Chapitre 27

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Grace descendit les marches, pressée de retrouver Roderik. Hélios l'attendait en bas comme prévu, elle grimpa dans la voiture sourire aux lèvres. Tout était si parfait qu'elle peinait à y croire.
Hélios la déposa devant son entreprise, le ciel était gris, quelques gouttes de pluie tombèrent sur son visage.
Grace tourna la porte tambour et se retrouva nez à nez avec lui.
Il lui avait pris les bras, saisissant son regard.
— Tu m'as fait peur !
Son visage était fermé, mais pourtant il caressa sa joue du revers de sa main.
— Pardon, je suis tendu aujourd'hui, je t'attends depuis quinze minutes que s'est-il passé ?
— Il y avait des bouchons.
Il plissa ses sourcils et se mit à caresser sa joue avec son pouce.
— Viens avec moi...
Il lui prit la main et traversa le hall sous les regards insistant. Grace remit une mèche rebelle derrière son oreille et monta dans l'ascenseur sans un mot.
Il paraissait contrarié, elle espérait ne pas en être la cause.
— Donne-moi ton manteau.
Elle le retira et lui donna.
Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, il le donna sans ménagement à sa secrétaire puis l'entraîna avec lui dans son bureau. Quand la porte se referma avec ce petit écho d'église, il la plaqua contre la porte et écrasa ses lèvres contre les siennes. Grace peina à le suivre tant il y mettait beaucoup d'ardeur. Sa langue caressait la sienne dans un rythme effréné.
Il quitta sa bouche et dévora son visage et son cou. Grace haleta les yeux clos, emportée par la brûlure du moment.
— Tu m'as manqué. Souffla-t-il contre sa joue.
— J..je vois ça. Bredouilla Grace et ouvrant les yeux.
La respiration saccadée, elle glissa ses doigts dans ses cheveux noirs.
— Alors tu as réussi à boucler ton dossier ?
— Presque...
Il la quitta et alla vers son bureau en réajustant sa veste noire.
Le temps tournait à l'orage, comme le jour de leur rencontre. De merveilleux souvenirs se mirent à assaillir son esprit.
— Tu te rappelles quand je t'ai interviewé ?
Il releva les yeux, un sourire en coin.
De son index il lui ordonna d'avancer.
Grace alla vers lui sans résistance.
— Oui je me rappelle, comment pourrais-je oublier tes questions abracadabrantesques ?
Grace grimaça en penchant sa tête de droite à gauche.
— Oui c'est vrai, je te l'accorde, mais je m'en suis pas mal sortie, ça aurait pu être pire !
Il sourit amusé.
— Tu m'as bien eu en tout cas ! Gronda-t-il d'une voix profonde.
Elle se glissa sur ses genoux, et lui lança un regard timide.
Malgré tout, Grace restait sur la réserve, il était si mystérieux qu'elle avait beaucoup de difficultés à lire en lui.
Pourquoi avait-il vécu en foyer ? Pourquoi avait-il des moments d'absence ? Pourquoi était-il aussi sévère ?
Grace estima qu'il était trop tôt pour lui poser des questions qui ne la regarder sans doute pas.
Elle réprima donc son envie de se montrer curieuse.
— À quoi tu penses ?
Sa voix la fit sortir de sa torpeur. Immédiatement, elle afficha un sourire forcé.
— À rien.
— Si, tu pensais, dis-moi s'il te plaît ? Insista l'homme en crispant ses mains sur sa taille.
Elle soupira.
— Je me demandais ce qu'il y avait entre nous...enfin je veux dire, est-ce que je suis une aventure ?
Son visage se rembrunit, Grace attendait une réponse, après tout elle avait le droit de savoir.
— Tu n'es pas une aventure d'un soir Grace. Gronda-t-il dans un murmure.
— Alors une aventure d'une semaine ?
— Grace ne fait pas ça je t'en prie !
Ses yeux noirs devinrent aussi froids qu'un glacier.
— Je n'ai pas le droit de me poser la question ? Tu as dit que tu ne faisais pas dans les sentiments. Protesta-t-elle avec appréhension.
Avait-elle bien fait de lancer le sujet ?
— En effet c'est vrai...
Ce n'est pas ce qu'elle espérait entendre, elle baissa la tête, mais lui fit relever aussitôt.
— Mais c'est diffèrent avec toi. S'empressa de rajouter l'homme avec sérieux.
— Vraiment ? Et en quoi c'est diffèrent ?
Il se passa une main nerveuse dans les cheveux, l'instant paraissait devenir une éternité. Grace sentit le bout de ses doigts se glacer.
— Crois-moi Grace tu es différente...je...
Son téléphone se mit à sonner en coupant sa phrase déjà bien compliquée pour lui. Elle baissa cette fois-ci les yeux.
Elle ne fit même pas attention à sa conversation, trop occupée à réfléchir et à se convaincre de ne pas avoir peur.

Tendrement, il passa sonindex contre sa main fermée en poing sur sa veste.
Elle inspira péniblement, perdue dans les profondeurs de ses yeux noirs.
Elle était différente...et elle espérait que cela lui offre bien plus quequelques jours avec lui
Il raccrocha.
— Le dossier est bouclé, viens, je t'emmène dîner pour fêter ça.
À contre, cœur elle se leva.
Il avait trouvé le moyen d'esquiver la conversation et bizarrement, Gracen'avait pas la moindre envie de la relancer.
Elle voulait simplement vivre le moment présent.
— Serait-ce une excuse pour m'emmener dîner ? Hasarda Grace en levantun sourcil interrogateur.
— En effet...c'est une excuse. Chuchota-t-il en glissant sa main dansson dos.
Un frisson parcourut sa nuque.
— C'est bien ce que je pensais !
Il prit son poignet et posa ses lèvres froides contre le bout de ses doigts.
Ils sortirent du bureau, le regard complice, il ne se souciait guère de sessalariés. Il prit son manteau à la place de sa secrétaire lui mit et lapoussa dans l'ascenseur.
Il attendit que les portes se referment pour boutonner chaque bouton de sonmanteau, sans la quitter du regard.
Grace se pinça la lèvre.
— Ça va te paraître fou mais je veux que tu me fasses confiance.
À ses mots, Grace sentit son cœur devenir lourd.
Elle hocha faiblement de la tête silencieusement.
Ne montrant aucune faille, aucun soulagement, il l'embrassa en exerçant sonpouvoir sur elle.
Celui de lui faire tout oublier.

Un troublant milliardaireWhere stories live. Discover now