Un troublant milliardaire

Chapitre 23

Elle releva légèrement la tête et le contempla. Il dormait paisiblement, le visage adoucit. Le bout de ses doigts était appuyé contre ses cheveux, comme s'il s'était endormi pendant qu'il les caressait.
Elle ouvrit son poing crispé sur le drap et glissa sa main sur son torse hâlé et de par la pulpe de ses doigts pouvait sentir sa peau dure, exigeante. Ses veines étaient filandreuses.
Elle reposa sa tête au risque de le réveiller. Depuis la faculté et la terrible épreuve qu'elle avait dû subir, Grace ne s'était jamais autant sentie en sécurité.
Une larme coula sur sa joue.
Elle ferma les yeux pour savourer l'instant et se rendormie contre son épaule.
Le lendemain, elle se réveilla seule, elle ouvrit les yeux, cambra son corps et étira ses bras. Sa main effleura un petit papier cartonné posé sur le lit sur l'oreiller sur lequel l'homme avait dormi.
Elle le lut attentivement, même s'il était composé que de cinq petits mots aux allures d'un ordre.
" Rejoins-moi dans la cuisine "
Grace se glissa à l'extérieur du lit et descendit l'escalier après avoir parcouru les dédales de couloirs.
Elle n'était pas tout à fait fine connaisseuse des lieux, alors elle s'aida des sons qu'elle percevait au loin pour se guider.
La cuisine était éclairée par le soleil vif de dehors. Elle s'arrêta à l'entrée, il était déjà impeccablement habillé dans son costume de travail, tasse de café fumante à la main.
Mais ses yeux étaient rivés sur la télé plasma.
Grace y jeta un coup d'œil et retint un souffle.
Le présentateur télé exposait de multiples informations dont celle d'hier qui faisait les gros titres.
" Le milliardaire grec blesse un homme pendant la vente aux enchères "
Grace resta immobile, la bouche ouverte avec le sentiment d'être coupable.
— Il semblait que John Milers est volontairement provoqué la bagarre, avec des propos inacceptables, monsieur Graïyos qui venait d'acquérir Trente-cinq millions de dollars avec ses tableaux, s'est violemment jeté sur lui et lui a asséné de violent coup de poing au visage.
Grace leva lentement ses mains pour les porter à sa bouche.
— Le milliardaire de trente et un ans a ensuite quitté les lieux avec une jeune femme dont on ignore encore le nom.
— N'aie pas peur moró mou ils ont juste eu le scoop qui tiendra les infos toute la journée. Déclara-t-il en coupant la télé.
Il se redressa sans la quitter du regard, un regard fauve et brûlant.
— Approche...
Grace baissa ses mains restées sur sa bouche et s'avança vers lui.
— Tu vas avoir des problèmes ?
— Bien sûr que non, que veux-tu qu'il me fasse ? À l'heure qu'il est c'est Milers qui doit se mordre les doigts.
De sa main, il tapota la chaise pour qu'elle y prenne place.
— Mange maintenant, tu veux du café ?
— Avec un peu de lait dedans s'il te plaît.
Il se leva, prit un croissant qu'il lui plaqua dans la main et embrassa le sommet de sa tête.
— Tu as bien dormi ? Demanda-t-il en revenant s'assoir.
Il lui versa du lait.
— Comme un bébé, ton matelas est vraiment très confortable.
Il sourit.
Grace découpa son croissant en deux puis étala de la confiture dedans.
— Helios t'a ramener des affaires, Savana a fait ton sac, il y avait tes affaires de danse dedans.
Elle lui lança un regard étonné.
— Je t'avais dit que je trouverai une solution.
Elle sourit, mais légèrement vexée, pour la simple et bonne qu'elle était sur le point de lui rappeler qu'elle n'avait pas ses affaires.
Il se pencha et captura ses lèvres furtivement alors qu'elle mâchait son morceau de croissant.
— Tu veux des œufs ? Un fruit ? Une omelette ? Proposa-t-il sans vraiment le proposer.
Elle le stoppa avant qu'il ne se lève.
— Non je vais prendre une petite brioche.
Il ne tarda pas à la poser devant elle.
— Au faites il est quelle heure ?
— Un peu plus de dix heures.
Grace écarquilla les yeux.
— Pourquoi ne pas m'avoir réveillé ? S'écria-t-elle.
— Parce que tu dormais paisiblement. Rétorqua-t-il d'un sec et amusé.
Grace inspira et mordilla dans la brioche mécontente.
— Dit donc mademoiselle seriez-vous en train de vous mettre en colère ?
Elle secoua énergétiquement de la tête en fronçant du nez.
— Non c'est juste que je me sens mal à l'aise d'avoir ainsi profité, je n'ai pas l'habitude.
Il se rapprocha d'elle et lui saisit le menton.
— Ne soit pas mal à l'aise je te l'interdit.
Avant qu'elle n'ait eu le temps de protester, il écrasa ses lèvres contre les siennes.
Grace peina à respirer, ses mains se saisirent de ses bras et il la fit asseoir sur ses genoux.
Il glissa ses doigts dans ses cheveux, quitta ses lèvres. Grace inspira, la bouche complètement ramolli par ce baiser sauvage.
Ses mains se posèrent sur sa taille.
— C'est très difficile de se retenir mademoiselle Lynnshe, vous me faites perdre la tête. Murmura-t-il d'une voix rauque.
Elle se passa la langue sur ses lèvres.
Sa main droite se glissa contre sa cuisse nue, aussitôt Grace frissonna alors qu'il la fixait droit dans les yeux.
— Ta peau est tellement douce....
Perdue dans les myriades de sensations qu'il lui offrait, Grace ferma les yeux. Il la souleva pour la mettre sur la table, Grace manqua de reverser sa tasse de café.
— Mais je vais patienter. Dit-il entre deux baisers sur sa mâchoire.
Grace poussa un soupir d'aise et son cœur se serra. Le fait qu'il prenne son temps et qu'il accepte d'attendre était un soulagement mais n'en demeurait pas moins inquiète.
Il baissa sa tête et colla son front contre son épaule en soufflant comme s'il souffrait intérieurement de cette attente.
Il la fit descendre de la table.
— Il va falloir qu'on n'y aille maintenant, il est temps d'aller t'habiller.
Elle soupira s'en cacher sa déception, elle aurait voulu rester avec lui toute la journée, hors, il devait travailler et elle aussi.
Elle se retourna lentement sans grande envie d'avancer.
Son bras encercla sa taille, dos plaqué contre son torse il la fit avancer avec lui et glissa sa main sur sa chemise.
Grace poussa un petit cri aigu mêlé à une pointe d'excitation quand palpa sa fesse gauche.
— Ferme comme je le pensais ! Gronda-t-il gentiment.