Chapitre 19

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Elle poussa les portes des toilettes et s'enferma dans l'une des cabines luxueuses. Elle posa sa main sur son ventre, inspira un bon coup, pour se ressaisir. Elle y resta enfermée quelques minutes puis sortit et se dirigea vers le grand miroir.
Une femme qui se remettait du rouge à lèvres lui jeta quelques regards, avec un petit air hautain.
— C'est une Zuhair murad ? Demanda-t-elle.
Grace mit quelques secondes à comprendre de quoi elle parlait avant que cette dernière jauge sa robe avec éclair de jalousie dans le regard.
— Oh oui ! Dit-elle enfin.
En réalité, elle ignorait d'où venait cette robe, et cette femme élégante coiffée d'un chignon banane venait de lui donnait l'information sans le savoir.
— Vous connaissez Roderik depuis longtemps ?
— Depuis environ deux semaines.
Elle remua ses lèvres et essuya les contours.
— Faites attention très chère, Graïyos n'est pas un homme à sentiments.
Grace se pinça la lèvre.
— Vraiment ? Dit-elle d'un ton faussement détaché.
— Oui, il est le célibataire le plus convoité de New-York, il est connu aussi pour avoir le talent de quitter une femme sans y mettre de la douceur.
— Seriez-vous en train d'essayer de me faire peur ?
Elle haussa négligemment des épaules.
— Non, seulement vous mettre en garde, à moins que vous aimiez les hommes larges une fois la partie de jambes en l'air fini ?
Sa petite moquerie n'était pas passée inaperçu. Grace se recula pensivement devant le regard satisfait de la femme perchée sur des talons hauts.
— Mais je comprends son choix, reprit-elle en remettant son rouge à lèvres dans sa pochette, vous êtes à croquer, j'avoue sentir une petite pointe de jalousie, vos yeux sont à se perdre...alors je suppose de Roderik.
Elle mit un terme à sa phrase en sursautant violemment.
Grace se retourna et vit Roderik devant l'entrée, les yeux noirs, mains dans les poches.
— Vous êtes dans les toilettes des dames enfin monsieur Graïyos ! S'exclama cette dernière avec un petit rire nerveux.
— Caroline Foster quelle désagréable surprise de vous voir, John vous a mis aux enchères ?
Grace se retint de rire, même après ce qu'elle venait de lui dire à propos de lui.
— Très drôle !
Elle ramassa ses affaires et quitta les toilettes le menton levé, il la suivit du regard le visage fermé. Quand la porte se referma, Grace fut gagnée par l'angoisse.
— Tout va bien ?
— Oui tout va bien..
Elle se retourna en faisant mine d'être normal, d'être heureuse...il se mit derrière elle et l'observa dans la grande glace.
— Je sais à quoi vous pensez là toute suite.
Il se rapprocha d'elle, collant presque son torse contre son dos.
— Vous êtes sûrement en train de vous demander si ce qu'elle a dit est vrai ?
Grace garda son regard dans le sien et affirma de la tête.
— Oui c'est vrai. Avoua-t-il sans même le nier ne serait-ce qu'un petit peu.
Elle n'en crut pas ses oreilles, elle poussa une exclamation nerveusement et posa ses mains sur ses joues.
— Mais c'est différent avec vous..je..
Ses yeux qui pourtant étaient toujours déterminé et droit, se perdirent.
— Vous êtes différente, et je n'ai pas la moindre envie de vous faire du mal.
Sa sincérité la poussa à se retourner et braquer son regard dans le sien.
— Comment puis-je vous croire ?
Il baissa son regard complètement vers le siens.
— Parce que je viens de me montrer sincère avec vous, n'ai-je pas admis, il y a deux minutes être froid, sans cœur avec ces femmes ? Qui soit dit en passant ne sont pas aussi nombreuses que vous ne pouvez l'imaginer.
Grace le dévisagea, il venait effectivement d'admettre les dire de cette femme hautaine, mais elle ne comprenait pas pourquoi cela serait différent avec elle.
Il semblait cacher bien des secrets.
— Fait-moi confiance...
Il releva son menton, à l'aide de son index.
— on se tutoie maintenant ?
Il eut un demi-sourire et accentua sa pression.
— Oui je viens de le décider.
Grace ne put s'empêcher de sourire.
— Vous décidez de tout à ce que je vois.
— Tu décides de tout. Rectifia l'homme d'une voix profonde.
Une femme pénétra dans les toilettes, ce qui coupa court à leur discutions.
Aussitôt, il lui prit la main et sortit avec elle tout en prenant le soin de s'excuser auprès de la femme.
Cette dernière avait eu le même sourire béat que Savana. Grace comprit que n'importe qu'elle femme, pouvait tomber à ses pieds.
Il la plaqua contre le mur avec légèreté et posa sa main à côté de sa tête.
— Grace, essaye de ne pas trop me juger, j'ai fait des choses que je ne nie pas mais je t'en prie...
Roderik Graïyos était en train de lui demander de lui faire confiance après tous les aveux frissonnant qu'il venait de lui confier.
Elle jeta un coup d'œil vers sa gauche, elle vit des femmes parlaient entre elles, l'une d'entre elles tenait une cigarette au bout de ses doigts, dont les ongles étaient parfaits. Elle était différente.
Et peut-être qu'elle avait un avantage.
— Regarde-moi.
Grace redressa la tête et s'exprima en un sourire timide.
— Allons-nous mettre à table. Dit-elle en agrippant sa veste.
Il se mit à inspirer en entrouvrant les lèvres comme si la nervosité s'échappait de lui.
Il défit sa main de sa veste pour la prendre entre la sienne. Des milliers de frissons se mirent à assaillir son corps.
Il la porta à ses lèvres, dont l'effleurement était si brûlant qu'elle en trembla. Son sang n'arrivait plus à circuler normalement. Son ventre papillonna quand il l'emmena vers leur table sous le regard des centaines d'invités.
— Ah enfin ! S'écria un homme.
— Kurt laisse-moi te présenter Grace Lynnshe.
Elle lui sourit avec courtoisie et tendit sa main.
— Grand dieu Roderik n'avait pas exagéré ! Vous êtes absolument magnifique.
Les doigts de Roderik se resserrèrent sur sa taille.
— Enchanté Monsieur.
L'homme d'une quarantaine d'années s'inclina et se retourna la femme à côté de lui.
— Grace laissez-moi vous présenter ma femme Kristen. Elle perçut en elle, plus de chaleur que toutes les femmes qui embrassaient la salle comme si elle lui appartenait.
— Je suis ravie de vous rencontrer Grace.
Grace lui serra la main et reprit place sur sa chaise. Mais alors qu'elle pensait qu'elle serait seule avec Roderik et le couple chaleureux, la femme des toilettes s'installa à côté de Kristen suivi d'un homme qui au premier regard semblait déjà avoir bien entamé la soirée.
La main de l'homme au regard à perçant, se pressa contre la sienne.
Grace comprit que la soirée venait seulement de commencer.


mmel

Un troublant milliardaireWhere stories live. Discover now