Chapitre 26

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Le lendemain Grace ouvrit difficilement ses yeux, elle se rappelait de chaque instant de la veille. Elle se redressa en souriant mais le perdit en ne voyant pas Roderik à côté d'elle. Elle se leva du lit sans prendre le temps d'étirer son corps et enfila son peignoir encore par terre. Elle noua la ceinture, le cœur battant. Elle ouvrit la porte et se stoppa dans sa folle course quand elle le vit devant la gazinière dos à elle.

Comme un prédateur sentant l'odeur de sa proie à des kilomètres, il se retourna le regard fixé dans le sien...
— Bonjour mademoiselle...
Sa voix fut rauque et sensuelle.
— J'ai cru que tu étais parti.
Il se rapprocha rapidement et posa ses mains sur son visage.
— Et pour quelle raison je ferais une chose pareille.
Grace secoua de la tête, un peu perdue par son propre esprit égaré.
— Je..je ne sais pas.
Il posa de multiples baisers sur son visage pour ensuite embrasser ses lèvres.
Grace se hissa sur la pointe de pieds pour nouer ses bras autour de son cou.
— Oh...doucement je suis là. Murmura-t-il en embrassant son front.
Elle décida de vite se ressaisir avant que des larmes ne la trahissent.
Elle s'écarta de lui et reposa ses pieds sur le sol froid.
— Viens par là, je t'ai fait des œufs...
Elle n'avait pas faim, mais ses yeux noirs autoritaires lui redonnèrent l'appétit.
Il la souleva par la taille pour la faire asseoir sur le tabouret.
— Je n'ai pas l'intention de partir Grace.
Elle poussa une inaudible expiration de soulagement.
— Je suis désolé pour hier j'aurai dû te dire que....
— Je dois avouer être surpris, comment est-ce possible ?
Elle fronça des sourcils, il déposa ses œufs dans l'assiette et vint se mettre près d'elle, tellement près qu'elle pouvait sentir l'odeur de sa peau hâlée.
— Tu as toutes les qualités qu'un homme rêverait d'avoir, tu as des yeux si magnifiques, ton corps est parfait...comment est-ce possible ?
Elle rougit immédiatement et se passa une main nerveuse dans les cheveux. De douloureux souvenirs qu'elle s'efforçait d'oublier chaque jour lui revenaient en mémoire.
Elle réprima un tremblement.
— Et bien je..ne sais pas, je ne suis pas une fille qui...
— Non ! Coupa-t-il soudain en prenant sa main, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire Grace...C'était ton droit d'attendre mais je me sens maintenant inquiet d'avoir été égoïste.
Grace ne désirait en aucun cas qu'il pense qu'il lui avait forcé la main.
— J'en avais envie autant que toi Roderik je t'assure je ne regrette rien.
Grace déploya les efforts pour essayer de déchiffrer ses pensées, il demeurait si silencieux qu'elle avait eu peur.
— Où étais-tu depuis tout ce temps ? Finit-il presque sévèrement.
Perdue, elle le dévisagea avant de comprendre le sens de sa phrase. Son cœur se mit à palpiter à la chamade.
— Et bien j'étais dans ma chambre. Dit-elle en souriant.
Il se mit à rire et secoua de la tête.
— Très drôle mademoiselle Lynnshe. Susurra-t-il à son oreille.
Sa barbe se mit à agacer sa joue d'une caresse rugueuse, mais elle appréciait...
— Au faites ! Je prends la pilule donc ne t'en fait pas...
Il se détacha d'elle, ses yeux se mirent à briller de colère.
— Pourquoi me soulever ce point ? Crois-tu que je te pense capable de me piéger avec une grossesse ?
Grace n'avait pas du tout pensé à ça quand elle avait soulevé ce point.
— Non je voulais juste te le dire au cas où...
Mécontent il posa tout de même sa bouche contre la sienne.
— C'est moi, qui aurais dû me montrer plus prudent. Dit-il entre deux baisers.
Son téléphone interrompit leur baiser, Grace sauta du tabouret les lèvres engourdies.
— C'est Savana.
Il jeta un coup d'œil à sa montre.
— À cette heure-ci, elle doit être à l'hôtel.
Grace décrocha.
—Allô ?
— Oh mon dieu tu devineras jamais où je suis ?
— Dit-moi ?
Grace revint vers lui et se blotties entre ses jambes.
— Je suis allongée sur un lit qui fait trois fois le mien !
Grace sourit.
— C'est fantastique, c'est trop génial ! S'écria Savana.
— C'est super, je suis contente que tu sois heureuse.
— En tout cas remercie monsieur Graïyos quand tu le verras.
Grace jeta un coup d'œil à ce dernier, si elle savait qu'il avait passé la nuit ici et qu'ils avaient fait l'amour elle aurait sûrement hurlé dans le téléphone.
— Je le remercierai soit en sûre.
L'intéressé leva un sourcil arrogant.
— Oh et dit moi ? Tu crois que je peux m'autoriser une petite folie et m'acheter de nouveaux vêtements à des prix qui n'entre pas dans mon salaire ?
Grace ne put s'empêcher de rire.
— Profite tu ne referas pas ça tous les jours.
Elle explosa de joie puis raccrocha.
Grace reposa son téléphone.
— Je suppose que mon cadeau la comble de joie ?
— En effet et elle m'a chargé de te remercier.
— Ah vraiment ? Et comment comptez-vous me remercier mademoiselle Lynnshe ?
Elle entoura ses bras autour de son cou.
— je ne sais pas, avez-vous une idée monsieur Graïyos ?
Il se mit à glisser son regard sur elle d'une manière propre à lui.
Dont lui seul connaissait le secret.
— Tout d'abord j'aimerais que tu manges. Ordonna-t-il fermement.
Elle fit une moue contrariée et s'exécuta.
Elle prit bouchée de ses œufs puis une autre.
— Et maintenant ? Demanda-t-elle la bouche pleine.
Il sourit amusé, sur le point de défaire la ceinture de son peignoir son téléphone à lui se mit cette fois-ci à sonner.
Il poussa des jurons en grec et décrocha.
Déçue, elle resserra la ceinture en avalant ses œufs.
— Non certainement pas ! Je le veux toute suite ! Gronda-t-il contre son interlocuteur.
— Je vous paye pour ça vous l'avez oublié ? Alors préparer-moi ce dossier !
Il raccrocha, furieux.
— Un problème ?
— Oui, un dossier qui traine à cause de ma secrétaire qui je crois est daltonienne.
Il se leva à contre cœur.
— Elle ne sait visiblement pas faire la différence entre le rouge et vert.
Grace n'allait certainement pas avoir de la peine pour elle.

Ne l'avait-elle pasregardé avec un air hautain et méprisant.
Bien fait ! Pensa-t-elle au fond de sa conscience.
Surtout qu'elle allait la priver de l'homme qui commençait à nouer sa cravate,avec acharnement.
— Tu pars alors ?
Il semblait tout aussi triste qu'elle mais son visage demeura impassible.
— Je suis désolé, je vais faire vite je te lepromets. Dit-il une pointe d'agacement dans la voix.
Elle se dirigea vers lui et prit la cravate.
— Laisse-moi faire avant qu'elle ne te soit plus d'aucune utilité.
Il bougonna dans sa barbe puis peu à peu, son visage s'adoucit.
— Pardon d'être subitement de mauvaise humeur.
Grace commençait à s'y faire.
— Je pense pouvoir survivre monsieur Graïyos. Répliqua-t-elle ensouriant.
Une fois sa cravate impeccablement placée, il l'embrassa langoureusement,pendant de longues et merveilles secondes.
Quand ils se détachèrent, elle respira profondément pour reprendre son souffle,sous les yeux plissés de l'homme.
— Hélios passera te chercher vers dix-huit heures en attendanttu devrais dormir et profiter du calme.
Elle tombait effectivement de fatigue, il avait encore raison...
— Oui c'est ce que je vais faire.
— Bien.
Il posa ses lèvres contre les siennes une dernière fois puis quittal'appartement. Elle s'y enferma et colla son front à la porte le cœurbattant.

Un troublant milliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant