Chapitre 15

111K 9.2K 411
                                    


Une bouffée de chaleur lui monta aux joues.
Était-il sérieux ?
Ce n'était pas une proposition, mais un ordre tonné avec rudesse. Son cœur se mit à palpiter quand il s'agenouilla prestement devant elle, sans la quitter du regard, puis sa main attira sa jambe vers lui. Grace posa sa main sur son épaule, la bouche entre ouverte. Le geste aussi innocent possible prenait des allures érotiques quand il posa le bandage sur son genou, le bras plié contre le bas de sa cuisse, l'empêchant de bouger.
Sans le vouloir elle crispa sa main contre le tissu de sa chemise, lui montrant contre sa volonté ce qu'il était en train de produire en elle. Elle avait pu clairement voir un faible sourire de satisfaction se dessiner sur ses lèvres, avant qu'il n'attache le bandage.
Il dénoua son bras, resta un instant figé devant puis se leva, récupérant son imposante stature.
— Vous voilà guérie mademoiselle Lynnshe. Murmura-t-il en même temps que la contraction de sa mâchoire.
Il l'a désiré....et ne faisait rien pour s'en cacher, ce qui avait le don de rendre Grace incertaine, des multitudes de sensations contradictoire s'animaient en elle comme un feu embrassant des sentiers battus.
— Merci monsieur Graïyos.
Sans crier gare, sa main se logea contre sa joue et agrippa quelques mèches de ses cheveux.
— Vos yeux m'hypnotisent, Grace...
Elle déglutit devant ses yeux plissés, comme s'il détestait ça, que ses yeux vairons puissent le rendre instable, peu sûr de lui et de son contrôle permanent qu'il exerçait sur les gens.
Avait-elle gagné au moins une petite victoire ? Celle de l'avoir déstabilisé ne serait-ce que quelques minutes ?
Grace aurait voulu jubiler, sourire, mais elle vit dans ses yeux une profonde douleur qui n'avait rien avoir avec ses yeux.
Il quitta ses cheveux et sa joue pour se reculer, vaguement songeur.
— Pardonnez-moi, je n'aurais pas dû vous tirer les cheveux je...
Grace fronça des sourcils.
— Vous ne m'avez pas tiré les cheveux.
Il la regarda l'air angoissé et se retourne pour récupérer la trousse de secours.
Il s'en alla sans un regard en arrière. Grace souffla pour reprendre son air et se passa les mains dans ses cheveux.
La pluie était effectivement là, craquelant contre les belles fenêtres de la villa.
Elle se glissa vers le piano noir trônant au milieu de la pièce et le toucha du bout des doigts.
— Tenez...appelez Savana ou quiconque qui pourrait s'inquiéter pour vous. Lança-t-il en revenant vers elle avec un combiné dans la main.
Grace le prit sans trop savoir quoi dire à Savana ou bien même à sa mère. Son embarras visible ne resta pas inaperçu.
— Dîtes-lui que vous dormirez ici et que je vous raccompagnerai demain.
Elle obtempéra, mais en prenant le soin de s'éloigner de lui, persuadée que les cris d'excitations de son amie allaient s'entendre à des kilomètres à la ronde.
Et ce fut le cas...Le milliardaire grec avait plissé les yeux avec amusement quand elle s'était mise à élever la voix.
Sa mère par contre...émis ses inquiétudes, elle ignorait tout de l'homme et Grace se rendait compte, qu'elle non plus.
Elle raccrocha et lui redonna le téléphone.
— Votre mère est inquiète ?
— Oui, mais elle l'a toujours été...
— Et c'est tout à fait normal.
Grace mit ses mains derrière son dos dans l'attente d'une suite.
— Vous voulez visiter ? Proposa-t-il.
— Oh oui avec plaisir !
Il sourit puis s'élança vers la porte, Grace le suivit toujours les mains derrière le dos.
Il se retourna en l'obligeant à s'arrêter.
— Avant de vous faire visiter, j'ai quelque chose d'important à vous dire.
Il se racla la gorge.
— Oui ?
— J'ai fait tout ceci dans l'unique but de vous revoir.
Il marqua une pause sans la regarder.
— J'aurais pu faire appel à un professionnel pour mes tableaux mais j'ai voulu vous revoir alors j'ai trouvé cette idée pour arriver à vous convaincre.
Il se montrait honnête et cela la fit rougir.
— Merci d'être sincère...
Il inclina sa tête puis reprit son chemin, mais Grace lui prit le bras pour qu'il s'arrête de nouveau.
— J'ai vingt-trois ans. Dit-elle d'un ton hésitant.
Il la dévisagea pendant quelques secondes.
— Et j'ai trente et un ans. Dit-il à son tour.
Grace se mordilla la lèvre.
— Grace ? Je vous en prie ne faites pas cette tête.
— Ça me rend nerveuse. Avoua-t-elle en tortillant ses doigts.
— Il ne s'est rien passé entre nous n'est-ce pas Grace ?
Si on retirait le baiser sur le point de naître entre eux...non rien.
Grace secoua de la tête négativement.
— Alors cessez d'être nerveuse, et puis cet écart d'âge n'est pas un problème pour moi, dans cinquante-cinq jours c'est votre anniversaire ainsi seulement sept ne nous sépareront.
Une lueur dangereuse se mit à danser dans ses yeux. Grace sentit une nouvelle sensation l'envahir.
Il savait sa date de naissance....elle ignorait la sienne.
Roderik observa la jeune femme sans un mot. Il n'avait pas aimé sa façon de voir les choses..mais comment lui en vouloir.
Après tout elle était là parce qu'il le voulait.
Il n'était pas porté sur la gentillesse, il n'était pas tendre en affaire, se montrait toujours impassible dans la presse.
Mais avec elle...quelque chose de profond se réveillait.
Sans savoir ce que c'était..ni comment le stopper. Son corps entier était irradié par son regard fascinant.
— Allons, venez maintenant...
Il se retint de prendre sa main et la guida vers la cuisine puis les nombreuses pièces qui lui appartenaient.
— J'ai fait construire cette maison par un architecte renommé. Expliqua-t-il en montant les marches.
— C'est vraiment splendide.
— Il y onze chambre quatre salons dont l'un m'est privé, sept salles de bains et de nombreuses autres pièces.
Elle en resta bouche bée.
— C'est moderne avec un petit côté ancien. Dit-elle en touchant du bout des doigts la rambarde en acier.
Roderik sourit, et l'observa du coin de l'œil.
Il continua le tour du propriétaire pour finir dans sa chambre.
Il y entra en premier et se retourna pour détailler sa réaction.
Elle y pénétra au ralenti et observa les lieux la bouche entre ouverte.
— C'est très....masculin.

Roderik crispa unsombre sourire sur ses lèvres.
— Elle est à mon image.
Grace frissonna, sa chambre était sombre...
— Vous aimez le marron !
— Toutes les nuances.
Elle s'avança vers le mobilier couleur brou de noix. Les mursétaient chocolat avec des touches de crème. Son lit, placé aumilieu avait l'honneur de porter l'acajou tant prisé par l'homme.
Deux grandes portes coulissantes laissaient entre ouvert lui avait permis devoir la salle de bains dans les mêmes nuances que sa chambre.
— Ça vous plaît ?
— Oui c'est splendide, masculin mais splendide.
Il rit légèrement et s'avança avec nonchalance.
Un air sauvage s'émanait de lui.
Il dénoua sa cravate et la jeta avec négligence sur son lit. Grace suivitla trajectoire de la cravate avant qu'il ne se saisisse de son menton.
Il lui fit pencher la tête et la contempla le menton levé, seul ses yeuxétaient baissés.
— Sachez que je vais vous embrasser mademoiselle Lynnshe mais jene sais pas encore quand.

Un troublant milliardaireOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz