Chapitre 13

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Après qu'ils furent tous les trois sortis, Grace alla se poster devant la fenêtre et les observa s'engager vers une voiture noire, Savana monta suivit de Karl...quant à lui, il ouvrit sa portière sans lever la tête une seule fois vers elle.
Même à travers la vitre, elle avait pu entendre le bruit du claquement de sa portière avant qu'il ne démarre en trombe. Elle ne savait pas encore si elle devait remercier Savana d'être intervenue avant qu'il ne l'embrasse, car c'est ce qu'il avait l'intention de faire.
Elle remit le rideau en place et se retourna vers la table, leur deux verres de vin étaient encore à moitié pleins, soudain, le silence lui parut lourd. Elle toucha le bout de ses lèvres, dont l'effleurement des siennes, lui avaient provoqué des petits picotements.
Son odeur persistait dans le salon, Grace se réfugia dans sa chambre et revit la scène très étrange qui venait de se produire quelques minutes plus tôt. Elle le soupçonnait même d'avoir emmené Savana et Karl dans l'unique but de s'assurer qu'elle ne les suive pas une fois qu'il soit partit. Elle se laissa tomber sur le lit, jeta quelques regards de part et d'autre dans sa chambre puis serra son coussin contre son ventre.
Le lendemain, Grace revêtit un débardeur blanc en coton et un pantalon taille haute, elle le remonta jusqu'à ses côtes et noua les ficelles derrière puis enfila l'un de ses fins kimono en mousseline.
Jusque-là tout se passer bien...
Elle glissa un ruban rouge dans sa nuque puis le remonta le plus haut possible pour attacher ses cheveux. Elle inspira et remontant les épaules, s'examina dans le miroir puis ouvrit la porte pour y découvrir son amie, le front collé à la table, signe visible d'une belle gueule de bois.
— Bien, le bonjour très chère amie ! Lança Grace en allant se servir une tasse de café.
Savana poussa un petit cri plaintif et se releva difficilement. Grace réprima une expression d'horreur en visualisant de là où elle se tenait, des cernes bleutés.
— Oh que tu es belle, tu as un petit côté années 60 avec ce ruban. Parvint-elle à dire.
Grace fut éclairée par un rougissement qu'elle tenta de cacher derrière sa tasse de café.
— Est-ce un compliment pour te faire pardonner ? Hasarda Grace.
Elle grimaça timidement.
— Oh je suis vraiment désolé ! Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai abusé des breuvages un peu trop corsés au bar. Geint-elle dans l'espoir que son battement de cils lui fasse tout oublier.
Elle vint s'asseoir à la table en revoyant l'expression de monsieur Graïyos devant l'état de cette dernière.
— Je suis un peu fâchée Savana, tu n'as pas donné une très bonne image de toi hier soir et de surcroît devant l'homme qui t'a donné la possibilité de faire une bonne impression pour ton examen.
Elle posa ses mains sur ses joues, honteuse.
— Je sais, je sais ! Oh la honte....
— J'espère au moins que tu n'as pas fait davantage dans la voiture ? Questionna Grace impatiente de savoir.
— En réalité, il ne nous a pas décroché un mot, il m'a seulement demandé l'adresse et ensuite, plus rien.
Grace se redressa sur sa chaise et se gratta la nuque.
— Vraiment ?
Savana ouvrit de grands yeux ronds et hocha plusieurs de fois de la tête pour affirmer son dire.
— Il nous a conduit et a donné cinq cent dollars à un taxi garé devant la boite pour qu'il nous attende et qu'il nous raccompagner.
Grace ouvrit la bouche mais aucun son n'était sorti.
— Du coup Karl c'est sentit soudainement tout...tout petit, il s'est agacé, il a vite dessoûlé et nous sommes restés pas plus d'une heure, alors ensuite j'ai voulu le réconforter et on a....
— Non ! Surtout pas ! Chut Savana, garde tes activités sexuelles pour toi s'il te plaît. S'écria Grace en faisant mine de se boucher les oreilles.
Elle sourit malicieusement.
— Mais où vas-tu comme ça ?
Grace se leva.
— Je vais voir monsieur Graïyos, il m'a proposé un travail hier, et je vais en profiter pour lui adresser tes excuses.
— Oui très bonne idée, en tout cas, il est aussi ténébreux que sur les magazines, mais tu avais raison...il dégage un truc qui t'immobilise et te fait taire.
Grace inspira sans un bruit, de façon à cacher ce qui aurait pu la tromper, sur les réelles émotions qui l'a traversée.
— Bien, alors j'y vais à tout à l'heure.
Savana agita sa main dans sa direction et reposa sa tête sur la table.
Grace descendit les escaliers et avant même de passer les portes du hall vit une voiture noire garée devant son immeuble. Un homme était près de la portière.
Elle poussa la porte vitrée et lui adressa un sourire timide quand il lui ouvrit la portière.

— Monsieur Graïyos m'envoievous cherchez mademoiselle Lynnshe, je suis Helios ravis devous rencontrer.
Grace s'arrêta à sa hauteur en lui adressa un sourire poli.
— Bonjour Helios ravis aussi.
Elle grimpa dans la voiture et tâtonna le siège en cuir noir comme si ellevenait de basculer dans l'obscurité.
Quand elle fut arrivée dans la tour, Grace emprunta un ascenseuret bizarrement, celui-ci s'était montré bien malicieux, car la montéefut moins longue.
Quand les portes se glissèrent, elle fit un pas en avant et interrompit legeste quand elle se retrouva nez à nez avec lui.
Elle sursauta.
À force de le voir, elle devrait pourtant prévoir ce genre de chose, maischacune de ses entrées étaient différentes.
— Bonjour mademoiselle Lynnshe comment allez-vous ?
— Bie..bien et vous ?
Les portes de l'ascenseur se refermèrent, il les rouvrit, d'une main et luitendit l'autre.
Grace se mordilla la lèvre et s'en saisit pour sortir de l'ascenseur.
Sa main était chaude, ferme.
Elle tressaillit et se laissa guider vers son bureau pour la troisième fois.
Roderik dut faire preuve flegme pour ne pas sauter sur ses lèvres entreouverte.
Elle retira sa main de la sienne, Roderik se retint de s'en ressaisiravec autorité.
— Merci pour hier soir, Savana s'excuse pour son comportement.
Il passa derrière son bureau.
— Elle est très différente de vous, elle devrait faire attention.
Elle lui adressa une grimace contrite.
— Oui je sais, elle est...très joyeuse.
Ce n'est pas la définition qu'il aurait choisie pour définir l'intrépidejeune femme qui n'avait pas hésité à baptiser sa banquette arrière par desbaisers langoureux échangés avec son partenaire passable.
S'ils n'étaient pas arrivés au moment le plus intense de lasoirée, Roderik aurait pu goûter les lèvres de la jeune femme qui setenait en face de lui.
Il serra la mâchoire, elle était habillée comme une petite poupée,mais avec une simplicité renversante.
— Alors ? Qu'est-ce que je dois faire ? Demanda-t-elle serapprochant du bureau.
— J'ai besoin de vous pour prendre quelques photos.
La jeune femme prit un air septique.
— Vous êtes sûre ? Où c'est encore une ruse ?
Roderik lui gratifia d'un sourire crispé, l'idée lui était venue sur lemoment. Mais il y avait du vrai...
— J'ai décidé de mettre quelques tableaux en vente et j'ai pensé àvous. Expliqua-t-il en se dirigeant vers cesderniers disposés sur la table avec minutie.
— J'aurais une récompense ?
Roderik se figea instantanément et se retourna en la dévisageant le visagecomplètement crispé.
— Enfin je veux dire, je serais payé ? Bafouilla cettedernière aussitôt.
Roderik enfonça ses mains dans ses poches et ferma ses poings.
— Bien évidemment. Parvint-il à dire en maîtrisant sa voix rauque.
De nouveau, ses yeux se mirent à s'égarer, elle prit son appareil photo et serapprocha de la table.
— Faîte attention ils sont fragiles.
— Oh je n'ai pas l'intention de les toucher.
Elle prit des clichés dans tous les angles possibles. Il s'était mis àtourner autour de la table sans la quitter des yeux.
Pendant au moins un quart d'heure ils n'avaient fait que parler destableaux, il remarqua très vite qu'elle était dotée d'une incroyableintelligence et de connaissances.
— Voilà j'espère que je vous ai aidé ?
— C'est parfait....Grace.
Naturellement, Roderik avait tout bien pensé, les photos étaientcertes prises...mais maintenant il fallait les développer.
Ainsi il avait la certitude qu'il la reverrait encore et encore...
Jusqu'à ce que le petit chemin qu'il dessinait avec précision, mène la jeunefemme chez lui en toute intimité...là où personne ne pourrait le déranger.

Un troublant milliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant