Chapitre 21

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Grace tenta de rattraper la table, mais elle se renversa, elle se leva de sa chaise alors que Kurt tenta d'enjamber la table pour stopper Roderik.
Grace posa ses mains sur sa bouche, alors qu'il martelait le visage de John par des droites précises et violentes.
— Monsieur Graïyos !
Trois hommes étaient venus en aide à Kurt pour l'arracher de sa prise sur John. La musique avait cessé, quand ils étaient parvenus à le décoller de John, Grace se recula et se mit en retrait. Roderik Graïyos avait les yeux rivés sur sa victime, son visage était ciselé d'une sourde et violente rage. La respiration saccadée, Grace posa une main sur son ventre.
Les hommes se reculèrent de lui les mains en avant.
Grace aperçut John à terre le visage tuméfié.
— Espèce d'abrutis ! S'écria Caroline contre John avant de se frayer un passage entre la foule.
Roderik eut un regard fébrile dans sa direction puis s'avança vers elle.
— Partons d'ici !
Grace dévisagea son regard pétri dans la colère alors qu'il avait saisi son bras pour l'emporter à l'inverse de la foule.
Elle venait d'assister à la pire scène de sa vie, elle n'avait même pas les mots pour décrire la violence qu'il avait déversé sur John Milers.
Quand il l'emporta à l'extérieur, Grace inspira une bouffée d'air. Jamais elle n'aurait pensé que cette soirée finisse aussi mal.
— Tiens.
Grace n'avait pas froid, mais décida qu'il valait mieux ne pas le contrarier, elle enfila sa veste noir dix fois trop grande pour elle tandis qu'il avait ramené les pans et attacha le bouton.
Son visage se radoucit légèrement, elle releva son regard sur lui sans un mot.
— Je suis désolé Grace. Dit-il enfin le regard ancré dans le siens.
Elle posa sa main contre son cœur.
— Mon cœur ne parvient pas à se calmer, j'ai eu si peur...
Il empoigna son visage de par ses mains et captura sa bouche en lui coupant le souffle. Était-ce là sa façon de calmer son rythme cardiaque ?
Il se trompait, il fut davantage plus rapide.
Cette fois-ci il la posséda entièrement effleurant sa langue en un rythme langoureux et intense. C'était un baiser déterminé, fort, émanant de lui comme une violente et indomptable tempête.
Il quitta ses lèvres et embrassa la courbe de son menton.
— Ça va mieux maintenant ? Demanda-t-il sensuellement.
Grace ouvrit difficilement les yeux.
— Je ne saurais dire. Bafouilla-t-elle alors que son regard se glissa sur ses lèvres.
Il la prit par la main et l'emmena à travers les rues animées.
Elle grimpa dans la voiture encore toute chamboulée par le baiser qu'il venait de lui offrir.
Allait-il la ramener ?
Grace n'en avait pas la moindre envie.
Il roula dans la direction opposée de son domicile ce qui la conforta dans l'idée qu'il ne voulait pas lui non plus la quitter.
— Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé Grace, je n'ai pas pu me contrôler.
— Tes amis sont tous comme ça ?
— John Milers n'est pas un ami, c'est un fils à papa.
Elle venait de réveiller en lui un brin de colère.
— Pardon, ce n'est pas exactement ce que je voulais dire.
Les yeux fixés sur la route, il lui prit sa main laissée sur sa cuisse.
— Ne t'excuse pas tu ne pouvais pas savoir.
Sa voix fut douce, son pouce se mit à caresser sa main.
Il se gara sur un parking désert, quitta sa main et sortit du rang rover pour lui ouvrir sa portière.
La nuit était profonde, seul un quartier de lune éclairait la rue.
Elle le suivit sans rien dire, mais quand ils s'enfoncèrent davantage dans la nuit, Grace ralentit le pas.
— Et donc...c'est ici que vous allez me tuer ? Dit-elle une pointe d'ironie dans la voix.
Il s'arrêta en la considérant le regard détendu, un sourire presque glorieux s'afficha sur sa bouche dure. Qui il y a quelques minutes venait de l'embrasser ardemment.
D'un coup, elle fut soulevée et jeter sur son épaule.
Elle hoqueta, s'accrocha à sa veste tandis qu'il avait repris son chemin d'un pas déterminé. Sa main aussi ferme que délicieuse avait presque transpercé le tissu en dentelle. Elle pouvait sentir qu'elle était froide.
Elle était parvenue à se hisser pour tenter d'apercevoir où il l'emmenait sans succès.
Un instant plus tard, il ouvrit une porte et pénétra à l'intérieur, immédiatement une odeur de friture lui monta au nez. Elle distingua un faible bruit d'huile crépitant sur le feu. L'endroit était chaud, brûlant, mais pourtant, il continua son chemin.
— Buonasera signore ! S'écria une voix forte.
Grace eut le tournis quand Roderik pivota sur lui-même pour aller en direction de la voix chaleureuse mais forte.
— Buonasera Aldo.
Grace sentit ses joues s'empourprer, combien de temps allait-elle rester sur son épaule ?
Elle se laissa retomber lentement contre son dos en agrippant sa chemise.
— Qui trimballes-tu comme ça Roderik ? Demanda l'homme à l'accent Italien.
D'un mouvement, il se redressa et la fit sautiller sur son épaule.
— Ça suffit ! Reposez-moi ! Exigea Grace.
Peine perdue.
— Et figure-toi que cette jeune femme posée sur mon épaule à tendance à dire de grosse bêtise.
Enfin il la reposa sur le sol tout en prenant le soin de saisir son bras, pour éviter qu'elle chute. Grace repoussa les mèches rebelles de sur son visage et considéra l'homme, les yeux plissés pour exprimer son mécontentement.
Mais au lieu de lui rendre, il l'attira à lui en crispant ses doigts sur sa taille.
— Je peux avoir une table à l'abri des regards indiscrets ?
L'homme âgé mais costaud et de petite taille, pointa la spatule qu'il tenait dans sa direction.
— C'est pour ça que tu es passé par les cuisines ? Dit-il en riant.
— Exactement tu as tous compris. Affirma Roderik.
Aussitôt sa demande émise qu'ils furent installé autour d'un belle table style italien avec une petite musique de fond très agréable.
Une fois seuls, Grace avait l'impression que plus rien n'existait autour d'eux. Le coin était tranquille, personne ne pourrait cette fois-ci les déranger.
— La prochaine fois, je te bâillonne la bouche. Déclara-t-il d'une voix presque menaçante.
Mais son faible petit sourire en coin la rassura. Assis l'un contre l'autre sur cette banquette en tissu, Grace baissa un instant les yeux sur la nappe à carreaux rouge et blanc et s'arrêta sur sa main dont les phalanges étaient légèrement abîmées.
— Ta main ? Est-ce ça va ?
— Ça va je pense pouvoir m'en sortir docteur.
Elle esquissa un petit sourire timide et retroussa les manches de la veste. L'odeur de son eau de Cologne était partout sur elle. Elle se sentait chanceuse d'être ainsi regardée par cet homme inaccessible d'après les magazines qu'elle avait discrètement feuilleté dans sa chambre.
— Tu vas pouvoir manger en toute tranquillité maintenant. Murmura-t-il en toucha sa joue avec le revers de sa main.
Cette façon qu'il avait de la regarder la rendait incapable de parler. L'autorité qui s'émanait de lui était à la fois terrifiante et agréable.
— Ensuite...nous rentrerons chez moi et tu iras dormir.
Grace entrouvrit ses lèvres pour protester à contre cœur.
— J'ai un cours de danse classique demain.
— Alors je t'y amènerai. Conclut-il fermement.
— Je n'ai pas de vêtements. Contre-attaqua Grace en levant un sourcil.
Il la dévisagea puis toucha sa gorge.
— Je trouverai une solution à quelle heure est ton cours ?
— Treize heures.
De son index, il traça sa mâchoire puis glissa ses doigts dans ses cheveux et appuya son pouce sur sa pommette.
— Alors nous allons avoir suffisamment de temps pour trouver une solution mademoiselle Lynnshe....

Un troublant milliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant