il baissa les yeux et se décomposa à son tour.
Il inspira profondément, en rabaissa sa main. Il se rappelait à présent de leurs années passées ensemble pendant leur service militaire et quand il lui avait fait rencontrer Taylor, cette femme qui à l'époque déjà remuait ciel et terre pour qu'il s'intéresse à elle. Il pensait que Marcus serait heureux en l'épousant, mais aujourd'hui, six ans plus tard, il comprit qu'il s'était trompé.
— Quand j'ai menacé de divorcer, elle m'a menacé à son tour en me disant qu'elle m'avait menti et que Lucas n'était pas mon fils mais le tient.
— Et tu l'as cru ? Siffla Roderik le poing serré. Marcus se frotta nerveusement le front.
— Je n'ai jamais touché cette femme de ma vie ! Articula Roderik en pointant cette dernière du doigt, planquée derrière son avocat.
— Je sais...
Roderik se recula, en se passant lentement une main sur le visage.
— J'ai dû faire des tests, j'ai dû me couper du monde pour...
Il s'arrêta en pensant immédiatement à Grace, qui à l'heure qu'il est devait le haïr. Mais il avait dû rester silencieux, pour ne pas défrayer la chronique et surtout...éloigner Grace de sa colère de cette immense colère qui l'habitait depuis des jours, au risque de lui faire peur de tout gâcher..
— Divorce Marcus avant qu'elle ne fasse bien pire. Conseilla Roderik en posant son regard sur le petit garçon assis sur le banc.
— Elle est complètement folle et il existe des personnes pour l'aider.
Marcus ne releva pas, conscient qu'il disait vrai.
Roderik se retourna pour partir.
— Roderik ?
Il se retourna pour la deuxième fois.
— Merci de ne pas avoir porté plainte.
Il baissa les yeux sur son téléphone, entra son code et le scruta, un rictus de colère contre ses lèvres.
— Ne me remercie pas trop vite...
Cette fois, il quitta la salle d'audience, pour rejoindre Hélios, il descendit les marches du tribunal en appuyant sur le prénom de Grace. Il s'arrêta en milieu des marches, quand il tomba sur son répondeur, encore et encore.
Il composa un autre numéro et reprit la descente des marches.
— Cruz ? C'est moi, alors ?
Sa voix fut pressante, inquiète...
— Elle vient de quitter son appartement avec son amie, elles se dirigent vers un café.
Il entra dans la voiture, Hélios ne tarda pas à rouler à l'opposé du tribunal.
— Ne la quitte pas une seule seconde, je serai là ce soir tout au plus. Ordonna-t-il en raccrochant aussitôt.
Il inspira bruyamment et se passa une main tremblante de rage dans ses cheveux en désordre.


Un troublant milliardaireWhere stories live. Discover now