p.49 › bal(ot)

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Cela fait une semaine que tout le monde en parle. Dans les couloirs, en classe, à la cafétéria, dans les bassins : personne ne peut échapper à l'effervescence que provoque le bal de promo. La plupart des étudiants ont déjà trouvé leur cavalier, et les derniers retardataires s'échinent à se trouver les uns les autres – ou les filles à louer les plus belles robes encore disponibles. D'autres en revanche, prévoient les afters qui précéderont la fête au sein de l'établissement, préférant se préoccuper de la quantité d'herbe qu'ils pourront amasser que de leur tenue. Étant donné son lieu se résidence, Mace a bien évidemment été désigné pour servir d'hébergeur.

« Tu crois qu'ils te légueront la couronne rien que pour t'amadouer à prêter ta baraque ? lâche Cesar.

— Je ne crois pas. C'est la dernière année de Kyrel, alors tu penses bien..., articule Mace tout en mâchant son sandwich. Il ne vont pas le laisser partir sans le remercier pour tout ce qu'il a gagné avec les Pinks.

À plat ventre sur le gazon du parc d'High Abrahams, je lève la tête. Benjamin, Mace, Cesar et moi sommes parti prendre notre déjeuner au large des bâtiments scolaires, profitant de nos derniers instants ensemble dans le calme et la fraternité. Et comme la quasi-totalité des terminales de ce lycée, nous parlons du couronnement qui aura lieu au début de la soirée.

— Sans vous les Pinks ne seraient pas aussi forts, je marmonne dans un sourire.

— Je rêve ou Kyrel Jensberg vient de complimenter ses loyaux sujets ? s'esclaffe mon meilleur ami. J'en mouillerais presque ma culotte...

Benjamin, silencieux, observe le brun s'exciter avec un rictus en coin. Depuis le début de la pause il ne pipe mot, de temps à autres perdu dans ses pensées ou dans son feed instagram.

— Et toi Ben ? Tu penses pouvoir prétendre au titre ? je lui lance.

Il m'adresse un sourire aux commissures tordues, comme si le fait d'envisager cette situation l'amusait.

— Je ne voudrais pas te piquer la place.

— T'es vite devenu populaire, ça ne m'étonnerais pas que tes fangirls réussissent à te hisser sur le podium, j'admets face au blond.

— Pour l'instant je préfère me hisser sur le podium du meeting d'Ohio, si tu vois ce que je veux dire. » rétorque-t-il sans me quitter des yeux.

Nous échangeons un hochement de tête entendu. J'étais certain qu'un des requins finirait par essayer de me soutirer la place de leader, et l'idée que cela tombe sur Benjamin ne m'étonne pas vraiment. C'est un très bon nageur, un nageur compétitif et plein d'orgueil qui ne m'applaudissait qu'à moitié. Mais il n'y a pas que lui que je redoute : Sylvester a largement accéléré la cadence de ses entraînements, et Cesar continue d'impressionner tout le monde avec son talent de marsouin à réacteurs. Alors effectivement, cette compétition risque de ne pas être aussi tranquille que ce que j'avais imaginé.

Je sens la poignée de la boîte à gants s'enfoncer dans ma colonne vertébrale. Face au pare-brise, Roshe a réussi à caler ses genoux contre mes cuisses tandis que j'ai coincé mes pieds derrière le siège passager. Il m'embrasse. Les doigts appuyant contre ma mâchoire, ses lèvres font un tour sur mon nez, puis sur mes joues avant d'atterrir dans mon cou. Je souris.

« Pourquoi tu souris ?

Il aspire la peau de ma clavicule, égarant ses dents à certains endroit.

— Tu ne sourirais pas en pensant que tu possèdes enfin ton foutu diplôme, toi ? je murmure en serrant ses cheveux contre ma paume.

— Tu veux dire que ce à quoi tu penses pendant que je t'embrasse, c'est à  l'école ? il réplique en levant la tête d'un seul coup.

stratosphère.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant